Houben R.T.
Houben Tcherkelov, (en bulgare : Đ„ŃĐ±Đ”Đœ ЧДŃĐșĐ”Đ»ĐŸĐČ ; connu sous le nom de Houben R. T. ; nĂ© le ) est un peintre bulgare et un artiste expĂ©rimental qui vit et travaille Ă New York.
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Dans ses premiĂšres photographies, films et installations, la Bulgarie post-communiste et lâart bulgare sont un thĂšme rĂ©current. Dans sa plus rĂ©cente Ćuvre, Tcherkelov peint des images de la devise amĂ©ricaine et dâautres monnaies nationales en utilisant des techniques variĂ©es dâempĂątement, de glacis et dâaquarelle. Dans toute son Ćuvre, l'artiste cherche Ă suggĂ©rer la maniĂšre dont les images symboliques lĂ©gitiment le pouvoir national[1].
Biographie et Ćuvre
Houben Tcherkelov est nĂ© le Ă Kardjali, une ville au sud-est de la Bulgarie. Tcherkelov a Ă©tudiĂ© la peinture Ă lâAcadĂ©mie Nationale des Arts en Sofia, la capitale de la Bulgarie, et il Ă©tait associĂ© avec le mouvement radical autour de la Galerie XXL[2]. Durant cette pĂ©riode, la Bulgarie a assistĂ© Ă l'Ă©clatement de l'URSS et de son propre rĂ©gime totalitaire. NĂ©anmoins, la critique d'art Eleanor Heartney note que les Ă©tudes Ă Sofia sous un gouvernement post-communiste « maintenaient que certains styles occidentaux, dont le surrĂ©alisme, l'abstraction, le pop art et le photorĂ©alisme, Ă©taient des produits de l'Occident impĂ©rial ». Les artistes, continue-t-elle, « Ă©taient limitĂ©s Ă des styles politiquement corrects, notamment le rĂ©alisme, lâimpressionnisme, et curieusement, le symbolisme » [3]. Tout en recevant une formation classique en peinture, Tcherkelov travaillait simultanĂ©ment dans un environnement oĂč « lâinterrogation sociale et philosophique Ă©tait un mode de vie »[4]. Cet hĂ©ritage a eu un effet profond sur lâenquĂȘte de lâartiste sur la maniĂšre dont le style serait au service de la propagande[5]. Comme lâartiste Neo Rauch basĂ© Ă Leipzig, Tcherkelov recherche volontairement la non-authenticitĂ© » [6].
Les premiĂšres Ćuvres de Tcherkelov Ă Sofia analysent lâespace et les structures de la vie dans une sociĂ©tĂ© qui fait Ă la fois une transition vers un nouveau systĂšme social et qui sâacclimate Ă lâĂ©volution rapide de la mondialisation. Freezing, une exposition dâanimaux gelĂ©s en 1994 au musĂ©e national dâhistoire naturelle Ă Sofia (Bulgarie) dĂ©montrait lâĂ©tat moribond des musĂ©es en Bulgarie, manifestement en disparitĂ© avec le rythme normal des Ă©vĂ©nements[7]. La mĂȘme annĂ©e, lâartiste a expĂ©rimentĂ© avec des formes de vie dans des Ćuvres comme Adaptation-Utopia 2, dans laquelle il a ajoutĂ© des branchies Ă son propre corps. Action Paint, une installation au M6 Ă Riga, examinait le comportement de souris blanches alors quâelles mangeaient, dĂ©fĂ©quaient et marchaient Ă travers une solution coloriĂ©e sur des toiles. L'installation a Ă©tĂ© exposĂ©e Ă cĂŽtĂ© des toiles complĂ©tĂ©es par les souris, ainsi que le journal du projet Ă©crit par l'artiste. Cette installation, ainsi que Home (1997), une manipulation de maisons humaines improvisĂ©es, ont Ă©tĂ© mises en valeur dans le numĂ©ro de Siksi en 1997 intitulĂ© « New Europe ». Tcherkelov Ă©tait parmi les 8 artistes sĂ©lectionnĂ©s pour ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s dans ce numĂ©ro[8].
LâĆuvre la plus connue de Tcherkelov de sa sĂ©rie dâinterventions est peut-ĂȘtre Suitable Suit, dont une image a servi de couverture pour Menschenbilder: Foto- und Videokunst aus Bulgarien[9]. Dans cette vidĂ©o, lâartiste traĂźne pĂ©niblement Ă travers un champ habillĂ© dâun costume trĂšs large. Lâanalyse de la sociĂ©tĂ© bulgare par Tcherkelov a atteint son apogĂ©e avec Reality Show (1998), une vidĂ©o, remplie de nombreuses rĂ©fĂ©rences historiques dâart, fait la satire de la richesse et la dĂ©cadence de lâindustrie des films internationaux et de la musique transfĂ©rĂ©s Ă Sofia[10].
En 1995, Tcherkelov a Ă©tudiĂ© lâempĂątement avec Jorg Immendorff Ă Amsterdam avec une bourse de la Fondation Felix Meritis[11]. Ce nâest cependant quâĂ son arrivĂ©e Ă New York en 2000 quâil a commencĂ© Ă travailler exclusivement avec cette technique[12]. ImpressionnĂ© au dĂ©but par lâusage de lâimagerie classique sur les monnaies et les billets amĂ©ricains, Tcherkelov a explorĂ© lâusage que ces images jouent dans la lĂ©gitimation du pouvoir Ă travers ses peintures[12]. Dans son introduction aux sĂ©ries de tableaux Ă lâempĂątement par Tcherkelov basĂ©es sur ces images, Heartney Ă©crit quâelles prĂ©sentent « des symboles extraits de la devise amĂ©ricaine comme clĂ© pour comprendre les rĂȘves et les fantasmes nationaux »[13]. Se concentrant sur des dĂ©tails des nouvelles aussi bien que des anciennes monnaies, Tcherkelov « dĂ©terre leurs significations et leurs contradictions, rĂ©vĂ©lant le pouvoir subliminal quâont les images monĂ©taires »[14]. Ces Ćuvres ont fait leur dĂ©but Ă la Fondation Elizabeth Ă New York en 2005[11].
InfluencĂ© par les Ćuvres de Frank Auerbach and Leon Kossoff, tous deux des peintres dâempĂątements, la reprĂ©sentation de Tcherkelov dâimages Ă partir de monnaies diffĂšre de celle de ses prĂ©dĂ©cesseurs, non seulement au thĂšme, mais en couleur : lâartiste, dont la palette comprend des paillettes, remarque que « je nâutilise pas un projecteur ni un traçage pour traduire les billets de banque ; je les peints dâune maniĂšre trĂšs vive et expressive »[12]. Tcherkelov a comparĂ© ses tableaux aux couleurs vives Ă des mosaĂŻques miniatures byzantines du 13e et 14e siĂšcles, indiquant ainsi lâinfluence de la culture byzantine sur lâart bulgare[15]. Le relief crĂ©Ă© par la technique de lâempĂątement permet Ă lâartiste de manipuler la façon dont la lumiĂšre affecte son travail, et les pics et les crĂȘtes de la peinture Ă lâhuile suggĂ©reraient peut-ĂȘtre la ville natale montagneuse de Tcherkelov[12]. Peignant Ă la fois des formes figurĂ©es et abstraites, lâartiste a dit de son travail que « le regard est rĂ©compensĂ© quand le spectateur dĂ©couvre que les figures peuvent ĂȘtre composĂ©es de collines, de vallĂ©es et de ruisseaux ». En outre, « la mise en valeur de lâartisanat et de la peinture, de la matĂ©rialitĂ© et du volume, rendent ces tableaux conceptuels »[16]. Genesis P-Orridge, artiste et musicien, Ă©crit Ă propos dâun des tableaux de Tcherkelov « quâil semblait exploser avec une exubĂ©rance absolue ». il continue : « On se demande comment lâartiste a retenu Ă lâintĂ©rieur du tableau une Ăąme vive tout en prĂ©servant son bonheur »[17].
Notes et références
- Houben R. T.: All About the Benjamins. Artistâs Statement. Stone Quarry Hill Art Park. Cazenovia, NY. April 22-May 12, 2007.
- Phillips, Christopher. âReport From Sofia: The View from Europeâs Lower East Side.â Art in America. October, 1997. pg. 49.
- Heartney, Eleanor. Houben R. T.: Recent Paintings. Introduction. DTR Modern Galleries. Boston/Palm Beach. pg. 3
- Hollis, Cynthia. âHouben R. T.â Currency: Art as Money, Money as Art. The Mary Brogan Museum of Art and Science. Tallahassee, Florida. 2006. pg. 9.
- Heartney, 3.
- Heartney, 3
- Balkanski, Kamen. âHouben Tcherkelov: Interventions in various fields of lifeâ. Siksi. Winter, 1997. 81.
- Siksi. Winter, 1997. 49.
- Menschenbilder: Foto- und Videokunst aus Bulgarien. Institut fĂŒr Auslandsbeziehungen. Berlin, Germany. 1997.
- Seidl, Walter. âReality Show.â ROTOR. Graz, Austria.
- Houben R. T.: $ Paintings, 30.
- Henry, 2.
- Heartney, 2.
- Heartney, 1.
- Lozanova, Milla. âAll About the Benjamins.â Houben R. T.: All About the Benjamins. Stone Quarry Hill Art Park. Cazenovia, NY. April 22-May 12, 2007. Also, Henry 2.
- DĂ©claration de lâartiste lui-mĂȘme.
- Russeth, Andrew. "Genesis Breyer P-Orridge in New York." Artinfo. http://www.artinfo.com/news/story/32578/genesis-breyer-p-orridge-in-new-york/?page=3. 18 September 2009.