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Jacques Gagnot

Jacques Gagnot, nĂ© le , est un prĂȘtre de l'ordre des Carmes dĂ©chaux de la maison de Nancy. Lors de la RĂ©volution, il est arrĂȘtĂ© et condamnĂ© Ă  ĂȘtre dĂ©portĂ© en Guyane. IncarcĂ©rĂ© sur un navire aux Pontons de Rochefort, il meurt le sur l'Ăźle Madame. Il est bĂ©atifiĂ© par Jean-Paul II le .

Jacques Gagnot
Image illustrative de l’article Jacques Gagnot
Bienheureux
Naissance
Nancy
DĂ©cĂšs
Pontons de Rochefort
Autres noms pĂšre Hubert de Saint-Claude
Nationalité Drapeau de la FranceFrançais
Ordre religieux carmes déchaux
BĂ©atification
par Jean-Paul II
VĂ©nĂ©rĂ© par Église catholique romaine, Ordre du Carmel
FĂȘte 10 septembre ou 18 aoĂ»t

Biographie

Jacques Gagnot est nĂ© Ă  Frolais le [1]. Il est prĂȘtre et carme Ă  la maison de Nancy (connu sous le nom de pĂšre Hubert de Saint-Claude).

En 1790, le gouvernement en place sous la RĂ©volution a peur que les prĂȘtres ne poussent le peuple contre lui. Il exige donc des prĂȘtres qu’ils prĂȘtent serment de fidĂ©litĂ© Ă  la constitution civile du clergĂ©, ce qui les amĂšnerait, en consĂ©quence, Ă  se couper de l'autoritĂ© de Rome et devenir schismatiques. Face au refus d'un grand nombre de religieux, en 1791, le gouvernement commence Ă  considĂ©rer comme suspects tous les religieux, prĂȘtres ou Ă©vĂȘques, qui n'auraient pas fait leur serment de fidĂ©litĂ© Ă  la RĂ©publique. En 1792, les instances rĂ©volutionnaires prĂ©voient et dĂ©cident de dĂ©porter en Guyane tous les rĂ©fractaires.

Les forces de police acheminent vers le port de Rochefort 829 prĂȘtres et religieux rĂ©fractaires. Ceux-ci ne sont pas toujours maltraitĂ©s lors de leur voyage jusqu'Ă  Rochefort, mais les conditions du voyage sont trĂšs pĂ©nibles. Aucun d'eux ne s'Ă©chappera ou ne cherchera Ă  le faire, malgrĂ© les possibilitĂ©s qui leur sont parfois offertes. AprĂšs un certain temps de dĂ©tention, on embarque les prisonniers sur deux anciens navires nĂ©griers ayant servi pour la traite des esclaves. Ce sont les pontons de Rochefort.

Mais les conditions de vie Ă  bord des navires sont encore plus affreuses pour les prĂȘtres qu'elles ne l'Ă©taient pour les esclaves. En effet, les esclaves Ă©taient des « marchandises » humaines qu'il fallait conserver (pour revendre). Mais les prĂȘtres et les religieux sont des « ennemis Ă  Ă©liminer ». À cette pĂ©riode, les Anglais effectuent un blocus des cĂŽtes françaises, et personne n'envisage sĂ©rieusement de rĂ©aliser le voyage prĂ©vu jusqu'en Guyane. Les deux navires restent donc Ă  quai, prĂšs de l'Ăźle d'Aix, au large de l'estuaire de la Charente.

Croix de galets sur l'Ăźle Madame.

À bord des pontons, les conditions de vie sont intenables : entassement, nourriture infecte, habits pleins de poux, Ă©pidĂ©mie de typhus, interdiction de parler latin et mĂȘme de prier[2].

Face Ă  l'hĂ©catombe des prisonniers, les autoritĂ©s dĂ©cident, en , de dĂ©barquer les plus malades sur l'Ăźle Madame oĂč a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© un petit hĂŽpital. Jacques Gagnot, d'abord dĂ©portĂ© sur le navire les Deux AssociĂ©s, fera partie du lot. Mais c'est trop tard pour lui, il meurt le [3] et il est enterrĂ© sur l'Ăźle Madame[4].

Au total, prĂšs de 550 prĂȘtres et religieux (soit les 2/3 des personnes incarcĂ©rĂ©es) vont pĂ©rir sur ces navires[5].

Jacques Gagnot a Ă©tĂ© bĂ©atifiĂ© comme martyr de la foi, le , par le pape Jean-Paul II, avec 63 autres prĂȘtres et religieux martyrs eux aussi sous la RĂ©volution française en 1794-1795[3].

Depuis 1910, chaque deuxiĂšme quinzaine d'aoĂ»t, a lieu un pĂšlerinage en souvenir des prĂȘtres dĂ©portĂ©s[6].

FĂȘte liturgique

La fĂȘte liturgique dans l’Église catholique est fixĂ©e le jour de son dĂ©cĂšs, mais dans l'Ordre du Carmel, il est fĂȘtĂ© le 18 aoĂ»t, en mĂȘme temps que Jean-Baptiste Duverneuil et Michel-Louis Brulard, eux aussi carmes dĂ©chaux, morts en martyrs sur les pontons de Rochefort. Dans l'Ordre du Carmel, sa fĂȘte est cĂ©lĂ©brĂ©e avec rang de mĂ©moire facultative[7].

Articles connexes

Références et notes

  1. Claude, « Jacques-gagnot », sur martyretsaint.com, Martyrs et Saints, (consulté le )
  2. Claude, « Martyrs des "Pontons de Rochefort" », sur martyretsaint.com, Martyrs et Saints, (consulté le )
  3. « Bienheureux Jacques Gagnot », sur nominis.cef.fr, Nominis (consulté le )
  4. fmonvoisin, « Les Carmes Martyrs de Rochefort », sur imagessaintes.canalblog.com, Martyrs et Saints, (consulté le )
  5. Paulette Leblanc, « Les pontons de Rochefort », sur nouvl.evangelisation.free.fr (consulté le )
  6. « Île Madame », sur catholiques17.fr, DiocĂšse de La Rochelle (consultĂ© le )
  7. Les heures du Carmel (trad. du latin), Lavaur, Éditions du Carmel, , 347 p. (ISBN 2-84713-042-X), p175
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