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Haruchika Noguchi

Haruchika Noguchi (1911-1976) est un Japonais, concepteur du Seitai, une médecine non conventionnelle fondée sur les capacités d'auto-guérison du corps humain.

Haruchika Noguchi
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom dans la langue maternelle
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Nationalité
Activité
Conjoint
Noguchi Akiko (d)

Biographie

Haruchika Noguchi est nĂ© le second de neuf enfants dans le quartier Ueno du nord-est de Tokyo, le . Le prĂ©nom donnĂ© Ă  sa naissance est Kinjiro (« Fils puĂźnĂ© dorĂ© »). Noguchi le changea plus tard en Haruchika : Haru (晎 : ensoleillĂ©, lumineux, semblable au printemps), et chika (擉), qui est une terminaison classique de prĂ©nom masculin.

Tout jeune, il a contractĂ© la diphtĂ©rie et perdu temporairement l’usage de la parole. De deux Ă  neuf ans, il a vĂ©cu auprĂšs de son oncle acupuncteur et spĂ©cialiste d’herboristerie chinoise.

En 1947, Haruchika Noguchi Ă©pouse Akiko, fille de Fumimaro Konoe disparu tragiquement en dĂ©cembre 1945 aprĂšs avoir servi comme Premier ministre du Japon pendant la seconde guerre mondiale. En quittant la maison de son Ă©poux Duke Tadahide Shimazu et en divorçant pour Ă©pouser Noguchi, Akiko doit laisser derriĂšre elle ses enfants. Noguchi divorce aussi pour l’épouser, mais ils devront confier Ă  son ex-femme la garde de l’aĂźnĂ© de leurs enfants qui viendra les rejoindre Ă  sa majoritĂ©.

Parcours professionnel

C’est pendant son enfance que Noguchi a Ă©tudiĂ© le magnĂ©tisme (le mesmĂ©risme) et l’hypnose, en s’y exerçant Ă  partir de livres sur ces sujets[1] :

DĂšs l’ñge de huit ou neuf ans, j’ai Ă©tĂ© intĂ©ressĂ© par l’hypnose et j’ai beaucoup lu Ă  ce sujet. Pour redonner des forces Ă  une personne faible, il me semblait qu’il n’y avait pas de meilleur moyen que de stimuler le pouvoir de l’esprit. On pourrait dire que j’avais la croyance inĂ©branlable qu’il n’y avait pas de plus grand pouvoir que celui de l’esprit. J’étais totalement en accord avec le concept mesmĂ©rien du magnĂ©tisme animal et j’attendais l’opportunitĂ© de le tester. Quand j’étais en cours prĂ©paratoire Ă  l’école primaire, l’enfant assis Ă  cĂŽtĂ© de moi avait mal aux dents. Je l’ai soulagĂ© en mettant ma main Ă  l’endroit de la douleur. DĂšs lors, j’ai Ă©tĂ© convaincu que le ki humain a un pouvoir de guĂ©rison. J’ai su que dans ma vie j’aurais Ă  donner forme Ă  ce concept en transmettant aux autres ma façon de voir. À onze ans, j’avais une devise : « Si l’on a quelque chose en tĂȘte, cette chose arrive ». Je constatais qu’il valait mieux qu’une personne reçoive inconsciemment une suggestion, plutĂŽt que de lui suggĂ©rer quelque chose ouvertement, et cela m’intriguait.

En , Ă  l’ñge de 12 ans, Noguchi a vĂ©cu le sĂ©isme de Kantƍ (qui affecta aussi Tokyo). Cette expĂ©rience a Ă©tĂ© pour lui dĂ©terminante. Mallory Fromm Ă©crit[2] :

La dĂ©vastation de Tokyo Ă©tait si importante qu’il paraissait impossible de sĂ©parer les morts des vivants. Les corps Ă©taient amenĂ©s Ă  Hibiya Park prĂšs du Ginza (sorte de boulevard des Champs ElysĂ©es, au cƓur de Tokyo) et placĂ©s partout oĂč il y avait un endroit libre par terre. Noguchi alla au parc, passa de personne en personne, envoyant son qi avec ses doigts Ă  l’intĂ©rieur de leurs oreilles. Les personnes qui montrĂšrent une rĂ©action (comme un clignement de paupiĂšres ou un tressautement musculaire) Ă©taient amenĂ©es dans des cliniques improvisĂ©es. Celles qui ne montraient aucune rĂ©ponse Ă©taient considĂ©rĂ©s comme dĂ©cĂ©dĂ©es. Noguchi, alors ĂągĂ© de treize ans, devint, sinon cĂ©lĂšbre, du moins bien connu dans le centre-ville de Tokyo.

Noguchi n'a pas laissĂ© de tĂ©moignage sur la pĂ©riode de sa vie entre 1923 et 1926, date de la crĂ©ation de son premier dojo. Akiko Noguchi Ă©voque cette pĂ©riode comme un jardin secret que Noguchi ne partageait pas, mĂȘme avec elle[3] :

Il y a un blanc dans la vie de Sensei. Cette pĂ©riode se situe de l’ñge de douze Ă  seize ans.

Quand j’envisageais d’écrire sa biographie, je n’avais pas peur de commettre des impairs. AprĂšs tout, Sensei n’a pas vraiment besoin d’une biographie. Tous ses Ă©crits tĂ©moignent de sa dĂ©marche spirituelle et Ă©motionnelle. Ils sont la voix de son Ăąme.

Je me suis surtout intĂ©ressĂ©e Ă  la pĂ©riode de l’origine de sa pensĂ©e, celle qu’il appelait « Le Grand Éveil ». Bien que cela le fasse apparaĂźtre comme quelqu’un de trĂšs prĂ©coce, je ne pouvais que concevoir cette origine dans ces annĂ©es non Ă©lucidĂ©es. Quelle en Ă©tait la toile de fond ?

Sensei a commencĂ© son autobiographie par les mots : « J’ai eu une enfance ordinaire. À l’ñge de douze ans, j’ai vu les champs dĂ©vastĂ©s par le feu aprĂšs le tremblement de terre. C’est la premiĂšre fois que j’ai fait le yuki. » C’est tout ce qu’il avait Ă  dire Ă  propos de son enfance.

NĂ©anmoins, nous partions parfois en voiture, et il me confiait des fragments de souvenirs. Quand je lui demandais de me parler de cette pĂ©riode entre douze et seize ans, il restait muet et nous continuions la route en silence. J’avais l’impression que c’était pour lui une pĂ©riode douloureuse, pleine de colĂšre et de tristesse. J’étais incapable de continuer Ă  lui poser des questions. Maintenant je rĂ©alise que j’aurais dĂ» insister pour qu’il m’en dise plus. Mais c’est trop tard.

Sensei m’a dit : « J’ai attrapĂ© la diphtĂ©rie quand j’avais deux ans, et j’ai perdu la parole. Entre deux et neuf ans, j’ai vĂ©cu chez mon oncle qui Ă©tait acupuncteur. Lui et sa femme n’avaient pas d’enfant, et ils m’aimaient bien. Quand j’ai atteint neuf ans, ils ont eu un enfant et j’ai Ă©tĂ© renvoyĂ© Ă  la maison. »

Dans The Road I walked, Haruchika Noguchi a mentionné quelques disciplines qui l'ont fortement influencé[1] :

À l’époque, il y avait bon nombre de thĂ©rapies manuelles originaires d’AmĂ©rique : l’ostĂ©opathie, la spondylothĂ©rapie et la chiropraxie. Ensuite, il y avait les techniques japonaises : appaku ryojutsu [Pressure Therapy], jikyƍjutsu [Self-strengthening Therapy], seikihƍ [Living Ki Method], ƍatsubidƍjutsu [The Art of Pressure by Micro-movement]. Toutes ces disciplines de soin par les mains me captivaient de la mĂȘme façon que les approches mentales comme l’hypnose, l’autosuggestion, la psychanalyse et le cri hypnotique (kiaijutsu). Et pourtant, Ă  l’époque je percevais qu’elles n’avaient rien Ă  m’apprendre parce qu’elles n’étaient que des techniques qui ne permettent pas de se rapprocher de la vie.

Par la suite, Haruchika Noguchi a bénéficié d'autres influences pour la mise au point du « Noguchi Seitai » (voir la page Seitai) qu'il a pratiqué et enseigné aprÚs la seconde guerre mondiale.

En 1946, Noguchi a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  donner des confĂ©rences sur le seitai et le seitai sƍhƍ Ă  la PrĂ©fecture de Yamaguchi. Il a rassemblĂ© ses notes et en publiĂ© un manuscrit sous le nom “A seitai sƍhƍ reader” le . Il y est mentionnĂ© l’établissement de la Seitai Sƍhƍ Kai sur les fondations de la Tokyo Holistic Practitioners Association. À la mĂȘme Ă©poque il a finalisĂ© les bases de sa « thĂ©orie des taiheki », conclusion de son Ă©tude des caractĂ©ristiques de la personnalitĂ© individuelle telles qu’elles se manifestent Ă  travers la posture et le mouvement.

AprĂšs le procĂšs Ă  Tokyo des crimes de guerre, Noguchi a approchĂ© les autoritĂ©s amĂ©ricaines d’occupation pour offrir aux criminels de guerre de « classe 3 » (“class C” pour les AmĂ©ricains ) une chance d’éviter la prison en faisant un travail expiatoire de service public. Ils pouvaient rejoindre son association et pratiquer bĂ©nĂ©volement le seitai parmi les populations pauvres. La vue de ces anciens gĂ©nĂ©raux et amiraux pratiquant de la mĂ©decine Ă  main nue dans les quartiers en ruines a donnĂ© Ă  l’association Ă  la fois un poids et une aura aux yeux du public.

Noguchi avait la ferme conviction que la qualitĂ© de la vie est plus importante que sa durĂ©e. Il disait souvent que « celui qui vit avec joie et vigueur jouit d’un sommeil tranquille. » Le concernant, c’était vrai au quotidien comme dans la perspective d’une mort sans regrets. Il a fumĂ© et bu sans compter et il est mort jeune.

Akiko Noguchi lui a survĂ©cu 28 ans. Elle a Ă©tĂ© prĂ©sidente de la Seitai Kyƍkai Ă  partir de 1976 jusqu’à son dĂ©cĂšs en 2004. En 2019, le Conseil d’Administration de cette sociĂ©tĂ© compte encore parmi ses membres l’ex-Premier Ministre Morihiro Hosokawa.

En France, son enseignement a Ă©tĂ© partiellement transmis par Itsuo Tsuda en faisant connaĂźtre un de ses fondements, le Katsugen Undƍ pratiquĂ© « sans connaissance, sans technique et sans but ».

Ouvrages

Noguchi n’a jamais Ă  proprement parler Ă©crit de livres, mais plutĂŽt rassemblĂ© ses notes de confĂ©rences. DĂšs , il a commencĂ© Ă  publier la transcription de ses discours en fondant le magazine Zensei (慹生). Le Zensei Quartely (慹生 正戊) n’eut qu’un numĂ©ro, en 1963. Il fut remplacĂ© par le Gekkan Zensei (æœˆćˆŠ 慹生), magazine mensuel publiĂ© depuis 1964.

Les ouvrages suivants sont des compilations de notes collectées par les étudiants de Haruchika Noguchi.

Notes et références

  1. Noguchi, Haruchika (n.d.). The road I walked. Revue Gekkan Zensei des années 1960. Tokyo: Zensei. Traduit du japonais par Mallory Fromm.
  2. Andréine Bel, Le corps accordé : pour une approche raisonnée de la santé et du soin de soi, Les Mayons, Le Tilt, , 470 p. (ISBN 978-2-9551348-0-1), p. 407
  3. Noguchi, Akiko (2006). ć›žæƒłăźé‡ŽćŁæ™Žć“‰ă€€-æœŽæ­Żăźäž‹é§„-ăĄăăŸæ–‡ćș« 文ćș«ćˆ€ 352頁 ćˆŠèĄŒæ—„ 2006/03/08 (Reminescences. Kaiso no Noguchi Haruchika – Hoba no Geta). Tokyo: Chikumabunkan, March 8, 352 pages. Extrait traduit du japonais par Mallory Fromm.

Liens externes

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