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Henri Bertaud du Chazaud

Henri Bertaud du Chazaud, né le 1er juin 1918 (1.6.18) à Guéret (Creuse), décédé le 17 août 2013 à Périgueux (Dordogne), est un linguiste et lexicographe français[1] - [2].

Henri Bertaud du Chazaud
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  95 ans)
PĂ©rigueux
Nationalité
Formation
Faculté des lettres de Clermont-Ferrand (d)
École de l'air et de l’espace
Activités

Biographie

Henri Bertaud du Chazaud est né le 1er juin 1918, date dont il aimait souligner qu’elle correspond au nombre d'or (1.6.18).

Après des études secondaires à Moulins où il passe le baccalauréat au lycée avec comme professeur de philosophie Jean Guitton, il commence des études à la Faculté de Lettres de Clermont-Ferrand entre 1937 et 1939. En même temps que ses études, il participe à des compétitions de natation au sein du club de l’ASM (club Michelin), il termine troisième aux championnats de France de 1939 ce qui lui permet d’être sélectionné en équipe de France.

A la déclaration de guerre en septembre 1939 il est mobilisé, et devient élève officier de réserve à l’Ecole de l’Air repliée à Mérignac en 1941. La même année, démobilisé, marié avec Thérèse Peignon, il refuse un poste d’enseignant en zone occupée à Amiens et part au Maroc où il occupe un poste de répétiteur chargé de classe au collège Moulay-Idriss à Fès, en même temps qu’il achève sa licence à la Faculté d’Alger (son dossier universitaire sera perdu avec l’incendie du Rectorat provoqué par l’OAS en 1962).

Remobilisé en 1943 après le débarquement américain au Maroc, il est démobilisé en novembre 1945 comme capitaine de réserve.

Après avoir travaillĂ© comme gĂ©rant dans une entreprise familiale Ă  Clamart (Hauts-de-Seine), il s’installe avec sa famille (il a alors six enfants, le dernier naĂ®tra en 1954) en 1952 sur une propriĂ©tĂ© agricole en Dordogne dont il vient d’hĂ©riter. Il y innove un Ă©levage de moutons de plein-air total avec 200 brebis, dont il assure la continuitĂ© pendant près de soixante ans jusqu’à sa mort Ă  95 ans, ne conservant Ă  la fin de sa vie Â« pour le plaisir » qu’un troupeau de 60 brebis.

EngagĂ© comme professeur Ă  l’Ecole Saint-Paul d’AngoulĂŞme, il y enseigne jusqu’en 1967 toutes les disciplines (dont latin et grec, histoire et gĂ©ographie)  et pour tous les niveaux de la classe de 7e Ă  la terminale. Il profite de ses longs trajets en car reliant sa maison de Cherval en Dordogne Ă  AngoulĂŞme (deux heures pour faire 45 kilomètres) pour s’adonner Ă  la poĂ©sie, il en Ă©dite deux recueils par souscription en 1960.

Parcours universitaire

La loi Debré du 31 décembre 1959 contractualisant les rapports entre l’Etat et les écoles privées l’oblige à reprendre ses études supérieures à la Faculté de Poitiers pour achever sa licence. Il y fait la connaissance d’Algirdas Julien Greimas, nommé en 1962 professeur de linguistique française, qui deviendra son initiateur en sciences du langage et de la communication.

De 1965 Ă  1968 il est assistant Ă  Nanterre au DĂ©partement de linguistique gĂ©nĂ©rale, et Bernard Quemada, enseignant-chercheur Ă  la FacultĂ© des Lettres et Sciences humaines de Besançon, l’associe Ă  la crĂ©ation d’un dĂ©partement de linguistique pour la formation de professeurs Ă©trangers enseignants ou futures enseignants de français. Dans cette universitĂ© de Franche-ComtĂ© il est chargĂ© d’enseignement après sa soutenance de thèse de 3ème cycle et complĂ©mentaire de doctorat d’Etat en 1967, ainsi qu’à l’Ecole pratique des hautes Ă©tudes Ă  la Sorbonne pendant deux ans pour participer Ă  la mise en place d’un cursus de français langue Ă©trangère.  

En 1969 il est chargé d’un cours (télé-enseignement par radio) destiné aux futurs professeurs de français à l’étranger.

De 1969 à 1984, il est chargé de mission au CNRS, « Maison des sciences de l’Homme », pour coordonner les programmes des différents Centres de recherche du CNRS en France et notamment pour la rédaction d’un thésaurus en vue d’un traitement informatique de la documentation en linguistique.

MaĂ®tre de confĂ©rences Ă  la FacultĂ© des Lettres et Sciences humaines de Besançon, il enseigne le « français langue Ă©trangère » jusqu’à son dĂ©part Ă  la retraite et remet Ă  la bibliothèque universitaire de Besançon ses archives. A l’honorariat en juin 1984, remariĂ© avec HĂ©lène PĂ©caut  après le dĂ©cès en 1983 de sa première Ă©pouse, il partage son temps, jusqu’à son dĂ©cès en aoĂ»t 2013 Ă  l’âge de 95 ans, entre sa famille nombreuse, le dictionnaire des synonymes, la poĂ©sie et les moutons.

Activités éditoriales

En 1967 l’universitaire Henri Mitterand charge Jean-Paul Colin, linguiste et enseignant à l’université de Franche-Comté, de trouver parmi ce qu’on appelle alors « l’Ecole de Nanterre des linguistes », des universitaires pour composer des dictionnaires dans une collection d’usuels, à l’initiative de l’éditeur Claude Tchou. Il s’agit d’appliquer en lexicographie la « méthode clinique » préconisée par la linguistique structurale. Henri Bertaud du Chazaud est chargé du dictionnaire des synonymes, de conception nouvelle pour la langue française avec des séries de mots ordonnées selon des critères grammaticaux et sémantiques. Le succès est immédiat, et avec plusieurs éditeurs, dont Le Robert et le dernier Gallimard pour le Dictionnaire de synonymes, mots de sens voisin et contraires paru en 2007, il s’est vendu plus de deux millions d’exemplaires dont 15% à l’exportation. En avant-propos de l’édition de 2007 il écrit : « Ce Dictionnaire de synonymes, mots de sens voisin et contraires offre un choix de près d’un million de mots et locutions sous environ soixante mille entrées. Il a pour but d’apporter rapidement secours à la mémoire lorsqu’elle refuse de donner un mot pourtant bien connu ; il permet d’éviter une répétition, de trouver un terme plus satisfaisant, d’enrichir son vocabulaire. Il est aussi en quelque sorte une somme de locutions et mots français du XVIe au XXIe siècle. » Enfin, rendant hommage à ses prédécesseurs lexicographes, il écrit dans une présentation de son ouvrage : « Voici donc, amis, ce recueil de mots, héritier des cornucopiæ, les cornes d’abondance qu’utilisaient les clercs du Moyen-âge, pour donner vie à la pensée ».

En 1983, le Dictionnaire des synonymes édité par Le Robert dans la collection « Les Usuels », est couronné par le prix Saintour de l'Académie française.

Membre du conseil de rédaction du BULAG (Bulletin linguistique appliqué et générale) et des « Etudes de linguistique appliquées » (éditions Didier, Paris), Henri Bertaud du Chazaud écrit des articles pour ces revues.

Publications

Poésie

  • Printemps, Point et Contrepoint, 1960
  • Pressoir prompt, Moulin galant, Points & Contrepoints, 1961

Lexicographie

  • Dictionnaire de synonymes, mots de sens voisin et contraires, Gallimard, « Quarto », 2007
  • Dictionnaire de synonymes et mots de sens voisin, Gallimard, « Quarto », 2003
  • Dictionnaire de synonymes et contraires, Le Robert, « Les Usuels », 1992
  • Dictionnaire des synonymes, Le Robert, « Les Usuels », 1978, prix Saintour de l’AcadĂ©mie française en 1983
  • Nouveau dictionnaire des synonymes, Hachette-Tchou, 1971

Références

Article connexe

Liens externes

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