Innocent Muhozi

Fils d'un indépendantiste, il choisit de gagner sa vie comme journaliste en cherchant à financer des études supérieures, anime des émissions de radio, et se passionne pour ce métier[1]. Il devient en 1995 directeur général de la Radio télévision nationale burundaise, nommé par le président Pierre Nkurunziza[2], puis doit quitter ce média et devient le patron de radio indépendante[3].

Fin avril 2015, un mouvement de contestation débute au Burundi, face à la perspective d’un troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Un coup d’État échoue mi-mai. Les violences font des centaines de mort. Innocent Muhozi est le seul patron de média privé indépendant à choisir de rester sur place, sans fuir à l’étranger. Les locaux de ses radios sont mis hors d'usage : il en accuse les forces de l’État, ce que les autorités contestent. Il est convoqué par le Parquet, mais en ressort libre. Seule la Radio télévision nationale burundaise, son ancien employeur et radio d’État, est restée en mesure de diffuser ses programmes[3] - [4]. Le président Nkurunziza a été réélu fin juillet, lors d’un scrutin contesté[5]. Muhozi quitte toutefois le Burundi pour le Rwanda, pays dont sa mère est originaire et où son cousin Albert Rudatsimburwa dirige lui aussi une radio d'opposition à Nkurunziza[6].

• François Fairon et Frédéric Noy (préf. Pierre Calame), Itinéraires vers le XXI^e siècle, ECLM, 2003 (lire en ligne), p. 95-98.
• Vincent Munié, Les larmes du crocodile, ECLM, 2004 (lire en ligne), p. 258-267.
• AFP, « Burundi: radios et télévision attaquées par des partisans de Nkurunziza », Le Point,‎ 14 mai 2015 (lire en ligne).
• Maria Malagardis, « Au Burundi, on se sent comme des otages dont la vie est en suspens », Libération,‎ 21 mai 2015 (lire en ligne).
• Rédaction RFI, « Burundi: le patron d’une radio privée entendu par la justice », Radio France internationale,‎ 21 mai 2015 (lire en ligne).
• Rédaction LM, « Un défenseur des droits de l’homme blessé par balle au Burundi », Le Monde,‎ 3 août 2015 (lire en ligne).