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Ingénierie culturelle

L’ingénierie culturelle est un outil de développement des territoires et des sites à partir de toutes leurs richesses culturelles et patrimoniales.

Les champs d’activités sont très larges : monuments, collections, sites archéologiques, savoir-faire, sites de mémoire, patrimoine industriel… mais aussi : parcs historiques, richesses faunistiques et floristiques, groupes sociaux… et encore : création contemporaine, arts vivants, spectacles, festivals… C’est pourquoi les acteurs de l’ingénierie culturelle doivent disposer d’une forte culture générale et d’une capacité à se mobiliser sur des thématiques très variées allant des patrimoines les plus reconnus jusqu’aux plus secrets ou innovants.

L’ingénierie culturelle s’articule au centre de démarches complémentaires :

  • les publics et la manière de les mobiliser afin qu’ils participent pleinement au projet ;
  • les contenus et la nĂ©cessitĂ© de les connaĂ®tre (fouilles, recherches…), de les protĂ©ger (conservation, restauration…) et de les diffuser (valorisation, mĂ©diation, Ă©dition…) ;
  • les objectifs, souvent multiples, du commanditaire : respect imposĂ© de la rĂ©glementation, dĂ©veloppement Ă©conomique, image du territoire, actions auprès des populations rĂ©sidentes…

L’ingénierie culturelle des marques est une expression utilisée en communication dans un contexte de stratégie des marques. Elle évoque l'utilisation de biais et de techniques en lien avec le monde de la culture (arts, artistes, musées...) dans la communication de marques. Le but de l'ingénierie culturelle est de communiquer dans un contexte non commercial auprès d'un public qui aujourd'hui est de plus en plus éduqué,et professionnel. L’ingénierie culturelle fait son apparition dans un contexte où la cible de clientèle est de plus en plus difficile à identifier car elle est de plus en plus éparpillée et difficile à toucher. Elle est une des évolutions des techniques de communication passées[1].

Les principales missions

Les missions sont nombreuses et se répartissent en quatre grands secteurs différents :

  • stratĂ©gies territoriales : il s’agit d’études qui visent Ă  valoriser des territoires sur des Ă©chelles Ă©largies, en se mobilisant sur des thĂ©matiques culturelles. Parfois, il s’agit de valoriser l’ensemble du territoire en tenant compte de l’ensemble de ses composantes culturelles et patrimoniales. D’autre fois, ce sont des filières spĂ©cifiques qui sont mises en avant: les mĂ©tiers d’art, un patrimoine spĂ©cifique… Le rĂ©sultat se concrĂ©tise essentiellement par des plans ou des schĂ©mas de dĂ©veloppement territoriaux ;
  • Ă©tudes de projet : Ă©tudes d’opportunitĂ©, de dĂ©finition, de faisabilitĂ©, de programmation… des missions de conception puis de prĂ©figuration des projets afin que les commanditaires puissent en rĂ©ussir la rĂ©alisation. Il s’agit d’apporter l’ensemble des connaissances prĂ©alables : dĂ©finition du concept, positionnement marketing, programmation architecturale et musĂ©ographique, budgets prĂ©visionnels, mode de gestion, mise en tourisme…
  • accompagnement : ce sont des missions d’aides auprès des commanditaires pour la mise en Ĺ“uvre concrète des projets, avec principalement des missions de conseils et d’AMO (Assistance Ă  la MaĂ®trise d’Ouvrage) ;
  • gestion : formation, mise en tourisme, communication, promotion et commercialisation, audit, Ă©valuation…

Les compétences

Les principales compétences attendues de l’ingénierie culturelle :

  • une connaissance fine de la rĂ©glementation liĂ©e aux patrimoines et Ă  l’action culturelle, des services et administrations concernĂ©es (culture, tourisme, amĂ©nagement des territoires…), des acteurs et ressources (secteur associatif, chercheurs et universitĂ©s, archives et documentations…) ;
  • une rĂ©elle capacitĂ© d’innovation, de proposition, de mise en perspective des projets au sein de l’offre actuelle et des Ă©volutions rĂ©centes et en cours. Ne pouvant pas disposer de toutes les expertises en interne, une agence d’ingĂ©nierie culturelle sera Ă  mĂŞme de mobiliser un important rĂ©seau d’experts et de spĂ©cialistes ;
  • des savoirs prĂ©cis en marketing. L’objectif est de faire en sorte que le projet portĂ© par le commanditaire trouve son (ou ses) public(s), ceci afin d’en garantir la pĂ©rennitĂ© sur le long terme. Il s’agit donc de dĂ©finir pour quel(s) public(s) le projet est destinĂ© et d’estimer les frĂ©quentations prĂ©visionnelles pour bien dimensionner les Ă©quipements (et les budgets) et approcher raisonnablement l’économie future du projet ;
  • une pratique fine de la programmation architecturale et musĂ©ographique. Il s’agit de dĂ©finir les grandes missions du projet, les principales fonctions et leurs dimensionnements, les circuits, les outils de mĂ©diation, les performances et objectifs qualitĂ©s… La programmation permettra de mobiliser les bureaux d’études spĂ©cialisĂ©s et les maĂ®tres d’œuvre (paysagiste, architecte, scĂ©nographe…) qui rĂ©aliseront l’équipement. L’étape de programmation intègre une dĂ©finition des budgets d’investissement et de fonctionnement, ainsi qu’une expĂ©rience de montage des plans de financement possibles (mobilisation des fonds propres, aides et subventions, capacitĂ©s d’emprunt, mĂ©cĂ©nat…) ;
  • la connaissance des conditions multiples de la mise en tourisme : ensemble de prĂ©conisations opĂ©rationnelles afin que le projet s’intègre Ă  l’offre touristique du territoire (dĂ©finition de la structure de gestion, des compĂ©tences et organigramme du personnel, partenariats et mise en rĂ©seau, politique tarifaire, plan de communication…) ;
  • un savoir-faire d’animation des projets afin que la mission d’étude serve aussi Ă  construire une vĂ©ritable culture commune et partagĂ©e entre tous les acteurs du projet. Les mĂ©thodologies utilisĂ©es par le bureau d’études doivent participer Ă  cette culture commune : ateliers, documents et Ă©ditions, diffusion numĂ©rique, rĂ©unions publiques s’inscrivent dans cette dĂ©marche.

Il est vivement recommandé de séparer très distinctement les missions d’ingénierie culturelle de celles de maîtrise d’œuvre. Effectivement, on ne peut pas demander à une agence d’être impartiale sur ses recommandations si elle sait qu’elle en aura la réalisation. En revanche, pour garantir la cohérence entre les étapes d’études et celles de maîtrise d’œuvre, il est nettement préférable de confier à l’agence d’ingénierie culturelle une mission d’accompagnement auprès de la maîtrise d’ouvrage. Ainsi, l’agence d’ingénierie culturelle qui aura prévalu à la programmation d’un projet pourra, en complète coordination et confiance avec le maître d’ouvrage, contrôler la cohérence des propositions des maîtres d’œuvre avec les intentions initiales de la programmation.

Quelques-uns proposent un savoir-faire qui va de l'idée à la réalisation. Ils conduisent alors les études en amont (faisabilité et programmation) et peuvent assurer le suivi de réalisation (maîtrise d'œuvre). Ceci leur permet, en ayant connaissance de toutes les étapes conduisant à l'inauguration, d'être plus précis dans leurs recommandations, tant en amont que dans la réalisation, en intégrant la dimension mise en tourisme (recrutement, commercialisation, montage de boutique etc). Il va de soi que ceci s'opère dans le strict respect du code des marchés publics (dans le cas de projets qui en relèvent) et qu'il est alors nécessaire de procéder à une mise en concurrence avec communication à tous les candidats des études réalisées en amont. Exemple : le réaménagement de la maison de Loire de Saint Dyé a été pensé en amont par l'Agence Scarabée qui en a réalisé la programmation architecturale et muséographique. La communauté de communes du Pays de Chambord a invité l'agence Scarabée à concourir pour la réalisation. Après négociation cette dernière a été retenue et assure la maîtrise d'œuvre jusqu'à l'inauguration de ce qui deviendra la maison du Port de Chambord. Dans ce cas, le porteur de projet est assuré du parfait respect du concept.

Les agences

La plupart des agences d’ingénierie culturelle sont inscrites à CINOV tourisme culture loisirs ex Géfil, seul syndicat professionnel dans ce secteur d’activité.

Voir aussi

Bibliographie

  1. "MBA Marketing" Tout ce qu'il faut savoir sur le marketing par les meilleurs professeurs et praticiens.Éditions Eyrolles 2011. Pages 507 à 531 Article de Jean-Marc Lehu
  • Claude Mollard, L'ingĂ©nierie culturelle (coll. « Que sais-je ? », no 2905), Paris, PUF, 1994.
  • Guy de Boiville, Didier Moulin, Jean-Paul Champeaux, « Radiographie de l'ingĂ©nierie touristique française Â», Espaces, no 197.
  • Jacques Perret, IngĂ©nierie touristique et culturelle. Qualification professionnelle prĂ©vue pour l'an 2000, Éd. Espaces, tourisme & loisirs.
  • Louis-NoĂ«l Netter, L'AFIT et l'ingĂ©nierie touristique privĂ©e. Dix ans de collaboration fructueuse, Éditions Espaces, tourisme & loisirs.
  • Approche de l'ingĂ©nierie touristique europĂ©enne, Atout France, 2001.
  • Consultant en ingĂ©nierie culturelle, le journal des arts, (interview de Luc Bonnin - Agence ScarabĂ©e et Lionel Roche, MaĂ®tre du rĂŞve)

Liens externes

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