Histoire du chiisme
« Chiisme » vient du terme arabe «chiite» shia Ali, « partisans de Ali ». Il s'agit du plus ancien courant de l'Islam depuis son apparition dans les conditions les plus turbulentes des premières décennies après la mort du Prophète en 632. Mahomet était à la fois messager divin et chef d'État. Les chiites ne considèrent qu'Ali comme le successeur légitime de Mahomet, et que les descendants d'Ali pour imams ou souverains pontifes[1].
En fait, le chiisme est essentiellement une «imamologie», une religion de l'imam, car sans sa médiation, le sens de la parole divine demeurerait inaccessible. le concept de la walaya en témoigne ; Cela signifie «amitié» ou «proximité» entre Dieu et l’imam que la fidélité du croyant à l’imam – d’où la forme chiite de la profession de foi musulmane : « Il n’y a de dieu que Dieu, Mahomet est l’Envoyé de Dieu, et Ali est l’Ami (wali) de Dieu. » Reconnaître l’imam c’est participer à la walaya par son intercession[2]. les chiites disent qu'au cours des événements Ghadir Khumm, Mahomet a désigné ali comme son successeur [3].
« Zaid b. Arqam rapporte : (...) Oui nous étions à Al-Juhfa (Khumm) et le Prophète est venu vers nous, tenant les mains d'Ali et il a dit : Ô gens! N'ai-je pas plus de droit sur les croyants que ce qu'ils ont sur eux-mêmes ? Ils ont dit : Oui. Puis le Prophète a dit : "Man kuntu mawlaah Fa Ali mawlaah. (A quiconque je suis maula, Ali est son maula)" [4]. »
Après le décès du Prophète, alors que l'Imam Ali, des membres de la tribu des Bani Hashim, ainsi que quelques autres compagnons étaient occupés à préparer l’enterrement, Ansâr s'est réuni dans la Saqifa des Bani Sâ’ïda afin de débattre de la succession du Prophète. Cette nouvelle s'est répandue très rapidement dans toute la ville. Les mohâjerin, qui avaient émigré de La Mecque à Médine, se sont immédiatement rendus à la réunion pour proclamer leur droit à la succession. À la vue de l’assemblée, Omar ibn al-Khattâb, réussit à convaincre d'autres membres qu'Abou Bakr, l'un des plus vieux compagnons du Prophète et également son beau-père, pourrait assurer cette succession de la meilleure façon. Le lendemain, un grand nombre de personnes se sont rassemblées dans la mosquée pour lui prêter serment d’allégeance. Le choix d'Abou Bakr a cependant été contestée par les partisans d'Ali, le cousin et gendre du prophète, qui pensaient qu'il avait été désigné comme successeur et était à ce titre le seul héritier légitime du Prophète[5].
Formation et diffusion
La formation du chiisme a été un processus graduel. Au cours des décennies qui ont immédiatement suivi la mort du Prophète en 632, un certain nombre de mouvements de dissidence religieuse ont émergé dont les membres ont exprimé leur allégeance à Ali (cousin et gendre de Mahomet) et à ses fils (petits-enfants de Mahomet) en tant que vrais successeurs du Prophète. Ces musulmans sont devenus connus sous le nom de chiites (en arabe : «parti» ou «partisans») d'Ali. La revendication par les chiites du droit d'Ali à cette succession était basée sur un certain nombre d'événements au cours desquels Mahomet a accordé une attention particulière à Ali. Les chiites ont compris ces événements comme une indication de la volonté du Prophète de désigner Ali comme son successeur et comme sa reconnaissance de la qualification supérieure d'Ali pour ce rôle[6].
Au début du XVIe siècle, la dynastie Safavide impose la conversion à la population iranienne, jusque-là majoritairement sunnite, afin de sauvegarder la souveraineté de la Perse et l'éloigner des influences arabes et ottomanes[7].
Références
- « Chiites », (consulté le )
- Fârès Gillon, « quelles-sont-les-particularites-du-chiisme » (consulté le )
- « Ghadir khum » (consulté le )
- Musnad Ahmad
- « aux-origines-du-chiisme », (consulté le )
- (en) « Islam: Shiism », (consulté le )
- « Sunnites et chiites à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècles) », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )