Il faut saisir sa chance
Il faut saisir sa chance est une chanson de Johnny Hallyday, extraite du premier 33 tours 25 cm et du premier EP Philips, parue en septembre 1961. En décembre, elle clôt l'album Salut les copains.
Face A | Nous quand on s'embrasse |
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Sortie | |
Enregistré | Studio Fontana Londres |
Durée | 2:45 |
Genre | rock'n'roll |
Format | 45 tours promo, Super 45 tours, 33 tours 25cm, 33 tours |
Auteur | Charles Aznavour |
Compositeur | Georges Garvarentz |
Producteur | Lee Hallyday - Jack Baverstock |
Label | Philips |
Singles de Johnny Hallyday
C'est la première fois que Johnny Hallyday chante Charles Aznavour, auteur du texte sur une musique de Georges Garvarentz.
Histoire
Source pour l'ensemble de la section (sauf indications spéciales)[1].
En 1961, Georges Garvarentz écrit la musique du film de Max Pécas Douce Violence. Pour le film il compose également deux chansons : la ballade Douce violence (sur des paroles de Clément Nicolas) et Il faut saisir sa chance écrite par (son beau-frère) Charles Aznavour, un rock agressif musicalement et optimiste du point de vue du texte, qualifié par Jean-William Thoury d'« Himalaya du rock'n'roll en français[2] ».
Lorsque Charles Aznavour a écrit les paroles de Il faut saisir sa chance, il ne connait pas (encore) le nom de son interprète. En cette période, Georges Garvarentz est très enthousiasmé par le rock'n'roll et quelques chanteurs de la nouvelle génération[3], mais malgré « les sollicitations de son beau-frère, Aznavour refuse d'écrire pour un rockeur. », aussi lorsqu'il confie le texte au compositeur espère-t-il une musique russe.
Pugnace, Georges Garvarentz remet le texte à Johnny Hallyday, qui l'enregistre à Londres début septembre. Quelques jours plus tard, Garvarentz fait écouter le disque à Charles Aznavour. Séduit, il ne tarde pas à prendre « sous son aile » la jeune vedette, l'aide dans la préparation de son premier Olympia (dont la première imminente est prévue pour le ) et lui prodigue quelques conseils quant à l'évolution de sa carrière et le choix de son répertoire, afin qu'il séduise un plus vaste public.
Il faut saisir sa chance évoque le conflit entre les générations. Le thème n'est pas vraiment nouveau pour Johnny Hallyday, qui déjà l'aborde, mais de façon plus légère, dans la chanson Ce n'est pas méchant (voir l'album Nous les gars, nous les filles) :
« Parc'qu'ils sont au seuil de la vie
Parce que tout, tout leur sourit
Les jeunes parfois font du chahut
Ils se bousculent dans la rue
Moi je vous le dis simplement
Ce n'est pas méchant
[...]
Parmi les gens plus âgés
Qui leur donnent tort
Il en est en vérité
Qui font bien plus fort
Et on se demande à les voir parfois
Faire la nouba
Si les jeunes c'est bien ce que l'on croit
[...] »
(Texte Jil et Jan, extraits)
Si le texte d'Aznavour a en commun avec Ce n'est pas méchant d'être résolument optimiste quant à l'avenir, il est aussi plus mature et offre à Johnny Hallyday sa première chanson « adulte ». Une chanson d'auteur qui contribue au changement d'image de la jeune vedette (nouvelle recrue de la maison de disque Philips), qui sous la houlette de son (nouveau) imprésario Johnny Stark, cherche à modifier son image car si « la violence du rock attire les teenagers, elle rebute les aînés » et lui ferme les portes de la reconnaissance.
« Tu m'as donné la vie par esprit de famille
Travaillé nuit et jour pour forger mon destin
Oubliant les amis, le bon temps et les filles
Pour que dans l'avenir je devienne quelqu'un
Il faut saisir sa chance quand elle passe
Il faut saisir sa chance quand elle vient
On ne sait pas d'avance quand elle passe
Par où elle commence, d'où elle vient
[...]
Les années malgré toi m'ont fait un caractère
Et tu ne comprends pas que ceux qui ont vingt ans
Font les mêmes erreurs que toi tu fis naguère
Et tu as l'impression d'avoir perdu ton temps
[...]
Je veux lancer au ciel comme un défi le cri de mes vingt ans
Le cri de la jeunesse, le cri de la jeunesse
Qui veut défier le temps
[...] »
(Texte Charles Aznavour, extraits)
Quelques mois plus tard, une autre chanson d'Aznavour-Garvarentz, la ballade Retiens la nuit « enfonce le clou » et apporte à Johnny Hallyday un public plus large encore...
Sessions d'enregistrement et musiciens
Nota : source pour l'ensemble de la section (sauf indication spéciale)[4] :
Les séances d'enregistrement se déroulent du 5 au , à Londres au studio Fontana, sous la direction de Lee Hallyday et Jack Barverstock.
Musiciens :
- Joe Moretti : guitare solo
- Big Jim Sullivan : guitare rythmique
- Brian Locking : basse
- Andy White[5] : batterie
- Clive Powell, Georgie Fame : piano
- Jean Tosan : saxophone
Discographie
:
- super 45 tours Philips 432 592 BE[6] : Nous quand on s'embrasse, Tu peux la prendre, Il faut saisir sa chance, Douce violence
- 45 tours promo Philips B 372 902 F[7] : Il faut saisir sa chance, Douce violence
- 33 tours 25 cm Philips (B 76.534 R édition mono / 840.926 édition stéréo[6]) Viens danser le twist
:
- 33 tours Philips (édition "de luxe" B 77374L "édition de luxe" / B 77374L "édition courante" et/ou seconde édition 844831[8]) Salut les copains
Discographie live :
- 1961 : Johnny Hallyday à l'Olympia (resté inédit jusqu'en 2012)
Réception et postérité
La chanson Il faut saisir sa chance est reprise en 1964 par Hector et les Médiators dans le film Cherchez l'idole de Michel Boisrond. Le guitariste Mick Jones (pas encore accompagnateur de Johnny Hallyday) est à la guitare[9]. Johnny Hallyday, qui participe également au film, interprète une autre chanson d'Aznavour-Garvarentz Bonne chance (voir la BOF Cherchez l'idole).
Notes et références
- Jean-Dominique Brierre, Mathieu Fantoni, Johnny Hallyday histoire d'une vie, 2009 (édition réactualisée), Édition Fayard/Chorus : https://books.google.fr/books?id=3ugSMQfwaP8C&pg=PT50&lpg=PT50&dq=il+faut+saisir+sa+chance+paroles&source=bl&ots=wB_FFt15z3&sig=3ehzrmoefHu7Kgi8Enqk39ngk8o&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjtiY_U5cDYAhUDDMAKHZ_0CIg4FBDoAQhQMAk#v=onepage&q=il%20faut%20saisir%20sa%20chance%20paroles&f=false / consulté le 5 janvier 2018.
- Jean-William Thoury, Johnny en chanson - dictionnaire des chansons de Johnny Hallyday, 2002, Éditions Semic Music, page 142, citation : « Georges Garvarentz apporte ce fruit d'une collaboration fructueuse avec son beau-frère (Charles Aznavour), un rock à la fois méchant, sur le plan musical et optimiste, positif, au niveau des paroles. Un Himalaya du rock'n'roll en français. »
- http://www.la-tengo.com/index.php?post/2017/06/01/Schnock-n%C2%B023%2C-Charles-Aznavour-%3A-Avec-Johnny%2C-c-%C3%A9tait-familial.-%28Extraits%29 / consulté le 5 janvier 2018.
- http://www.hallyday.com/Son/Sessions/ses61.html / consulté le 3 janvier 2018.
- Livret du CD Salut les copains, édition 2000, Mercury France - Universal - Philips, référence : 546 978-2.
- http://www.hallyday.com/Son/Disco/disco61.html / consulté le 3 janvier 2018.
- http://www.hallyday.com/Son/Disco/1961/1961sppr372902.html / consulté le 3 janvier 2018.
- Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday, discographie mondiale et cotations, 2003, Éditions Alternatives, pages 46, 47.
- Jean-William Thoury, Johnny en chanson - dictionnaire des chansons de Johnny Hallyday, 2002, Éditions Semic Music, page 142, citation : « Au cours du film Cherchez l'idole, on peut admirer Hector éructant sur un piano ce rock irrésistible couché sur un piano. Son guitariste est alors Micky Jones pas encore recruté par Johnny. »