Hiroko Nagata
Hiroko Nagata (æ°žç° æŽć, Nagata Hiroko) ( - [1]), parfois appelĂ©e par erreur YĆko Nagata, est une radicale gauchiste japonaise qui fut condamnĂ©e Ă la peine de mort pour avoir tuĂ©, ou participĂ© au meurtre, des membres de son ArmĂ©e rouge unifiĂ©e durant une purge commune dans les montagnes de la prĂ©fecture de Gunma en .
æ°žç° æŽć
Naissance |
Tokyo |
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DĂ©cĂšs |
Tokyo |
Nationalité | Japonaise |
Profession |
Chef de l'armée rouge unifiée |
Durant la purge, Nagata, vice-prĂ©sidente du groupe, dirige l'exĂ©cution de 12 membres battus Ă mort ou attachĂ©s Ă des arbres et laissĂ©s au froid glacial. Une personne non-membre qui Ă©tait prĂ©sente durant la purge a Ă©galement Ă©tĂ© tuĂ©e. ArrĂȘtĂ©e le , Nagata est jugĂ©e pour sa participation aux meurtres et condamnĂ©e Ă la peine de mort. En attente de son exĂ©cution, elle meurt d'un cancer du cerveau le au centre de dĂ©tention de Tokyo.
Biographie
Nagata est nĂ©e Ă Tokyo et, aprĂšs avoir frĂ©quentĂ© le lycĂ©e Chofu Gakuen, elle entre au collĂšge de pharmacie Kyoritsu (fermĂ© en 2008 et absorbĂ© dans l'universitĂ© KeiĆ) pour devenir pharmacienne. Durant ses Ă©tudes, elle frĂ©quente les milieux gauchistes et devient vice-prĂ©sidente de l'armĂ©e rouge unifiĂ©e. Nagata s'engageait dans ce qu'elle appelle une « rage hystĂ©rique » quand elle Ă©tait excitĂ©e, surtout sur des sujets politiques. Elle est dĂ©crite comme physiquement non-attirante et est (selon les standard de mĂ©decine de l'Ă©poque) infertile Ă cause de la maladie de Basedow. Elle est particuliĂšrement dure avec les membres fĂ©minins de son groupe[2].
La tuerie des purges
Le mouvement Ă©tudiant gauchiste au Japon dans les annĂ©es 1960 s'Ă©tend dans les universitĂ©s du pays et, Ă la fin de la dĂ©cennie, se balkanise, devient concurrentiel et violent. AprĂšs une sĂ©rie d'incidents lors desquels des groupes d'Ă©tudiants gauchistes attaquent et blessent ou tuent des policiers ou des civils, la police japonaise commence Ă faire la chasse Ă ces groupes, et arrĂȘte des dizaines de personnes en 1971 et 1972. Cherchant Ă s'Ă©chapper de la police, les membres les plus radicaux de l'armĂ©e rouge unifiĂ©e, dont Nagata, se rĂ©fugient dans les montagnes de la prĂ©fecture de Gunma durant l'hiver 1972[3].
Durant la seconde semaine de , le prĂ©sident du groupe Tsuneo Mori et Nagata commence une violente purge chez les membres du groupe. Ils dirigent des passages Ă tabac Ă mort sur huit membres et un non-membre qui se trouve prĂ©sent. Six autres membres sont attachĂ©s Ă des arbres et abandonnĂ©s au froid. Nagata cible principalement les membres qui, selon elle, « montrent trop d'intĂ©rĂȘt pour les relations sexuelles avec les femmes et ne se dĂ©vouent pas assez Ă la rĂ©volution ». Quelques-uns sont tuĂ©s pour « avoir tentĂ© de s'Ă©chapper » ; un membre est tuĂ© pour avoir demandĂ© du papier pour rembourrer son sac de couchage, une demande que Nagata aurait apparemment interprĂ©tĂ© comme ayant une signification sexuelle[4].
Le , la police arrĂȘte Mori, Nagata, et six autres membres du groupe sur le camp ou dans le village alentour. Cinq autres, armĂ©s de carabines et de fusils, rĂ©ussissent Ă s'enfuir Ă pied Ă travers les montagnes jusqu'Ă Karuizawa prĂšs de la prĂ©fecture de Nagano, trouvant refuge dans une auberge de montagne oĂč dĂ©bute l'affaire du chalet Asama[5].
ProcĂšs, condamnation, maladie, et mort
Hiroko Nagata est condamnĂ©e Ă mort par le tribunal du district de Tokyo le . Le , la Haute Cour de Tokyo (en) confirme sa condamnation. Le , la Cour suprĂȘme du Japon la confirme Ă©galement. Nagata demande un procĂšs en appel mais la cour rejette cela le [6].
Nagata Ă©crit plusieurs livres durant son incarcĂ©ration et s'attire l'attention d'un groupe de partisans qui rapporte que sa santĂ© dĂ©cline et qu'elle souffre d'une tumeur au cerveau depuis plusieurs annĂ©es sans ĂȘtre traitĂ©e[6]. Elle subit une intervention chirurgicale en 1984. Elle s'effondre d'atrophie du cerveau en 2006 et est transfĂ©rĂ©e Ă lâhĂŽpital pĂ©nitencier de Hachioji. Elle retourne au centre de dĂ©tention de Tokyo en 2007, mais est alitĂ©e[7].
Le , il est révélé que Nagata est tombée dans un état critique à cause de sa tumeur, et sa famille est appelée pour lui rendre visite au centre. Elle meurt le [7].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Hiroko Nagata » (voir la liste des auteurs).
- (en) Condemned '70s radical Nagata dies, The Japan Times, .
- Schreiber, p. 201.
- Nakamura, 'We did not leave anything positive,' says ex-radical, Schreiber, p. 198-201.
- Schilling, The final days of revolutionary struggle in Japan, Nakamura, We did not leave anything positive, says ex-radical, Kyodo, Wanted radical Kunio Bando was in Philippines in 2000: sources, Kyodo, Court dismisses death-row inmates' translation appeals, Schreiber, p. 201.
- Shilling, The final days of revolutionary struggle in Japan, Nakamura, We did not leave anything positive, says ex-radical, Kyodo, Wanted radical Kunio Bando was in Philippines in 2000: sources, Kyodo, Court dismisses death-row inmates' translation appeals, Schreiber, p. 201â202.
- Kyodo, "Court dismisses death-row inmates' translation appeals", Schreiber, p. 217.
- Kyodo News, Condemned '70s radical Nagata dies, Japan Times, , p. 2.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Mark Schreiber, Shocking Crimes of Postwar Japan, Tuttle Publishing,
Liens externes
- (en) Akemi Nakamura, « 'We did not leave anything positive,' says ex-radical », Japan Times, (consulté le )
- (en) « Asama-Sanso Incident », 50 Years of NHK Television, NHK (consulté le )