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HĂ©lium solide

L’hĂ©lium solide est obtenu sous une pression minimale de 25 bars environ.

L’hĂ©lium est le seul Ă©lĂ©ment dont le liquide puisse exister aussi prĂšs du zĂ©ro absolu qu'il est possible de le porter.
Il n'y a pas de point triple solide-liquide-gaz pour l'hélium, comme c'est indiqué dans le diagramme de phase ci-contre.
Le point λ est un point triple hélium I-hélium II-gaz de l'hélium.

Diagramme de phase de l'hélium à basse température et à basse pression.

Pas d'hélium solide à basse pression

Le phĂ©nomĂšne qui rend la phase solide de l'hĂ©lium « instable Â» (Ă  basse pression) est l'Ă©nergie de point zĂ©ro.

En effet, selon la conception de la mĂ©canique classique les atomes tendent Ă  cesser leurs mouvements aux approches du zĂ©ro absolu, jusqu’à s'y stopper en suivant cette tangente.
Mais la mécanique quantique stipule qu'un corps massif quelconque (comme un atome ou une molécule) ne peut avoir une vitesse et une position parfaitement définissables à un instant donné.

Dans une population (atomique ou moléculaire) donnée, les éléments de cette population auront une indétermination sur leur vitesse (pour une vitesse moyenne donnée, donc à une température donnée). Cette indétermination est fondamentale et ne disparaßt pas aux approches du zéro absolu. Chaque atome se présente à ses voisins avec une position plus ou moins indéterminée, d'une façon qui ne dépend pas de la température (température = énergie cinétique moyenne).

Pour les autres éléments que l'hélium, l'effet des liaisons entre atomes et molécules masque ceux de cette indétermination.
Par contre dans l'hĂ©lium, qui est l'Ă©lĂ©ment le plus inerte ses atomes interagissant le moins, cette indĂ©termination prĂ©sente Ă  l'Ă©chelle atomique peut donner des effets macroscopiques. Les diffĂ©rentes phases de l'hĂ©lium liquide sont elles-mĂȘmes des liquides quantiques, mĂȘme l'hĂ©lium de type I non superfluide.

La superfluidité est due à un condensat de Bose-Einstein entre les atomes d'hélium.
Et cette « instabilitĂ© Â» de l'hĂ©lium solide Ă  basse pression est due au mouvement quantique rĂ©siduel des atomes de l'hĂ©lium, dont les faibles liaisons ne retiennent pas assez les atomes pour qu'apparaisse un solide Ă  notre Ă©chelle. On a affaire Ă  une sorte de solide dĂ©liquescent qui reste en fait liquide, et mĂȘme superfluide : l'hĂ©lium II.

L'augmentation de la pression resserre les atomes d'hélium, et bien que ne diminuant pas leur indétermination de position/vitesse, permet une plus forte interaction entre eux, formant le solide, ceci à partir de 25 bars environ.

Supersolidité

En 2004, il aurait été découvert un nouveau phénomÚne physique : la supersolidité[1] - [2].

Elle s'observerait sur l'hélium solide, ce serait une nouvelle condensation de Bose-Einstein, celle des défauts du cristal du solide.

Les dĂ©fauts du solide se lieraient dans une condensation comme les atomes d'hĂ©lium dans la superfluiditĂ© ou comme les paires de charges dans la supraconductivitĂ©. Ils deviendraient indĂ©pendants du solide bien qu'ils soient dans le mĂȘme espace.

L'expĂ©rience est menĂ©e sur un rĂ©cipient contenant de l'hĂ©lium solide sous pression, vers −272,95 °C, solidaire d'un axe de rotation. En tournant cet axe, avec un mouvement alternatif, il a Ă©tĂ© observĂ© une chute du moment d'inertie de quelques pourcents. Comme si une partie du solide disparaissait, ou se dĂ©solidarisait du bloc.

  • Selon une interprĂ©tation, cet effet de passe-muraille serait dĂ» Ă  une sorte de taquin atomique : les atomes d'hĂ©lium du solide sauteraient en quelque sorte les dĂ©fauts lorsque la condensation est rĂ©alisĂ©e.
  • Selon une autre interprĂ©tation, cet effet serait dĂ» Ă  une sorte d'artĂ©fact : l'hĂ©lium solide resterait dĂ©liquescent, il resterait des films d'hĂ©lium liquide superfluide dans le solide. Lors des variations de mouvement, la partie superfluide ne suivrait pas complĂštement ceux du solide. Il faut ici considĂ©rer que l'hĂ©lium II superfluide peut emprunter des capillaires nanomĂ©triques qui seraient impraticables Ă  l'hĂ©lium gazeux.

Références

  1. (en) E. Kim et M. H. W. Chan, « Probable Observation of a Supersolid Helium Phase », Nature, vol. 427,‎ , p. 225–227 (DOI 10.1038/nature02220)
  2. Science et Vie, n° 1071, décembre 2006, p. 78-83.

Voir aussi

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