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Invasion de Gozo

L’invasion de Gozo en voit une flotte ottomane envahir l'île de Gozo (appartenant à l'archipel maltais) et réduire en esclavage la quasi-totalité de ses habitants.

Invasion de Gozo
Description de cette image, également commentée ci-après
Informations générales
Date
Lieu ĂŽle de Gozo
Issue Victoire des Ottomans
Belligérants
Empire ottomanDrapeau des chevaliers hospitaliers Hospitaliers
Forces en présence
inconnues
Pertes
inconnues5 000 Ă  7 000 prisonniers

Le Contexte

Les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem s'installent Ă  Malte en 1530, chassĂ©s de Rhodes par l'avancĂ©e des troupes ottomanes. Ils s'empressent de fortifier l'Ă®le pour en faire un bastion fortifiĂ© au centre de la mer MĂ©diterranĂ©e afin de poursuivre leur combat contre les Turcs. Mais 21 ans après leur arrivĂ©e, les travaux de fortification sont encore loin d'ĂŞtre achevĂ©s, seuls Il-Birgu et le fort Sant'Angelo sont rĂ©ellement dĂ©fendus. Le grand maĂ®tre de l'Ordre est l'Espagnol Juan de Homedes depuis 1536.

Les Turcs avaient déjà mené des attaques antérieures sur Gozo notamment en 1544[1].

L'invasion manquée de Malte

Le , une flotte ottomane commandée par le corsaire Dragut débarque dans la baie de Marsamxett dans île de Malte, et ravage les villages désertés par leurs habitants[2] - [3]. Le , Dragut est renforcé par les troupes et la flotte de Salah Raïs et Sinan Pacha. Il s'agit sans doute moins d'une véritable tentative d'invasion que de tester les défenses des Chevaliers.

La force turque se dirige tout d'abord vers Il-Birgu et le fort Sant'Angelo. Se rendant compte qu'ils n'ont pas les moyens d'un tel siège, les Turcs se retournent ensuite vers la vieille ville fortifiée de L-Imdina, en brûlant les villages sur leur chemin. Mais Nicolas Durand de Villegagnon parvient à convaincre les habitants des environs de se rassembler à l'intérieur des remparts de la vieille ville et de la défendre. Là encore, les Ottomans reculent devant la résistance conjointe des Chevaliers et des Maltais.

L'Invasion de Gozo

Le [1], Les Turcs rejoignent leurs navires Ă  Marsamxett et se dirigent alors vers l’île de Gozo, qu'Homedes avait obstinĂ©ment refusĂ© de dĂ©fendre, malgrĂ© les mises en garde de Villegagnon[4]. La citadelle de Gozo ne tient pas longtemps face aux canons turcs[5] et Gelatian de Sessa, le gouverneur de Gozo, capitule rapidement[6]. En trois jours, jusqu'au , la quasi-totalitĂ© des habitants de l'Ă®le, c'est-Ă -dire entre 6 000 Ă  7 000 Gozitains, sont emmenĂ©s en esclavage, y compris le gouverneur[7].

Prise de Tripoli

Sinan Pacha se dirige alors vers Tripoli[2] (alors tenu par les Hospitaliers) dont il s'empare le .

Conséquences

Politiques et militaires

À Malte, Le grand maître d'Homedes est critiqué pour son imprévoyance et surtout sa cruauté quand il n'a pas hésité à renvoyer les Gozitanes venues chercher refuge en barque dans la grande île de Malte. Les désaccords resurgissent entre les chevaliers français et espagnols et certains contestataires sont emprisonnés. Surtout, la puissance des Ottomans apparaît difficile à contrer. C'est dans une atmosphère de défaitisme que le Français Claude de La Sengle est élu en 1553. Il lui faudra faire preuve d'énergie pour accélérer les fortifications et préparer la prochaine attaque ottomane.

Du côté ottoman, l'attaque n'est qu'un demi-succès. Ils vont donc préparer une attaque de bien plus grande ampleur pour tenter d'enlever l'archipel maltais aux Chrétiens. Ce sera Grand Siège de Malte de 1565.

Sur la démographie

L'invasion est la pire qu’ait connue l'Ă®le de Gozo, après celle de 870 (encore contestĂ©e), puisqu'elle perd ainsi la quasi-totalitĂ© de sa population, ne laissant qu'une quarantaine de vieillards. Sur les 5 000 Ă  7 000 dĂ©portĂ©s, seuls quelques centaines parviendront Ă  s'enfuir, et bien moins encore verront leur libertĂ© rachetĂ©e par rançon.

Gozo est abandonnĂ©e un temps par les Chevaliers qui se concentrent sur la dĂ©fense de l'Ă®le principale. Ce n'est qu'après la victoire chrĂ©tienne du Grand Siège de Malte de 1565 que Gozo sera recolonisĂ©e, principalement Ă  partir de quelques Gozitains rescapĂ©s, de Siciliens, puis de Maltais de l'Ă®le principale[1]. Il faudra environ 150 ans pour que la dĂ©mographie gozitane retrouve ses valeurs d'avant 1551.

Même sur l'île principale de Malte, les dégâts furent importants et un déclin démographique sera observé pendant plusieurs décennies[3].

Références

  1. Anonyme, d'après Stanley Fiorini, « Le Siège de Gozo en 1551 et la Repopulation de l’île », sur Geneanum (consulté le )
  2. Jacques Godechot, Histoire de Malte, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , chap. 509
  3. (en) Brian Blouet, The Story of Malta, Progress Press Publication,
  4. Claire Éliane Engel, Les Chevaliers de Malte, Les presses contemporaines, (lire en ligne), p. 30
  5. (en) Joseph Bezzina, Gozo's Government : the autonomy of an island through history, Gaulitana, (ISBN 99909-57-24-X)
  6. (en) George Percy Badger, Description of Malta and Gozo, Weiss, (lire en ligne), p. 292
  7. Jacques Godrechot, 1970, p. 42
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