Guillaume ou la Mémoire naufragée

Tous les ans, le 1^er mars et le 1^er novembre, Guillaume Le Marroy (le frère aîné de Fanny Le Marroy, le couple fraternel du roman Adieu mes quinze ans et sa fille, Dominique, vont se baigner une première et une dernière fois à la plage d'Hardelot. Cette année-là, ce bain rituel risque bien d'être le dernier. Dominique, partie à la recherche d'un ballon, est entraînée vers le large et Guillaume, même s'il est bon nageur, s'épuise à aller la rechercher. Seul, un haut-fond de sable les sauve, en lui permettant de reprendre sa respiration et de rejoindre la plage. Guillaume découvre la peur de la mort qu'il a presque vue en face de lui.

Parallèlement à ce drame resté un secret entre le père et la fille, les cousins, (les enfants de Guillaume et de Godeleine, de Yann et de Fanny) trouvent un emballage dans le grenier du Cadran Solaire, soigneusement caché entre deux planches. Qu'ils donnent pieusement à leur père. Et Guillaume découvre deux récits croisés, celui de son arrière-grand-mère, "Maman Fanne", et celui de son frère, "Guillaume Labarre", le marin péri en mer au large d'Audresselles.

Au travers de la quête spirituelle entamée par son ancêtre, "compagnon" sur le navire de son père, Guillaume entame la sienne. Ceci rappelle bien sûr le propos des deux romans précédents de cette saga, écrits longtemps après Adieu mes quinze ans et Les Enfants de la brume.

Mais au travers d'une histoire tragique (celle de Guillaume et de Catherine Labarre), de riches descriptions de la vie à Boulogne, dans le quartier de la Beurière, dans le milieu des marins et des armateurs, de l'évocation des habitants et des habitantes des Quilles en l'air d'Equihen, le couple Claude Campagne nous donne un ultime roman passionnant à lire.

De quoi aimer le Comté de Boulogne pour longtemps !