JSON Web Token
JSON Web Token (JWT) est un standard ouvert dĂ©fini dans la RFC 7519[1]. Il permet l'Ă©change sĂ©curisĂ© de jetons (tokens) entre plusieurs parties. Cette sĂ©curitĂ© de lâĂ©change se traduit par la vĂ©rification de l'intĂ©gritĂ© et de l'authenticitĂ© des donnĂ©es. Elle sâeffectue par l'algorithme HMAC ou RSA.
Structure
Un jeton se compose de trois parties :
- Un en-tĂȘte (header), utilisĂ© pour dĂ©crire le jeton. Il s'agit d'un objet JSON.
- Une charge utile (payload) qui représente les informations embarquées dans le jeton. Il s'agit également d'un objet JSON.
- Une signature numérique.
Il existe des outils en ligne permettant de les déchiffrer[2].
Exemple
En-tĂȘte
{"typ": "jwt", "alg": "HS512"}
Charge utile
{"name":"Wikipedia", "iat":1525777938}
Dans l'exemple ci-dessus, on voit dans lâen-tĂȘte que le jeton est un JSON Web Token (JWT) et que l'algorithme utilisĂ© pour la signature est HMAC-SHA512.
Obtention de la signature
Pour obtenir la signature, il faut tout d'abord encoder sĂ©parĂ©ment l'en-tĂȘte et la charge utile avec Base64url dĂ©fini dans la RFC 4648[3]. Ensuite, on les concatĂšne en les sĂ©parant par un point. On obtient la signature de ce rĂ©sultat avec l'algorithme choisi. Cette signature est ajoutĂ©e au rĂ©sultat de la mĂȘme maniĂšre (encodĂ©e et sĂ©parĂ©e par un point).
à noter que pour l'encodage en Base64url, le caractÚre de remplissage '=' n'est pas obligatoire et ne sera pas utilisé dans la création du JSON Web Token pour faciliter la transmission dans une URL.
Procédure étape par étape
à partir de l'exemple ci-dessus, voici les différentes étapes pour obtenir un JSON Web Token.
Encodage de l'en-tĂȘte
eyJ0eXAiOiAiand0IiwgImFsZyI6ICJIUzUxMiJ9
Encodage de la charge utile
eyJuYW1lIjoiV2lraXBlZGlhIiwiaWF0IjoxNTI1Nzc3OTM4fQ
ConcatĂ©nation de l'en-tĂȘte et de la charge utile, sĂ©paration par un point
eyJ0eXAiOiAiand0IiwgImFsZyI6ICJIUzUxMiJ9.eyJuYW1lIjoiV2lraXBlZGlhIiwiaWF0IjoxNTI1Nzc3OTM4fQ
Obtention du code d'authentification de message avec l'algorithme HMAC-SHA512[4].
HMACSHA512(concatenation, 'ma super clé secrÚte')
Encodage du code (toujours avec Base64url)
iu0aMCsaepPy6ULphSX5PT32oPvKkM5dPl131knIDq9Cr8OUzzACsuBnpSJ_rE9XkGjmQVawcvyCHLiM4Kr6NA
Concaténation des deux éléments, séparation par un point
eyJ0eXAiOiAiand0IiwgImFsZyI6ICJIUzUxMiJ9.eyJuYW1lIjoiV2lraXBlZGlhIiwiaWF0IjoxNTI1Nzc3OTM4fQ.iu0aMCsaepPy6ULphSX5PT32oPvKkM5dPl131knIDq9Cr8OUzzACsuBnpSJ_rE9XkGjmQVawcvyCHLiM4Kr6NA
Champs standards (claims)
La spécification de JWT propose différents champs (ou paramÚtres) standards, appelés Claims[5] :
- iss : créateur (issuer) du jeton
- sub : sujet (subject) du jeton
- aud : audience du jeton
- exp : date d'expiration du jeton
- nbf : date avant laquelle le jeton ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme valide (not before)
- iat : date à laquelle a été créé le jeton (issued at)
- jti : identifiant unique du jeton (JWT ID)
Tous ces paramÚtres sont optionnels. Ils permettent simplement de définir plus précisément un jeton et de renforcer sa sécurité (e.g. en limitant la durée de vie d'un jeton).
Implémentation
L'implémentation de JWT peut se faire à travers une pléthore de bibliothÚques[6] disponibles dans de nombreux langages de programmation.
Voici une liste non exhaustive de langages de programmation pour lesquels il existe une librairie JWT : .NET, 1C, Ada, C, C++, Clojure, Crystal, D, Delphi, Elixir, Erlang, Go, Groovy, Haskell, Haxe, Java, JavaScript, kdb+/Q, Kotlin, Lua, Node.js, Objective-C, Perl, PHP, PostgreSQL, Python, Ruby, Rust, Scala, Swift.
Il est Ă©galement possible d'implĂ©menter soi-mĂȘme la spĂ©cification RFC 7519[1] dĂ©crivant JWT.
Vulnérabilités
Les JWT sont un moyen d'authentification sécurisé. Il existe néanmoins certaines vulnérabilités, qui sont évitables en les considérant avec précaution. En voici une liste non exhaustive :
- Un JWT peut ĂȘtre soit encodĂ© soit chiffrĂ©[4]. Un JWT uniquement encodĂ©, comme c'est le cas de la majoritĂ© des JWT en circulation[4], devra donc transiter par un protocole de communication sĂ©curisĂ© (i.e. HTTPS) pour le rendre inutilisable par un utilisateur mal intentionnĂ© qui serait parvenu Ă l'intercepter[7].
- La clĂ© secrĂšte doit ĂȘtre conservĂ©e de façon extrĂȘmement sĂ©curisĂ©e. Tout utilisateur (ou systĂšme) en possession de la clĂ© secrĂšte d'un serveur serait en mesure de gĂ©nĂ©rer des JWT reconnus comme valides par ce serveur[4] - [7].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « JSON Web Token » (voir la liste des auteurs).
- (en) « JSON Web Token (JWT) », Request for comments no 7519.
- (en) « Jwt Tool »
- (en) « The Base16, Base32, and Base64 Data Encodings », Request for comments no 4648.
- (en-US) auth0.com, « JWT.IO - JSON Web Tokens Introduction », sur jwt.io (consulté le )
- (en) John Bradley et Nat Sakimura, « JSON Web Token (JWT) », sur tools.ietf.org (consulté le )
- https://jwt.io/#libraries-io
- « JSON Web Token (JWT) : Le guide complet », sur primfx.com, (consulté le )