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Institut international de musique Ă©lectroacoustique de Bourges

L’Institut international de musique électroacoustique de Bourges est un institut de musique électroacoustique situé dans la ville de Bourges. Il a été créé en 1970, à Bourges sous l’appellation Groupe de musique expérimentale de Bourges (GMEB) par les compositeurs Françoise Barrière et Christian Clozier, qui en ont assuré la direction. En 1994, le « groupe » est devenu « institut » et a été rebaptisé IMEB. En 1997, l’Institut a été reconnu « Centre national de création musicale » par le ministère de la Culture. Il a disparu en .

Ses activités ont été : création, recherche, diffusion, formation/enseignement, éditions bibliographiques et phonographiques, fonds patrimonial musical.

La création musicale

Elle fut réalisée dans deux studios de création musicale dont les moyens techniques professionnels ne cessèrent de se développer parallèlement au développement des techniques d’enregistrement, traitement et mixage sonores analogiques et numériques des 40 dernières années. Ces moyens techniques étaient développés pour répondre aux orientations esthétiques définies par l’IMEB, mais sont toujours restés ouverts et flexibles de manière à permettre la création de compositeurs œuvrant dans d’autres directions musicales. Le catalogue d’œuvres réalisées dans les studios de l’IMEB comprend d’abord celles du noyau permanent de compositeurs du groupe Françoise Barrière, Pierre Boeswillwald, Christian Clozier, Alain Savouret[1], et ceux du Collège des compositeurs constitué de 14 membres français et étrangers invités régulièrement (José Manuel Berenguer (es) /Espagne, Gerald Bennett /Suisse, Yves Daoust/Canada, Beatriz Ferreyra et Horacio Vaggione/France -Argentine, Sten Hanson et Erik Mikael Karlsson (sv) /Suède, Georg Katzer (en)]/Allemagne, Maxence Mercier[2]/France, Nicola Sani [3]/Italie, qui se reconnaissaient des affinités avec l’IMEB, son histoire et son esthétique. Par ailleurs, l’IMEB invita au fil des années d’autres compositeurs découverts par leur participation aux activités internationales de l’Institut, festivals, concours.

La recherche

La recherche musicale dans le domaine de la composition (les instruments spécifiques aux studios de l’IMEB), la musicologie (les travaux des Académiciens de Bouges), la pédagogie (techniques pédagogiques d’initiation au sonore et au musical) et l'interprétation de la musique électroacoustique en concert (les principes de diffusion-interprétation musicale polyphonique).

La recherche appliquée : instruments et connectiques construits pour l'assistance à la création en studio (Systhysysop…), instrumentarium audio-informatique conçu et construit pour l'enseignement nommé Gmebogosse puis Cybersongosse site IMEB [4], site IRCAM[5](sept versions), réalisation de 300 K7 de jeux électroacoustique, instrument de diffusion-interprétation électroacoustique Gmebaphone devenu Cybernéphone, site IMEB[6], site Médiathèque Cité musique[7] (7 versions de 1973 à 2009).

La diffusion

Elle a été basée sur deux principes : le service public et la solidarité internationale, et s'est adressée aux professionnels et aux amateurs de la musique.

Ă€ Bourges, l'IMEB a organisĂ© 39 Ă©ditions du Festival international Synthèse (es)[8] (de 1971 Ă  2009), site ACME[9] reflet annuel de la crĂ©ation Ă©lectroacoustique mondiale, ainsi que des Concours internationaux de Bourges[10], – musique Ă©lectroacoustique et arts Ă©lectroniques â€“ sous des formes plusieurs fois renouvelĂ©es de 1973 Ă  2010. Parallèlement, l'IMEB a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  donner des tournĂ©es de concerts dans des festivals et Ă©vĂ©nements musicaux de pays d'Europe, d'AmĂ©riques et d'Asie.

Formation / Enseignement

L’IMEB a organisé à Bourges des stages d’initiation à la musique électroacoustique et créé en 1975 le studio Marco Polo pour la pratique amateur. Pour faire entrer la musique électroacoustique à l’école, Christian Clozier a conçu le Gmebogosse, un instrument aisément transportable et facile à jouer en groupe. Construit en 1972 par Jean-Claude Le Duc, 7 modèles, les premiers analogiques et les derniers audio-numériaques sous le nom de Cybersongosse, verront le jour. Parallèlement le GMEB développa pour cet instrument une pédagogie musicale électroacoustique à base de jeux d’écoute et de réalisation musicale électroacoustique, qui fut pratiquée dans l’Éducation nationale, de la maternelle au lycée. Les semaines d’animation et les classes culturelles ont mené l’IMEB de ville en village en région Centre, dans toute la France et à l’étranger.

L’enseignement professionnel fut décliné en cours annuels pour des étudiants français et étrangers (boursiers du gouvernement français), en cours à l’école des beaux-arts de Bourges, à la faculté de musicologie de l’université de Tours, en accueil de boursiers Aschberg – UNESCO[11] et en master classes dans les conservatoires et universités des lieux où l’Institut donnait des concerts.

La diffusion bibliographique et phonographique

À partir de 1988, l’IMEB a publié deux collections de CD.

  • La collection Cultures Ă©lectroniques qui rĂ©unit les musiques primĂ©es aux Concours internationaux de Bourges.
  • La collection ChrysopĂ©e Ă©lectronique qui est constituĂ©e de CD d’auteur avec leurs musiques rĂ©alisĂ©es Ă  l’IMEB, de coffrets de suites musicales thĂ©matiques et les Compendiums d’œuvres sorties des studios de l’IMEB par annĂ©e Ă  partir de 2001.

Par ailleurs, l’IMEB fit paraître des revues et des livres, pour certains en bilingue français - anglais : les 4 numéros de la revue Faire entre 1973 et 1980 et les 8 volumes de l’Académie internationale de musique électroacoustique entre 1998 et 2008.

Le fonds patrimonial

En 2004 une Convention est Ă©tablie avec la Bibliothèque nationale de France[12] pour accueillir le fonds musical de l’IMEB. Une campagne de numĂ©risation d’une sĂ©lection d’œuvres parmi les quelque 16 000 dĂ©posĂ©es dans la phonothèque internationale de l’IMEB est lancĂ©e. Les dossiers constituĂ©s associent fichier numĂ©rique de la musique et donnĂ©es musicologiques. Ă€ ce travail menĂ© de 2004 Ă  2011 participeront des auteurs qui, rĂ©pondant Ă  l’appel de l’IMEB, enverront leurs Ĺ“uvres numĂ©risĂ©es et leurs notes de programmes. Pour les autres musiques sĂ©lectionnĂ©es mais non numĂ©risĂ©es par leurs auteurs, la BnF, l’ICST de Zurich[13] et l’IMEB menèrent Ă  leur terme les travaux de numĂ©risation et de recherche de documents musicologiques complĂ©mentaires. Depuis , le Fonds musical et historique IMEB est intĂ©gralement dĂ©posĂ© Ă  la BnF (6 577 musiques numĂ©risĂ©es et documentĂ©es, 1 080 partitions, 166 caisses d’archives musicales et administratives) pour pĂ©rennisation et communication aux chercheurs.

Acteur de l’histoire de la musique électroacoustique

L'IMEB est Ă  l'initiative de :

  • la ConfĂ©dĂ©ration internationale de musique Ă©lectroacoustique reliĂ©e au CIM/UNESCO
  • la FĂ©dĂ©ration française FNME
  • les JournĂ©es d’études internationales des musiques Ă©lectroacoustiques JEIME
  • la Tribune internationale de musique Ă©lectroacoustique TIME site CIM
  • l’AcadĂ©mie Internationale de musique Ă©lectroacoustique de Bourges rĂ©unissant 2 membres de 14 pays
  • la MnĂ©mothèque internationale des sciences et arts en musique Ă©lectroacoustique - MISAME[14]

L'IMEB a organisé :

  • symposiums, colloques, confĂ©rences internationales Ă  Bourges et Ă  l’étranger
  • cours professionnels, IMEB et UNESCO
  • formations dans les Écoles normales, Écoles d’art et IUFM
  • rĂ©seaux d’enseignants, Ă©cole publique et conservatoires
  • stages pour amateurs
  • une radio libre associative, Radio Cultures Bourges

L’IMEB en quelques chiffres

  • 765 musiques de 274 compositeurs de 43 pays ont Ă©tĂ© commandĂ©es et rĂ©alisĂ©es dans les studios Charybde et CircĂ©.
  • 147 musiques furent Ă©ditĂ©es et transmises au public.
  • 312 musiques furent des commandes Ă  67 compositeurs français.
  • 5 studios furent conçus et dĂ©veloppĂ©s rĂ©gulièrement en une Ă©troite liaison technicien-constructeur et musiciens-inventeurs.
  • 14 206 Ĺ“uvres de 4 836 compositeurs ont Ă©tĂ© collectĂ©es dans 82 pays dont 6 975 musiques de 63 pays ont Ă©tĂ© numĂ©risĂ©es, documentĂ©es et dĂ©posĂ©es comme Fonds IMEB Ă  la BnF.
  • 86 compositeurs de 40 pays y vinrent en formation.
  • 524 concerts en tournĂ©e ont Ă©tĂ© donnĂ©s dans 32 pays et 30 spectacles parmi les plus prestigieux Ă  Versailles, Venise, Chambord, Noirlac, Buenos-Aires, Rio de Janeiro, Munich...
  • 1 185 concerts ont Ă©tĂ© donnĂ©s Ă  Bourges dans le cadre des 39 Festivals par : 2 287 compositeurs de 62 pays, 543 interprètes et ensembles, 6 637 musiques dont 2 021 en crĂ©ation mondiale et 2 692 en crĂ©ation française, 434 films et vidĂ©os expĂ©rimentaux, expositions, installations, colloques...
  • 519 compositeurs de 47 pays ont Ă©tĂ© laurĂ©ats (prix et mentions) des 36 Concours de Bourges.
  • 83 CD ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s en deux collections « ChrysopĂ©e Ă©lectronique » et « Cultures Ă©lectroniques » .
  • 10 CD-ROM monographiques sur les festivals ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s ainsi que 5 CD pĂ©dagogiques.
  • 12 livres publiĂ©s.
  • D'innombrables actions d’animation et formation dans 57 Ă©coles et collèges de Bourges, ainsi que dans 117 Ă©coles du dĂ©partement du Cher et 35 Ă©coles de la rĂ©gion du Centre. Aussi que dans 91 autres communes de France et 31 villes de 14 pays.
  • le fonds photographique regroupant quelque 30 000 fichiers numĂ©risĂ©s et le fonds vidĂ©ographique regroupant quelque 407 DVD.

Association culturelle

L'association était régie par la Loi 1901 et reçut ses subventions du ministère de la Culture, de la Direction régionale des affaires culturelles, de la ville de Bourges, du conseil régional du Centre, du conseil général du Cher.

Cessation d’activités

L’IMEB a cessĂ© ses activitĂ©s en , sur dĂ©cision du ministère de la Culture. Une pĂ©tition de plus de 2 000 signatures fut adressĂ©e au ministère pour demander la poursuite des activitĂ©s de l’IMEB et malgrĂ© le soutien des collectivitĂ©s dĂ©partementale et rĂ©gionale et un large mouvement de protestation internationale dans les milieux artistiques, la fermeture fut confirmĂ©e.

Bibliographie

  • Dictionnaire de la Musique, Larousse
  • Dictionnaire des grands musiciens – Larousse
  • La Musique du XXe siècle de J. N. von der Weid - Hachette
  • Actes de l’AcadĂ©mie internationale de musique Ă©lectroacoustique de Bourges - MnĂ©mosyne
  • Les musiques Ă©lectroacoustiques – Guy Reibel/M. Chion - Edisud
  • La Musique, des Égyptiens Ă  aujourd’hui - Nathan
  • Histoire de la musique – Brigitte et Jean Massin - Messidor
  • Les Hauts Lieux de la musique en France – C. Bauer – Bordas
  • Les Hauts Lieux de la musique en Europe – F Pfeffer - Autrement
  • La Musique Ă©lectroacoustique M. Chion – Que sais-je - PUF
  • Guide pratique de la musique – Seghers
  • Les Instruments de musique dans le monde – F.R. Tranchefort – Seuil Points
  • Histoire de la musique – Vuillermoz/Lonchampt – Fayard
  • Computer music journal, vol 25 no 4
  • Revue Musique en jeu no 8 - Seuil
  • Revue Faire no 2/3 et 4/5 - MnĂ©mosyne
  • MĂ©diathèque CitĂ© de la musique

Notes et références

Liens externes

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