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Jean-François-Xavier Pugnet

Jean-François-Xavier Pugnet, né le à Lyon et mort le à Bienne, est un médecin militaire et épidémiologiste français.

Jean-François-Xavier Pugnet
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  81 ans)
Bienne
Nationalité
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Distinction

Biographie

Le père de Pugnet, marchand de toile, le fit entrer comme petit clerc, à l’âge de quatorze ans, dans une étude de notaire, mais Pugnet se lassa bien vite de ce genre de travail. Contre l’avis de sa famille, il quitta le notariat pour l’enseignement. Dès l’an Il, il fut l’un des auditeurs assidus de Marie-Antoine Petit, qui le prit chez lui, en l’an IV, en qualité d’élève particulier, lui fournissant les moyens d’améliorer sa situation matérielle en l’emmenant comme aide chez ses clients et en lui abandonnant même certaines de ses visites. Tout en se formant ainsi à la pratique de l’art, Pugnet appliqua sa connaissance du latin à une traduction française augmentée de notes des Institutions physiologiques de Blumenbach (Lyon, Ruymann et Cie, 1797, 1 vol. in-8°).

Avec les Ă©conomies qu'il avait pu faire auprès de Petit et les 1 200 francs que lui avait rapportĂ©s son ouvrage, Pugnet alla, en l’an VI, se perfectionner Ă  l’École de MĂ©decine de Montpellier. Incertain encore de son avenir Ă  l’époque des prĂ©paratifs de l’expĂ©dition d’Égypte, Pugnet partit comme mĂ©decin ordinaire requis, et sa situation fut bientĂ´t rĂ©gularisĂ©e Ă  Alexandrie oĂą, le 15 germinal an VI, il fut nommĂ© mĂ©decin ordinaire requis Ă  l’armĂ©e de la MĂ©diterranĂ©e. AffectĂ© Ă  l’hĂ´pital de Rosette, puis Ă  celui du Caire, il y soigna des ophtalmies, des dysenteries, jusqu’à ce qu’éclate la peste bubonique dans l’armĂ©e au cours du siège de Saint-Jean d’Acre. PlacĂ© directement sous les ordres de Desgenettes, il s’installa autour de trois cents moribonds dans le couvent du Mont-Carmel, et se signala Ă  la fois par son courage et par sa science en Ă©tudiant et soignant avec sollicitude les malades pendant quarante jours alors que ses collègues, Auriol et Saint-Ours, Vallat, Bruant et Dewèvre avaient succombĂ©. Bonaparte lui-mĂŞme fut frappĂ© de la conduite de cet obscur officier de santĂ© et l’invita, avec Desgenettes, Ă  diner sous sa tente après qu’il lui eĂ»t envoyĂ© une lettre le critiquant et lui fit allouer, peu après 23 prairial an VIII, une gratification de 400 francs pour services exceptionnels. DĂ©sirant comparer la peste qu’il avait observĂ©e en Égypte Ă  la fièvre jaune qui sĂ©vissait alors en AmĂ©rique, Pugnet demanda Ă  ĂŞtre mĂ©decin en chef aux Antilles. Il en ramena l’Histoire de la contagion pestilentielle qui s’est dĂ©veloppĂ©e pendant le cours du premier semestre de l’an 8, puis les Notes sur la peste observĂ©e au Caire en l’an IX, ajoutĂ©es Ă  la monographie de l’an VII pour former le volume intitulĂ© : MĂ©moires sur les fièvres pestilentielles et insidieuses du Levant avec un aperçu physique et mĂ©dical du pays publiĂ© Ă  Lyon et Paris en 1802 et dĂ©diĂ© au premier Consul (1 vol. in-8° de 266 p.) En 1804, Pugnet ajouta aux exemplaires non placĂ©s de son livre de 1802 un supplĂ©ment de 142 pages, et l’ouvrage ainsi complĂ©tĂ© reparaissait sous le titre de MĂ©moires sur les fièvres de mauvais caractère du Levant et des Antilles, avec un aperçu physique et mĂ©dical du Pays et un essai sur la topographie de Sainte-Lucie (Lyon et Paris, an XII, 1805, 1 vol. 8°).

Fait prisonnier par les Anglais, il avait été emmené en Angleterre puis renvoyé six mois plus tard à Morlaix après donné sa parole d’honneur de ne plus combattre les Anglais. À peine rentré, il acheva son volume. Il reçut la Légion d’honneur nouvellement créée et fut fait membre des sociétés de Médecine de Montpellier et de Lyon, associé de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de cette même ville et correspondant de la Société de Médecine de Paris. Ayant passé sa thèse de doctorat en médecine le 16 ventôse an XII, il avait été nommé quelques jours plus tôt médecin dans l’un des hôpitaux sédentaires de l’armée des côtes de l’Océan et envoyé au quartier général à Saint-Omer et de là à l’hôpital de Calais. Le 25 messidor suivant, il fut nommé à Dunkerque, poste qu’il devait conserver 17 ans jusqu’à sa retraite. Là, comme en Orient et aux Antilles, son dévouement aux pauvres et aux humbles le rendit bientôt très populaire. Chaque jour, il passait cinq heures à l’hôpital où il s’occupait des moindres détails. Le , il épousa une Suissesse de 24 ans, Elisabeth Marguerite Moser, dont il eut deux enfants.

Mis Ă  la retraite le avec une pension de 1 800 francs. On ne saurait rien ajouter Ă  un hommage aussi Ă©clatant. Pugnet se retira dans la patrie de sa femme, dont la santĂ© chancelante l’inquiĂ©tait dĂ©jĂ  beaucoup. Elle mourut quelque temps après, lui laissant une fille dont l’éducation fut dès lors son principal souci. Il partageait le reste de son temps entre la philosophie qu’il avait jadis enseignĂ©e et la pathologie qui l’intĂ©ressait toujours. Parmi ses derniers Ă©crits, on compte un ouvrage en deux volumes publiĂ© en 1837 sous le titre : Nouveaux Ă©lĂ©ments de mĂ©decine, et une dissertation intitulĂ©e Ce que nous observons ĂŞtre un changement dans l’application de nos facultĂ©s Ă  nos besoins n’est-ce pas une progression soutenue de l’espèce humaine vers un perfectionnement dĂ©fini ? Ă  laquelle il donne une rĂ©ponse monogĂ©niste.

Pugnet conserva jusqu’à la vieillesse toute son intelligence, mais il paya de la cécité ses travaux d’Égypte. Quoique affaibli par l’âge, il était encore consulté par une foule de malades, qu’il ne refusa jamais d’accueillir et l’on cite Casimir Perier parmi ses clients de la dernière heure qui le consultaient.

Sources

  • Bulletin de la SociĂ©tĂ© française d’histoire de la mĂ©decine, vol. 7-8, 1908, p. 30-48.

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