HĂ´tel du Jouhannel de Jenzat
L’hôtel du Jouhannel de Jenzat, aussi appelé hôtel de Jenzat ou hôtel de Roquefeuil, est un hôtel particulier situé à Riom, en France[1].
HĂ´tel de Jenzat
HĂ´tel de Roquefeuil
Destination initiale | |
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Construction |
vers 1750 |
Patrimonialité |
Pays | |
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RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Commune | |
Adresse |
9 rue Soubrany |
Coordonnées |
45° 53′ 40″ N, 3° 06′ 52″ E |
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Localisation
L'hôtel particulier est situé sur la commune de Riom, 9 rue Soubrany, dans le département du Puy-de-Dôme.
Historique
Un grand hôtel particulier, avec jardin et vastes dépendances, appartenait à la famille Souchet à proximité du couvent des cordeliers. Antoine du Souchet, seigneur de Brion, a vendu cette propriété à Michel de Vény, seigneur d'Arbouzes de Villemont, trésorier de France à Riom et premier maître d'hôtel du duc d'Alençon. Il a vendu l'hôtel, en 1575, à Jean Régin, seigneur de Grenier du Chassaint, lieutenant particulier en la sénéchaussée d'Auvergne. Sa petite-fille, Marguerite Régin, unique héritière des biens de la famille, a apporté la baronnie de Palerme, près de Riom, et cet hôtel à la famille de Besse, en épousant, en 1615, messire René, comte de Besse, seigneur de Ginestoux, etc., capitaine de chevau-légers, fils de haut et puissant seigneur Gilbert, comte de Besse, capitaine de cent hommes d'armes et chevalier des ordres du roi.
C'est son petit-fils, Gabriel de Besse, chanoine au chapitre noble de Saint-Pierre de Mâcon, propriétaire de l'hôtel à la suite du partage avec ses frères et ses sœurs, qui a vendu l'hôtel, le , à Guillaume du Jouhannel, baron de Jenzat, conseiller au présidial de Riom et procureur au bureau des finances de la généralité de Riom, marié en 1737 avec Marie Louise Taitbout. Il a entrepris de le démolir en 1750[2]pour le remplacer par un hôtel particulier. Seules les substructures ont été conservées.
L'hôtel particulier a été reconstruit dans le style Louis XV. Son fils, Jean-Baptiste Julien du Jouhannel de Jenzat, conseiller du Roi au Parlement de Paris, a épousé en 1774 Hyacinthe Ferrand de Fontorte, fille de Michel Ferrand de Fontorte et de Jeanne Réhez de Sampigny d'Effiat, dont il a eu une fille, Marie Françoise Henriette du Jouhannel de Jenzat (Jenzat, 1791-Marsat, 1856), mariée en 1816 avec Pierre Sablon du Corail (Riom, 1783-Marsat, 1859)[3]. Ils ont reçu dans leur hôtel, en 1785, Mesdames Louise et Adélaïde de France pendant leur voyage en Auvergne. À la suite de cette visite, Madame Adélaïde de France leur a donné son portrait.
L'hôtel a été la propriété de Pierre Hyacinthe "Adolphe" Sablon du Corail (Riom, 1820-Riom, 1900)[4] - [5].
À partir de la Révolution, jusque vers 1850, l'hôtel a été en partie loué par chambres.
Protection
L'hôtel a été classé au titre des monuments historiques le [1].
Description
C'est un des rares hôtels particuliers de Riom du XVIIIe siècle qui soit entre cour et jardin. Les deux autres sont l'hôtel Dufraisse et l'hôtel Rollet d'Avaux[6].
Le plan en équerre permet d'avoir une partie de façade sur rue. C'est cette partie qui a été la mieux décorée. Les fenêtres du premier étage sur rue sont plus hautes qu celles du même étage sur cour et ne présentent ni garde-corps ni appui. La façade sur jardin met en évidence ses deux étages. Dans la partie du bâtiment sur rue, on trouve une grande chambre à alcôve au premier étage, avec au rez-de-chaussée une chambre d'apparat. Au premier étage, un salon de musique et d'autres chambres donnent sur le jardin. La cour n'éclaire que l'escalier et une antichambre[7].
Mobilier
L'hôtel a conservé son mobilier du XVIIIe siècle qui a été protégé au titre objet :
- secrétaire[8],
- secrétaire[9],
- buffet[10],
- armoire-bibliothèque[11],
- lit Ă la polonaise[12],
- légumier, présentoir[13],
- Ă©cran Ă feu[14],
- trumeau de cheminée[15],
- dessus-de-porte[16],
- portrait de madame Adélaïde[17],
- portraits de P. Valleix d'Hauteroche J.-B. Valleix d'Hauteroche et du général du Corail[18],
- chaises[19].
Notes et références
- « Hôtel de Roquefeuille ou de Jenzat », notice no PA00092287, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Note : Le Père Tiolier a écrit dans son Journal entre 1731 et 1770, pour l'année 1750 : M. « Dujouhanel, trésorier de France, a commencé au mois de février à démolir sa maison et à rebâtir la nouvelle ».
- Jean-Baptiste Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, t. VI*, Clermont-Ferrand, Imprimerie de PĂ©rol, (lire en ligne), p. 6
- Base LĂ©onore : Pierre Hyacinthe de Sablon du Corail, fils de Marie du Jouhannel de Jenzat
- Henri d'Ideville 1877, p. 99-101
- Renaud 2007, p. 42
- Renaud 2007, p. 137-138, 152
- « secrétaire », notice no PM69000591, base Palissy, ministère français de la Culture
- « secrétaire », notice no PM63000776, base Palissy, ministère français de la Culture
- « buffet », notice no PM63000777, base Palissy, ministère français de la Culture
- « armoire-bibliothèque », notice no PM63000752, base Palissy, ministère français de la Culture
- « lit à la polonaise », notice no PM63000769, base Palissy, ministère français de la Culture
- « légumier, présentoir », notice no PM63000747, base Palissy, ministère français de la Culture
- « écran à feu », notice no PM63000774, base Palissy, ministère français de la Culture
- « cheminée, trumeau de cheminée », notice no PM63000762, base Palissy, ministère français de la Culture
- « dessus-de-porte (3) », notice no PM63000763, base Palissy, ministère français de la Culture
- « tableau : portrait de madame Adélaïde », notice no PM63000761, base Palissy, ministère français de la Culture
- « 3 tableaux : portraits de P. Valleix d'Hauteroche J.-B. Valleix d'Hauteroche et du général du Corail », notice no PM63000750, base Palissy, ministère français de la Culture
- « chaises (19) », notice no PM63000746, base Palissy, ministère français de la Culture
Annexes
Bibliographie
- Comte Henri d'Ideville, « Hôtel du Jouhanel de Jenzat », dans Les châteaux de mon enfance (Auvergne et Bourbonnais), Paris, Aux bureaux de Paris-Grave, (lire en ligne), p. 99-101
- Ambroise Tardieu, Dictionnaire iconographique de l'ancienne Auvergne, c'est-à -dire liste générale de tous les portraits gravés, lithogrpahiés, dessinés, concernant cette province, y compris les portraits peints des galeries des châteaux ou familles notables, avec une suite de personnages vivants dignes de mémoire, Clermont-Ferrand, Imprimerie Paul Raclot, (lire en ligne), p. 67, 69, 110, 132, 166, 170-171
- François Werner, « Rue Soubrany, no 9 », dans Riom : l'escalier à vis, une série de trois baies au rez-de-chaussée de la façade, Chamalières, Éditions Canope, (ISBN 2-906320-11-0), p. 126
- Bénédicte Renaud, Riom. Une ville à l'œuvre. Enquête sur un centre ancien -XIIIe-XXe siècle, Lyon, Éditions Lieux Dits, coll. « Cahiers du patrimoine no 86 », (ISBN 978-2-914-528-38-2), p. 42, 107, 137-138, 150-151, 152