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Jean-Louis Buée

Jean-Louis Buée est un homme politique français né le à Rouen (Seine-Inférieure) et décédé le à Elbeuf (Seine-Inférieure).

Jean-Louis Buée
Illustration.
Fonctions
Député
–
Conseiller général
Maire d'Elbeuf
–
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Rouen
Date de décès
Lieu de décès Elbeuf
Nationalité Française
Profession Notaire

Biographie

Fils de Louis Guillaume BuĂ©e et de Marie Rose Le Cacheux, dĂ©cĂ©dĂ©s tous les deux Ă  Sotteville-lès-Rouen en mai et (alors qu’il n’a que deux ans), Jean Louis BuĂ©e « propriĂ©taire Â»  domiciliĂ© Ă  Saint-Étienne-du-Rouvray y Ă©pouse, Ă  19 ans, le , Sophie FĂ©licitĂ© Sevestre (21 ans), originaire de la mĂŞme commune, couturière et fille de cultivateurs. Ils auront plusieurs enfants[1]. Titulaire d’une licence de droit, il s’installa comme notaire Ă  Elbeuf, oĂą il exerça pendant trente-deux ans (de 1836 Ă  1868). Il prĂ©sida Ă©galement la Chambre des notaires de Rouen. Il fut Ă©galement supplĂ©ant du juge de paix. Il est qualifiĂ© d’ Â« ancien notaire Â» au moment de son Ă©lection Ă  l’AssemblĂ©e nationale.

Maire d'Elbeuf

Très connu en ville de par sa profession, et bĂ©nĂ©ficiant de nombreux appuis du fait de son appartenance Ă  la loge maçonnique rouennaise Les Arts RĂ©unis (dont il est membre de « l’atelier bleu Â»[2] de 1845 Ă  1851), il est nommĂ© Ă  la tĂŞte de la Commission municipale d’Elbeuf une première fois le , confirmĂ© le , puis installĂ© officiellement par le prĂ©fet Ă  la tĂŞte de la municipalitĂ© le (suivant un arrĂŞtĂ© du PrĂ©sident du Conseil des ministres, le gĂ©nĂ©ral Cavaignac)[3]. Il reçoit Louis-NapolĂ©on Bonaparte le . Homme calme, conciliant et respectĂ©, il rĂ©ussit Ă  calmer les antagonismes et instaure des comitĂ©s de secours et des ateliers nationaux. Quelques annĂ©es plus tard, lors du coup d’État, il rĂ©ussit Ă  empĂŞcher les arrestations prononcĂ©es par les « commissions mixtes Â» de 1852, en allant trouver le prĂ©fet et en se portant garant, sur sa responsabilitĂ© entière, de l’ensemble des habitants d’Elbeuf. Il occupe le fauteuil de maire sans discontinuer durant 26 ans, y compris durant l’occupation allemande (-), Ă©poque pendant laquelle son action fut particulièrement difficile et apprĂ©ciĂ©e. Il fut d'autre part membre, puis prĂ©sident du Conseil d'arrondissement de Rouen, et enfin conseiller gĂ©nĂ©ral du Ă  1871. Il s’implique notamment pour obtenir l’ouverture d’une succursale de la Banque de France Ă  Elbeuf (une première demande de la ville avait Ă©chouĂ© en 1867). Une nouvelle demande (dĂ©libĂ©ration du Conseil municipal en date du puis de la Chambre de commerce en et de la SociĂ©tĂ© industrielle d’Elbeuf Ă©chouent Ă©galement. Le dĂ©putĂ©-maire en appelle au prĂ©fet. Un bureau auxiliaire fut enfin ouvert Ă  Elbeuf par la Banque en 1883, transformĂ© en succursale en 1898, puis transfĂ©rĂ© dans un nouveau bâtiment en 1904. Il dĂ©fend bien entendu les intĂ©rĂŞts de l’industrie textile elbeuvienne. Le , il conduit ainsi une dĂ©putation de la ville (composĂ©e de conseillers municipaux et de membres de la Chambre de commerce) qui vient rencontrer Thiers Ă  Trouville-sur-Mer (oĂą il se trouve alors en villĂ©giature) pour lui exposer « l’état de souffrance de la Fabrique d’Elbeuf Â» et la nĂ©cessitĂ© d’introduire dans les nouvelles conventions douanières en cours d’élaboration un droit protecteur sur les draperies importĂ©es, supĂ©rieur au taux de 10% en vigueur depuis les traitĂ©s de 1860. Sous le Second Empire, pour des raisons qu’il n’a pas Ă©tĂ© possible d’élucider, il est fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur () puis promu au rang d’officier, le [4]. Il dĂ©cide de ne pas se reprĂ©senter aux Ă©lections municipales de 1874, pour raison de santĂ©. Lors de son dĂ©cès, Ă  Elbeuf, en son domicile rue de Solferino, le , ses deux gendres sont tĂ©moins de l’acte.

Député de la Seine-Inférieure

RĂ©compense logique de ce long ancrage politique local, Jean Louis BuĂ©e parachève ce cursus classique en se prĂ©sentant aux Ă©lections lĂ©gislatives sur les listes de « fusion Â» du ComitĂ© dĂ©partemental, appuyĂ© par le Journal de Rouen et le Nouvelliste. Il est Ă©lu le Ă  l'AssemblĂ©e nationale reprĂ©sentant de la 2e circonscription de la Seine-InfĂ©rieure (cantons de Boos, Elbeuf et Grand-Couronne), le 9e sur une liste de 16 noms, par 77 598 voix (sur 120 899 votants et 203 718 inscrits). Il siège au centre gauche, avec les RĂ©publicains modĂ©rĂ©s. Selon la Biographie des reprĂ©sentants Ă  l’AssemblĂ©e Nationale[5], « il jouit de la plus grande considĂ©ration dans son arrondissement  (…) Esprit libĂ©ral et Ă©clairĂ©, il a cru utile d’appuyer le gouvernement depuis l’ouverture de la session lĂ©gislative. Â»Il vota effectivement avec la fraction la plus modĂ©rĂ©e de ce groupe parlementaire pour le retour de l’AssemblĂ©e Ă  Paris ;pour la paix, l'abrogation des lois d'exil et le pouvoir constituant de l'AssemblĂ©e ; pour le soutien au gouvernement et contre la dĂ©mission de Thiers le ; contre le septennat, la loi des maires et le ministère de Broglie ; pour l'amendement Wallon et l'ensemble des lois constitutionnelles. Il s'abstint de voter dans les scrutins sur les prières publiques et sur l'Ă©tat de siège. Il participa Ă  diverses commissions parlementaires. Il dĂ©cline, en 1874, une nouvelle candidature au Conseil municipal. Ayant Ă©chouĂ© aux Ă©lections sĂ©natoriales du , il renonce Ă  se prĂ©senter aux lĂ©gislatives du mois de fĂ©vrier suivant et achève son mandat le . Son siège est remportĂ© par un autre Elbeuvien, Lucien Dautresme. Il se retire de la vie publique et n’exerce plus que des fonctions de supplĂ©ant Ă  la justice de paix et d’administrateur du lycĂ©e Corneille. Il mourut quelques annĂ©es plus tard, en 1881, Ă  son domicile au n°10 rue de Solferino Ă  Elbeuf[6]. Cette brève carrière parlementaire, sans grand relief, fut sans commune mesure avec la forte empreinte qu’il laissa sur le plan local. Dans le discours qu’il prononça lors de l’inhumation[7], le maire Jules Doublet rappela l’amĂ©nitĂ© et la bienveillance du dĂ©funt Ă  l’égard « de tous ceux qui l’approchaient Â» Il existe une rue Louis-BuĂ©e Ă  Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), commune situĂ©e dans son ancienne circonscription parlementaire.

Publications

Rapport présenté à la compagnie des notaires de l'arrondissement de Rouen, en assemblée générale du mois de , au nom de la commission désignée pour dresser un projet de règlement [Texte imprimé, signé Buée, secrétaire rapporteur], Rouen, Impr. A. Péron, (s. d.) [1843], xii-39 p. (FRBNF30173648etFRBNF36374175).

Notes

  1. Sur son acte de dĂ©cès figurent les mentions de deux gendres : Baptiste Nivert, fabricant de draps, et Alfred Lamotte, juge de paix du canton d’Elbeuf (Centre d’Archives Patrimoniales, Elbeuf).
  2. Cf. la liste des frères : http://www.rouen-histoire.com/FM/FM_L_Ateliers.php?Nom=ARTS
  3. Henri Saint-Denis, Histoire d’Elbeuf, t. X, 1903, p. 156-157 et 193.
  4. « Cote LH/388/64 », base Léonore, ministère français de la Culture
  5. Félix Ribeyre, Biographie des représentants à l’Assemblée Nationale, 1re édition, Angers, 1871, p. 57.
  6. Journal de Rouen, 22 mai 1881, p. 2.
  7. Journal de Rouen, 24 mai 1881, p. 2

Références et sources

  • Becchia (Alain), « Jean Louis BuĂ©e Â», Chaline (Jean-Pierre) et Sohn (Anne-Marie), dir., Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie, 1871-1940, Mont-Saint-Aignan, Publications de l’UniversitĂ© de Rouen, 2000, p. 76-77.
  • Francis Concato et Pierre Largesse, La Chambre et la Fabrique. Histoire de la Chambre de Commerce d’Elbeuf de 1861 Ă  1914, Elbeuf, CCI, 2001, 422 p.
  • L’Elbeuvien, n° du  : portrait de Louis BuĂ©e, maire d’Elbeuf.
  • Henri Saint-Denis, Histoire d’Elbeuf, t. X, 1903, t. XI (1904), t. XII (1905).
  • Michel Prevost et Jean-Charles Roman d'Amat, Dictionnaire de biographie française, publiĂ© avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique (C.N.R.S.), t. VII, Paris, Letouzey et AnĂ©, 1956, p. 615.
  • « Jean-Louis BuĂ©e », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • Le Journal de Rouen, 22 et .
  • FĂ©lix Ribeyre, Biographie des reprĂ©sentants Ă  l’AssemblĂ©e nationale, 1re Ă©dition, Angers, Bureaux de la publication, 1871.

Liens

  • Notice biographique [archive] sur le site de l'AssemblĂ©e nationale.
  • Bibliothèque Nationale de France.
  • Retronews
  • SociĂ©tĂ© de l’Histoire d’Elbeuf : https://shelbeuf.wordpress.com
  • RMM Fabrique des Savoirs, Centre d’Archives Patrimoniales, Elbeuf.
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