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Jacobus Capitein

Jacobus Elisa Johannes Capitein, né vers 1717 dans la colonie de Côte de l'Or et mort en février 1747, est ancien esclave devenu pasteur soutenant la compatibilité de l'esclavage avec le christianisme.

Jacobus Capitein

Il est vraisemblablement le premier pasteur noir et le premier Africain Ă  Ă©tudier dans une universitĂ© europĂ©enne. Il est peut-ĂŞtre Ă©galement le deuxième Africain Ă  avoir obtenu un doctorat après Anton Wilhelm Amo en 1734.

Premières années

Capitein, dont le nom africain est inconnu, a Ă©tĂ© capturĂ© en 1725, Ă  l’âge de 8 ans. Il est vendu comme esclave Ă  Arnold Steenhart, un capitaine nĂ©erlandais. La mĂŞme annĂ©e, Steenhart l’offrit en cadeau Ă  un commerçant de la Compagnie nĂ©erlandaise des Indes occidentales du nom de Jacobus van Goch.

Ă€ l’âge de 11 ans, Capitein fut amenĂ© en Hollande, en 1728, pour vivre Ă  La Haye avec Van Goch, qui l’a traitĂ© en fils adoptif et lui a donnĂ© le nom de famille de Â« Capitein » (« capitaine » en nĂ©erlandais). Mis Ă  l’école, Jacobus s’est trouvĂ© exceller Ă  l’étude de la peinture, la lecture et l’écriture, les mathĂ©matiques et les langues classiques. BaptisĂ© dans l’Église rĂ©formĂ©e nĂ©erlandaise en 1735, Capitein a fait savoir qu’il voulait retourner comme missionnaire en Afrique. Son père adoptif lui a donc permis d’intĂ©grer en 1737 l’universitĂ© de Leyde, pour y Ă©tudier la thĂ©ologie et devenir pasteur.

Défense de l’esclavage

Le , Capitein a soutenu sa thèse dĂ©fendant le droit des chrĂ©tiens de garder des esclaves, intitulĂ©e De servitude, libertati christianae non contraria, oĂą il dĂ©fend l’esclavage comme « niet strydig tegen de christelyke vryheid » (« nullement en conflit avec la libertĂ© chrĂ©tienne »). Il y souligne qu’il n’y a pas besoin de libĂ©rer l’esclave qui devient chrĂ©tien, et que les propriĂ©taires d’esclaves devraient donc autoriser le baptĂŞme de leurs esclaves. L’objectif principal de cette thèse, qui fait valoir que les Africains pouvaient ĂŞtre baptisĂ©s tout en restant esclaves, est d’encourager leur baptĂŞme. Capitein a ainsi prĂ©sentĂ© un contre-argument Ă  Godefridus Cornelisz Udemans, un pasteur nĂ©erlandais qui avait fait valoir que les esclaves devaient ĂŞtre libĂ©rĂ©s sept ans après leur baptĂŞme. Une telle thèse aurait effectivement dissuadĂ© les propriĂ©taires d’esclaves de faire baptiser leurs esclaves parce qu’ils Ă©taient dĂ©sireux de conserver leurs actifs et s’y seraient donc opposĂ©s.

On ne sait pas clairement si Capitein a réellement obtenu son doctorat avec cette thèse, car elle n’est pas répertoriée dans les archives de l’université.

  • Édition neerlandais de la thèse de Capitein (1742)
    Édition neerlandais de la thèse de Capitein (1742)
  • Portrait (1742)
    Portrait (1742)
  • Écriture de Capitein dans un Album amicorum (june 1742)
    Écriture de Capitein dans un Album amicorum (june 1742)

Mission

Sa dĂ©fense de l’esclavage a rendu Capitein populaire auprès de la Compagnie des Indes occidentales, et il a Ă©tĂ© nommĂ© pasteur du fort d’Elmina, la plaque tournante de la traite nĂ©erlandaise le long de l’actuel Ghana. Après une brève tournĂ©e des Pays-Bas, oĂą il a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© comme que pasteur « noir », Capitein partit pour Elmina. Toutefois, ses fonctions de ministre et missionnaire s’avĂ©rèrent difficiles. Les marchands d’esclaves blancs ne l’aimaient pas parce qu’il Ă©tait noir et parce qu’il n’approuvait pas les liaisons extraconjugales des nĂ©griers. Le contact avec les autres Africains Ă©tait difficile parce que Capitein Ă©tait devenu trop nĂ©erlandais, et ses efforts pour baptiser la population locale se sont avĂ©rĂ©s infructueux. Afin d’amĂ©liorer ses contacts avec les Africains, Capitein a proposĂ© d’épouser une fille du pays, mais l’église n’a pas approuvĂ© son mariage avec une paĂŻenne et lui a trouvĂ©, Ă  la place, une Ă©pouse nĂ©erlandaise, Antonia Ginderdros, qu’il Ă©pousa en 1745, le premier mariage entre EuropĂ©ens Ă  Elmina.

Bien qu’il ait eu peu de succès en tant que missionnaire, Capitein a rĂ©ussi Ă  mettre en place une Ă©cole et un orphelinat Ă  Elmina. Son plus grand succès est survenu en 1744 quand le roi des Ashantis, Opoku Ware I, a demandĂ© Ă  Capitein d’éduquer ses enfants, mais il n’obtint pas la permission de les envoyer aux Pays-Bas  Ă  cet effet. Toutefois, l’un des princes, Gyakye, fut envoyĂ©, porteur d’un don de dix dents d’élĂ©phant, en mission diplomatique auprès de la RĂ©publique nĂ©erlandaise.

Sources

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