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Jean Bouhier (évêque)

Jean Jacques Bouhier, né le à Dijon et mort le à Dijon, est un religieux français, premier évêque de Dijon.

Jean Bouhier
Image illustrative de l’article Jean Bouhier (évêque)
L'évêque Jean Bouhier par Henry Guillemart d'après Hyacinthe Rigaud
Biographie
Nom de naissance Jean-Jacques Bouhier de Lantenay
Naissance
à Dijon
Ordination sacerdotale
Décès
Dijon
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Dernier titre ou fonction Évêque émérite de Dijon
Évêque de Dijon

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Fils de Jean Bouhier (1624-1714), conseiller au parlement de Dijon[1] et de Jeanne Claude Bernardon, Jean Jacques appartenait à une riche famille bourguignonne qui se distinguera par ses alliances. De cette famille sont notamment issus les Bouhier de Lantenay et la branche des comtes de Vogüé de Dijon.

Reçu conseiller clerc au parlement de Bourgogne le il tient ces fonctions jusqu'en 1703. Alors doyen de la Sainte Chapelle de Dijon, il devient député des États de Bourgogne pour le clergé auprès du Roi, le [2].

En 1723, il poursuit sa carrière comme chancelier de la faculté de Droit de sa ville, crée l'année précédente. Abbé de Saint-Germain d'Auxerre, « grand-prieur du chapitre noble de Gigny », Jean Bouhier se vit nommé, dès 1726, premier évêque du nouveau diocèse de Dijon, envisagé à la suite d'un accord entre le pape Benoît XIII et le roi Louis XV, mais qui ne sera officialisé que cinq ans plus tard par Clément XII (bulle du , et lettres patentes de juillet) :

« Le roi avait obtenu cette année [1731] du pape l'érection d'un évêché dans la ville de Dijon, une des plus considérables villes de France ayant un parlement une chambre des comptes un hôtel des monnaies et une intendance. L'abbé Bouhier qui en avait été nommé le premier évêque est sacré le 16 septembre et prête serment le 23 entre les mains du Roi[3] »

Bouhier avait dû patienter avant que Rome ne finalise sa nomination, mais l'abbé Leblanc ironisait dès le dans une lettre à Richard de Ruffey, président à la chambre des comptes de Dijon : « Je vais vous transcrire une petite pièce de vers que je fis dernièrement sur la maladie de notre évêque M. Bouhier ; vous savez qu'il se porte beaucoup mieux et que bientôt il sera parfaitement rétabli : [...] Bouhier ici doit avoir une place ; Mais rien ne presse un peu plus de quartier ; Car après; tout que veut on que j'en fasse S'il meurt ? Quel rang prendra-t-il parmi nous ? Il est évêque, et, ce qui m'embarrasse, N'est point sacré[4]...

Les difficultés qu'entraînait l'érection d'un siège épiscopal ; peut-être les oppositions à vaincre, soit de la part de l'évêché de Langres, soit de la part des abbayes de Saint-Étienne de Dijon, et de Bèze, dont on se proposait de former la mense épiscopale ; enfin la mort du pape Benoît XIII, qui avait consenti à l'érection, expliquent comment Bouhier fut présenté dès 1726 pour l'évêché, qui ne sera pourtant érigé qu'en 1731. La bulle du pape Clément XII, donnée à Rome à Sainte-Marie-Majeure, l'an de l'Incarnation 1731, le 5 d'avant les Ides d'avril (lundi ), expose les motifs de l'érection de l'évêché, et présente un tableau pompeux de la splendeur de la ville de Dijon au commencement du XVIIIe siècle. Cette bulle fut approuvée par Louis XV au mois de juillet, et donc enregistrée au parlement de Dijon, le . Elle supprimait le titre d'abbé de Saint-Étienne et celui de Saint-Pierre de Bèze pour doter le nouvel évêché, mais elle conservait toutefois au nouvel élu le droit de donner les bénéfices dépendant de ces abbayes, en quelques diocèse que ce soit.

Une déclaration royale, datée du , établit alors l'évêque de Dijon comme conseiller-né d'honneur au Parlement de Bourgogne, en qualité d'évêque diocésain[5].

Dès lors conseiller-né d'honneur au Parlement, le premier évêque de Dijon remplira ses fonctions jusqu'à sa démission, en , au profit de son neveu « à la mode de Bourgogne », Claude Bouhier de Lantenay[6].

Évêque de Saint-Claude (1737), mais sans en prendre possession, il arrêta des statuts synodaux qui furent promulgués par son successeur à l'évêché.

Iconographie

Le principal portrait de Jean Jacques Bouhier a été peint par Hyacinthe Rigaud, en 1728 contre 600 livres (« M. l’évêque de Dijon, Bouhier »)[7]. Le tableau original est actuellement conservé dans une collection privée parisienne mais on en connaît plusieurs copies dont les plus significatives se trouvent au château de Bussy-Rabutin[8] et au musée des Beaux-arts de Dijon[9].

Bibliographie

  • A.-S. Des Marches, Histoire du Parlement de Bourgogne de 1733 à 1790 : complétant les ouvrages de Palliot et de Petitot, et renfermant l'état du Parlement depuis son établissement / par A.-S. Des Marches, J. Dejussieu (Châlon-sur-Saône), 1851, p. 21.
  • G. Dumay, « Les Évêques de Dijon », dans Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte-d'Or, 1889-1895.
  • Table ou abrégé des cent trente-cinq volumes de la Gazette de France depuis son commencement en 1631 jusqu'à la fin de l'année 1765, tome I, p. 117.
  • P. Genty, « Les portraits de Mgr jean Bouhier », dans La Vie diocésaine, 1932, p. 155.

Notes

  1. Un portrait du père de l'évêque a été peint par Gabriel Revel. Huile sur toile, 73,5 x 59 cm. Annoté, signé et daté au revers de la toile : « JEAN BOUHIER FILS D'ETIENNE BOUHIER / CON.er et de D°. MADELe. GIROUD SA 2e / FEMME MARIE AVEC Mlle CLAUDIe BERNARDON / F.N. 1653 CON.ev AU PARLEMt. DE DIJON EN / 1650 S. ... DE POUILLY, MORT EN / 1714./ G. Revel Pinxit / .1686 ». Paris, hôtel Drouot (Piasa), 25 juin 2008, lot. 8.
  2. Mercure de France, table, p. 117.
  3. Journal historique du règne de Louis XV, 1766, in 12, 1re partie, p 117 (année 1731).
  4. Anecdote citée par Gabriel Peignot dans Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 1832, p. 76, 77 (note 1).
  5. A.-S. Des Marches, Histoire..., 1851, p. 20 d'après une communication de l'abbé Bougaud.
  6. « Mercure de France, op. cit. : « L'abbé Bouhier, vicaire général de l'évêque de Dijon, est nommé à l'évêché de Dijon ».
  7. Roman, 1919, p. 203.
  8. Huile sur toile, 80 x 62 cm. Inv. PM21002831. Anciennement à l'évêché de Dijon.
  9. Peint par Henri II Guillemart en 1731 d'après Rigaud (selon une annotation aud dos). Huile sur toile, 81 x 66 cm. Inv. 2126-1-1. Voir P. Quarré et M. Geiger, Catalogue des peintures françaises du musée de Dijon, Dijon, 1968, n°230. Et aussi Dumay, 1889-1895, p. 9. Une autre copie et réinterprétation par F. Bailly en 1732 se trouve également au musée de Dijon (Inv. 2126-1-2, cat. n°176). Le buste de l'évêque y est repris à l'identique de Rigaud mais avec une main apparente qui s'appuie sur une table et avec, en fond, une bibliothèque et un rideau. Cette ordonnance se retrouve également dans un copie datée de 1782 d'après Bailly, conservée à l'hôtel-Dieu de Beaune (inv. IM21004969). Huile sur toile 82 x 66 cm.

Voir aussi

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