Hôtel Fenwick
L'Hôtel Fenwick est un hôtel particulier de Bordeaux qui a accueilli le premier consulat des États-Unis du monde. Il a été construit entre 1793 et 1800 par l'architecte Jean-Baptiste Dufart sous l'impulsion de Joseph Fenwick, premier consul des États-Unis d'Amérique. Il est inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1935[1].
Type |
Hôtel particulier |
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Destination initiale |
Consulat des États-Unis |
Destination actuelle |
Bureau d'entreprise |
Architecte | |
Matériau |
Pierre |
Construction |
1793 |
Commanditaire |
Joseph Fenwick |
Patrimonialité |
Pays | |
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Commune |
Bordeaux |
Adresse |
1 cours Xavier Arnozan |
Tramway |
Proche Tramway B arrêt CAPC |
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Coordonnées |
44° 50�nbsp;56�nbsp;N, 0° 34�nbsp;12�nbsp;O |
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Historique
Joseph Fenwick
Né aux États-Unis à Cherryfield, Maine, Joseph Fenwick (1762-1849) fut un négociant important entre la France et les États-Unis. Il s'occupait notamment du commerce d'huile de baleine, dont les Français étaient particulièrement friands. Le , il est nommé consul des États-Unis par George Washington à la suite de la révolution américaine de 1776. Premier consul américain de l'histoire, il restera en poste jusqu'au . Il fait édifier l'hôtel Fenwick dès 1793.
Il se maria en 1792 à Catherine Eléonore Ménoire, fille du directeur de la Chambre de commerce Pierre Ménoire. Ils n'auront qu'un fils, Franck Colombus Fenwick, qui deviendra consul des États-Unis à Nantes.
Le premier consulat américain
La ville de Bordeaux connaît au XVIIIe siècle un remarquable essor. Le port de Bordeaux est un véritable carrefour commercial mondial. Deuxième port au monde après Londres, le quartier des Chartrons se développe rapidement et attire de grands négociants étrangers[2], mais la Révolution française sonne la fin de cet âge d'or pour Bordeaux[3]. Sous la Révolution, seulement deux demeures prestigieuses ont été construites : la maison du Consul de Hambourg (Daniel Christoph Meyer) et la maison du Consul des États-Unis (Joseph Fenwick).
Construit entre 1793 et 1800 par l'architecte Jean-Baptiste Dufart, le bâtiment avait deux fonctions principales. Premièrement, l'hôtel était un lieu de commerce qui comportait au rez-de-chaussée des boutiques ainsi qu'un entrepôt. Les bureaux se trouvaient au premier étage. Deuxièmement, l'hôtel était le lieu de résidence de la famille du consul Joseph Fenwick. Le second étage était composé des appartements privés et de salles de réception. Les combles étaient occupés par les domestiques.
Agence pour l'Aquitaine de la Compagnie générale transatlantique
Jusqu'au XXe siècle, l'hôtel Fenwick était un hôtel particulier. Cependant, après la Première Guerre mondiale, la Compagnie générale transatlantique le rachète et l'occupe pendant soixante ans en tant qu'agence générale pour Bordeaux et l'Aquitaine.
Siège social de ConcoursMania
Le groupe ConcoursMania a pris place entre les murs de l'hôtel en . Entreprise du secteur numérique, elle contribue à la création et au développement de l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, le groupe compte plus de 90 collaborateurs.
Architecture
L'hôtel Fenwick a été construit aux Chartrons pour des raisons précises. Possédant un avantage stratégique avec son point de vue sur la Garonne, l'hôtel fut équipé de deux pavillons carrés sur la toiture en ardoise afin de voir les bateaux rentrer au port.
La façade de l'hôtel est inspirée de l'architecture coloniale des États-Unis[4]. Il semblerait que Joseph Fenwick aurait lui-même demandé que l'on pose des volets à persiennes, typiques de cette architecture du XVIIIe siècle et qui commencent à s'importer en Europe.
Deux bateaux sculptés au-dessus des colonnes de pierre encadrent la porte d'entrée : ils ont été ajoutés vers 1870 par Charles Durand lors du remaniement de la porte principale. Vus de face, ces navires donnent l'impression de sortir du mur. Les détails minutieux montrent notamment les pointes défensives qui permettaient de fendre les bateaux ennemis ou encore le rostre se trouvant au dessus de la ligne de flottaison.
À l'intérieur du bâtiment se trouve un escalier de style Louis XVI éclairé par une grande verrière. Il possède des marches qui deviennent de plus en plus étroites au fur et à mesure de l'ascension. Cela symbolise les catégories sociales admises à chaque étage du bâtiment. Cet escalier et les salons qu'il dessert sont classés au titre des Monuments historiques par l'arrêté du . Dans la cage d'escalier, un soleil doré prend place sur un fond en forme d'étoile à treize branches, représente les treize premiers États américains.
Galerie
- Vue de l'Hôtel Fenwick au XIXe siècle.
- Entrée en serlienne de l'hôtel.
- Façade principale.
Bibliographie
- Ezéchiel Jean-Courret, Atlas historique de Bordeaux, Ausonius éditions, Bordeaux, 2009
- Groupe ConcoursMania, Fenwick House, The First American Consulate in the World
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
Notes et références
- Notice no PA00083194, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Jean-Pierre Poussou, « Les étrangers à Bordeaux à l’époque moderne », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, vol. 117, no 1,�/span> , p. 149-164 (lire en ligne, consulté le ).
- Michel Figeac, « Révolution et urbanisme à la fin du XVIIIe siècle : Bordeaux entre vandalisme, iconoclasme et spéculation immobilière », Histoire, économie & société, 2014/3 (33e année), p. 67-83, vol. 3, no 33e année,�/span> , p. 67-83 (lire en ligne, consulté le ).
- Christophe Charlery, « Maisons de maître et habitations coloniales dans les anciens territoires français de l’Amérique tropicale », In Situ, Revue des patrimoines, vol. 5,�/span> , p. 1-65 (lire en ligne, consulté le ).