Henriette Violon-Mayer
Henriette Violon-Mayer (épouse Mayerová ; Jarnac, - Prague, ), est une institutrice française, émigrée en République tchèque en 1921, tuée « d’une balle tirée par une femme allemande », alors qu'elle agitait un drapeau français à sa fenêtre, le premier jour de l'Insurrection de Prague en 1945.
Biographie
Henriette naĂ®t Ă Jarnac, en Charente, en 1901. Pendant la Première Guerre mondiale, alors qu'elle est jeune boulangère chez Chevaleyre (place de l'Ă©glise), elle rencontre son futur Ă©poux tchĂ©coslovaque, AntonĂn Mayer (ou Anton), stationnĂ© dans sa ville en 1918. Il faisait partie des prisonniers tchèques et slovaques, retournĂ©s et prĂŞts Ă combattre dans les rangs des forces de l’Entente. AntonĂn Mayer, lui, est dans le 22e rĂ©giment des chasseurs tchĂ©coslovaques, formĂ© en [1].
Ils se marient en 1921, et Henriette s'installe dans la famille bourgeoise de son Ă©poux, Ă Prague. Elle prend des cours de peinture avec Josef VĂzner. Travaille en tant qu'institutrice au lycĂ©e français de Prague-Dejvice Ă partir de 1927[1]. D'abord en maternelle, puis en 1929, Ă l'Ă©cole primaire[1]. On la retrouve dans les annuaires jusqu'en 1940, c'est-Ă -dire jusqu'Ă la fermeture du lycĂ©e Ă la suite de l'entrĂ©e de la Wehrmacht Ă Prague[2]. Ensuite, on perd la trace des activitĂ©s d'Henriette Violon-Mayer, jusqu'au jour de sa mort, le .
« Pendant la révolution de 1945, alors qu’elle brandissait l’étendard français sur son balcon, elle fut tuée d’un coup de fusil par une Allemande[3]. » Voilà ce que dit le verso d'une photographie d'Henriette retrouvée dans un annuaire du lycée français. La mairie de Jarnac rappelle qu'« on lui rendit à Prague un hommage national et un chant tchèque à la gloire de la petite jarnacaise fut même composé en son honneur. » L'historienne Hélène Laborde, dit qu'« elle a eu des funérailles quasiment nationales en Tchécoslovaquie. Les légionnaires tchécoslovaques lui rendent hommage à l’Institut Ernest Denis. » Ce qui laisse à penser, poursuit Hélène Laborde, « qu’elle a pu avoir un rôle dans la Résistance tchèque. […] Il faudrait trouver les archives qui en parlent[1]. »
Elle est enterrée au cimetière Sarka.
Hommages
- En 2010, la ville de Jarnac a inauguré une rue à son nom.
- Une plaque commémorative est apposée à Prague, rue Na baště svatého Tomáše[4], non loin de son domicile, rue Na valech. Cette plaque rappelle qu’à cet endroit, est tombé un tchèque, lors du Soulèvement de Prague.
Bibliographie
- Hélène Laborde, « Un destin franco-tchèque », Le Mag, Prague, no 8,‎ , p. 8-9 (présentation en ligne, lire en ligne)
Notes et références
- Laborde 2016, p. 8.
- Yvon Lacaze, « Les relations culturelles franco-tchécoslovaques et la crise de Munich. », Revue des études slaves,‎ , p. 381-400 (lire en ligne)
- L'article de Sud Ouest (2010) donne quelques précisions sur son assassinat : « Le 5 mai 1945, pendant que l'armée d'occupation faisait ses valises dans la maison en face de chez elle, la femme du général de la Wertmarch la signalait à un soldat alors qu'elle allait porter secours à des Français déportés, prisonniers de guerre, libérés des geôles nazies. Une balle « dum-dum » (explosive) atteignit à la tête Henriette Mayer qui fut tuée sur le coup. » NB : Les soviétiques n'entrent dans Prague que le 9 mai.
- (cs) Plaque Henriette Mayerová à Prague sur vets.cz
Liens externes
- Henriette Violon-Mayer, ou le destin d’une jeune Française pendant la première République tchécoslovaque d'Anna Kubišta () sur radio.cz – avec Hélène Laborde, historienne.
- Soixante-cinq ans après, souvenir intact () sur sudouest.fr