Incendie du TVCC
Le , le Television Cultural Center (TVCC), un bùtiment du centre de Pékin en cours de construction, a été ravagé pendant six heures par un incendie d'origine accidentelle. Le TVCC faisait partie du projet de construction du CCTV Headquarters. La Télévision centrale de Chine en est le propriétaire, et l'achÚvement des travaux était prévu pour .
Incendie du TVCC | ||
Le TVCC en feu. | ||
Pays | RĂ©publique populaire de Chine | |
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CoordonnĂ©es | 39° 54âČ 56âł nord, 116° 27âČ 27âł est | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Chine
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à environ 20 h 27 le , l'ensemble du bùtiment s'est enflammé pendant les feux d'artifice marquant le dernier jour du nouvel an chinois. L'incendie fut provoqué par des feux d'artifice tirés sans autorisation[1]. Son intensité a nécessité six heures d'efforts des pompiers.
L'incident, ainsi que sa couverture par les médias chinoises, ont suscité un grand débat en Chine. Les dirigeants de la CCTV auraient autorisé des feux d'artifice puissants, tirés sans permission du gouvernement local. Ils auraient ignoré plusieurs avertissements de la police. Le bureau de propagande chinois donna par la suite des consignes pour censurer le reportage en direct sur l'incendie.
Histoire
La construction avait commencĂ© en 2004 et devait ĂȘtre terminĂ©e en [2] - [1]. Le bĂątiment devait ĂȘtre nommĂ© Television Cultural Center, TVCC, l'hĂŽtel Beijing Mandarin Oriental devant ĂȘtre son principal occupant.
Il était surnommé la termitiÚre ou la botte, en raison de son aspect architectural radical. Comme le bùtiment principal du CCTV Headquarters, il avait été construit avec moins d'acier que les gratte-ciel traditionnels[3] et conçu pour résister à des tremblements de terre importants[4]. La structure originale donne leur forme aux deux tours[3]. Au total, 140 000 tonnes d'acier ont été utilisées pour sa construction[5].
Le budget de construction de la tour est Ă©valuĂ© Ă presque 730 millions de US$[6]. Le bĂątiment aurait comportĂ© un studio de tĂ©lĂ©vision pouvant recevoir 1500 spectateurs, des studios d'enregistrement, des salles de cinĂ©ma numĂ©rique, des salles de presse, ainsi qu'un hĂŽtel cinq-Ă©toiles de 241 chambres devant ĂȘtre gĂ©rĂ© par Mandarin Oriental[3]. Sa hauteur totale Ă©tait de 159 m (34 Ă©tages)[1] - [7]. Il Ă©tait l'Ćuvre de l'architecte nĂ©erlandais Rem Koolhaas et de sa firme « Office for Metropolitan Architecture ». L'entreprise chargĂ©e de la construction Ă©tait Arup East Asia[4].
L'incendie
Il a été causé par des feux d'artifice trÚs importants tirés sur le site pour le nouvel an chinois avec l'autorisation de CCTV, mais sans celle de la police, du département de lutte contre l'incendie ou du gouvernement de la ville de Pékin, ni d'aucun autre organisme officiel[8] - [9]. CCTV aurait ignoré trois avertissement successifs de la police ; il avait placé quatre caméras de télévision pour filmer le feu d'artifice, comportant prÚs de 700 piÚces et d'un coût de plusieurs millions de yuans[5].
Six-cents pompiers ont participĂ© Ă la lutte contre le sinistre[10], qui dura cinq heures et causa un mort et sept blessĂ©s. Les mĂ©dias chinois ont rapportĂ© qu'un pompier (secrĂ©taire de la branche du parti communiste du dĂ©partement de lutte contre l'incendie) est mort asphyxiĂ© par la fumĂ©e ; six autres pompiers ont Ă©tĂ© blessĂ©s[1]. Les mĂ©dias chinois ont qualifiĂ© la victime de « martyr de la rĂ©volution » (é©ćœç棫)[11]. China Free Press a estimĂ© les dĂ©gĂąts Ă 4 milliards de yuans (soit environ 588 millions de US$)[12].
L'agence Chine nouvelle a rapportĂ©, et le bureau municipal de la sĂ©curitĂ© publique a confirmĂ©, que la police de PĂ©kin dĂ©tenait un cadre de CCTV. Xu Wei (ćŸćš), responsable du chantier de construction suspectĂ© d'ĂȘtre l'organisateur du spectacle pyrotechnique, fut conduit dans un commissariat du quartier des affaires de l'est de PĂ©kin[13]. CCTV a publiĂ© plus tard des excuses publiques[14] :
- « Le feu a causĂ© de sĂ©rieux dommages Ă la propriĂ©tĂ© d'Ătat, et CCTV en Ă©prouve de profonds remords. Il a aussi crĂ©Ă© des problĂšmes aux gens des alentours et causĂ© des embouteillages, et CCTV prĂ©sente ses sincĂšres excuses. »[15]
Cause
La brigade municipale de lutte contre l'incendie de Pékin a confirmé que la cause du sinistre était l'emploi illégal de piÚces d'artifice de forte puissance sur le chantier. Elle a déclaré que le feu avait commencé sur le toit du bùtiment, avant de s'étendre aux étages inférieurs grùce à des vents violents. Des fumées toxiques et le manque de d'extincteurs automatiques en état de marche entravÚrent les efforts pour éteindre l'incendie[16].
Une vidéo amateur diffusée sur l'Internet montre le début du feu aprÚs la chute d'une fusée d'artifice sur le toit du TVCC[16]. Un reportage de CNN affirme que « le toit du bùtiment explosa ». Un autre remarque que le feu se propagea rapidement et que la tour tout entiÚre fut en feu en moins de 13 minutes. « Il est évident qu'il y avait de nombreux débris sur place, [qui] prirent feu trÚs vite. »[17]
EnquĂȘte
L'hĂŽtel Ă©tait assurĂ© pour 220 millions de US$, le montant rĂ©el du remboursement devant ĂȘtre dĂ©cidĂ© aprĂšs l'enquĂȘte de police[18]. Dix-sept personnes ont Ă©tĂ© dĂ©tenues, dont le chef de chantier du CCTV Headquarters, trois autres employĂ©s de CCTV, le conducteur qui avait transportĂ© les feux d'artifice, quatre personnes qui l'avaient aidĂ© Ă Ă©viter les points de contrĂŽle de la police et huit employĂ©s de l'entreprise pyrotechnique qui avaient installĂ© le dispositif[18].
Selon le magazine économique Caijing (en), le coût réel du spectacle était de 350 000 yuans, mais le montant facturé à CCTV par une société contrÎlée par Xu Wei, responsable du chantier de construction, s'élevait à 1 million ; Xu aurait reçu une commission de 80 000 yuan[19].
Les mĂ©dias officiels ont annoncĂ© dĂ©but que 71 personnes Ă©taient considĂ©rĂ©es comme responsables de l'incendie, dont le prĂ©sident de CCTV Zhao Huayong, qui avait pris sa retraite en 2009 ; le Conseil d'Ătat a Ă©valuĂ© les pertes Ă©conomiques directes Ă 163,83 millions de yuans (23,99 millions de dollars). Sur les 71 responsables identifiĂ©s, 44 devaient ĂȘtre poursuivis et les autres recevoir des sanctions disciplinaires administratives et au sein du parti. Zhao devait subir une rĂ©trogradation administrative et une sĂ©vĂšre rĂ©primande du parti[20]. Ă la fin du mois de fĂ©vrier, l'AFP a citĂ© un responsable de la DeuxiĂšme cours intermĂ©diaire de PĂ©kin, qui a confirmĂ© que 23 personnes avaient Ă©tĂ© inculpĂ©es pour l'incendie. Xu Wei fait partie de celles-ci, selon les mĂ©dias officiels[21].
Censure
Une note du gouvernement, postĂ©e sur l'Internet, a montrĂ© que les autoritĂ©s Ă©taient dĂ©sireuses de diminuer l'importance du sinistre, « une gĂȘne colossale que beaucoup considĂšrent de mauvais augure pour l'annĂ©e nouvelle » selon le The New York Times[16]. On peut lire dans la note : « pas de photos, pas de clips vidĂ©o, pas de reportage en profondeur » et, plus loin, « La nouvelle doit ĂȘtre diffusĂ©e seulement sur l'espace de l'actualitĂ© et l'espace des commentaires doit ĂȘtre fermĂ©. »[16]
Aucune image de l'incendie ou du bĂątiment n'a Ă©tĂ© diffusĂ©e sur le rĂ©seau d'Ătat et le site web de l'agence Chine nouvelle n'a citĂ© l'affaire qu'en passant[16]. CCTV a rendu compte de la nouvelle avec une vidĂ©o sur son site, aprĂšs l'incendie[22].
Li Xiguang, professeur de journalisme à l'Université Tsinghua de Pékin, a déclaré que la décision de ne pas traiter l'événement « à chaud » était « stupide » et qu'elle avait diminué la crédibilité de CCTV[23].
Notes et références
- (en) Andrew Jacobs, Fire Ravages Renowned Building in Beijing, New York Times, 9 février 2009
- (en) OMA CCTV - Television Cultural Centre, China, Beijing, 2002
- (en) Jonathan Glancey, "Beijing's newest skyscraper survives blaze", The Guardian, 11 février 2009
- (en) « Television Cultural Centre Hotel »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) (consulté le ), Arup East Asia
- (en) « Credibility of CCTV tarnished by big fire », Straits Times, The Malaysian Insider,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Who will pay the bill for the massive CCTV fire?, Xinhua, 18 février 2009
- (en) Emporis.com - TVCC building
- (en) CCTV hotel fire caused by fireworks: official, Xinhua, China Daily, 10 février 2009
- (zh) « 怟è§æ°ćæćäžćżç«çŸćŒććć ćæ„æ„æ »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?)
- (en) CCTV Fire: The Aftermath, CBN, 10 février 2009
- (en) AFP, "CCTV inferno fireman given hero's burial" « Copie archivée » (version du 4 juin 2011 sur Internet Archive), The Standard, 16 février 2009
- (en) « Why Reporting on CCTV Complex Fire Censored? », sur Boxun.us, (consulté le )
- (en) « CCTV official detained over massive fire », Xinhuanet, (consulté le )
- (zh) è§éąïŒäžć€źç”è§ć°ć°±ćšć»șæ°ćé æ„Œćçç«çŸçèŻéæ, Sohu, 10 fĂ©vrier 2009
- (en) Quentin Sommerville, « Beijing party that went horribly wrong », BBC,
- (en) Andrew Jacobs, China TV Network Apologizes for Fire, New York Times, 10 février 2009
- (en) « Witness: Top of Beijing luxury hotel exploding », CNN, (consulté le )
- (en) "5 more suspects detained in Beijing hotel fire", The Associated Press, International Herald Tribune, 19 février 2009
- (en) "Smoke Clears, Doubts Linger at CCTV Fire", Caijing (en), 3 mars 2009.
- (en) 71 held responsible for 2009 CCTV building fire, Xinhua, China Daily, 10 février 2010
- (en) « 23 to stand trial over CCTV inferno »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), AFP, The Standard, 24 février 2010
- (en) äžć€źç”è§ć°æ°ć€§æ„Œćé æ„Œćçç«çŸ
- (en) Calum MacLeod, China plans media empire to boost image, USA Today, 18 février 2009
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Beijing Television Cultural Center fire » (voir la liste des auteurs).
Liens externes
- AFP, « Chine: incendie spectaculaire à cÎté d'une tour emblématique de Pékin »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?),