Groupe des résistants d'Evron
Le groupe des résistants d'Evron est un groupe d'action de la Résistance intérieure française, sous l'Occupation situé à Évron (Mayenne). Il appartient au mouvement Organisation civile et militaire[1].
Dissolution |
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Type |
Réseau ou mouvement de résistance française |
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Siège |
Organisation mère |
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Présentation
À la suite de l'armistice du 22 juin 1940, un groupe restreint de jeunes se constitue à Évron pour refuser l'occupation nazie. Les premières actions de ce groupe sont des tracts ou des inscriptions sur les murs.
Ce groupe se compose de :
- Robert Besnier (° 1913 - †1944) ;
- Pierre Lesaint (° 1923 Saint-Léger - †1944 Lublin)[2] ;
- Pierre Huault (° 1922)[3] ;
- Daniel Bussinger [4] ;
- Bertrand Mauduit (†1977)[5].
Ils agissent dans la nuit du 13 au , pour remplacer le drapeau nazi placé sur la place de l'Hôtel de Ville[6] d'Évron devant la Kommandantur par un drapeau français à la Croix de Lorraine, et un drapeau anglais. Cet acte symbolique est relayé par la BBC. Pierre Huault[7] indique en 2013 : « En 1941, les gens avaient surtout conscience qu'il fallait survivre, peu se souciaient de la résistance. En 1944, ils étaient réveillés. Cela nous agaçait de voir la croix gammée flotter à Évron ».
Leur activité clandestine continue jusqu'au . L'armée allemande fait des exercices de tir dans des carrières désaffectées près du Haras des Vignes[8]. Par hasard, un soldat allemand en faction découvre dans un grenier des armes de chasse et de guerre. Bertrand Mauduit est arrêté par la Gestapo. Son père Roger Mauduit se dénonce, et est arrêté. L'ensemble des résistants du groupe sont arrêtés, dont Daniel Bussinger[9]. Pierre Huault alors à Pornichet, est arrêté peu après, mais arrive à s'évader de la Gestapo de Nantes[10]. Robert Besnier et Pierre Lesaint[11] meurent en déportation. Roger et Bertrand Mauduit sont emprisonnés à Laval, puis au Mans, pendant trois mois. En transit à Compiègne, ils sont déportés à Buchenwald. Roger Mauduit décède d'une pneumonie le . Bertrand Mauduit revient à Évron à l'automne 1945.
Les noms de Roger et Bertrand Mauduit et de Daniel Bussinger ont été donnés à une rue d'Évron, à l'occasion d'une cérémonie racontée sur son blog par Laurent Mauduit, le fils de Bertrand[12] ; une plaque commémorative est apposée sur l'actuelle Caisse d'Épargne d'Évron (immeuble de l'ancienne Kommandantur), place Pierre Mendès France.
Notes et références
- Il Ă©tait tonnelier.
- Il était commis boucher à la boucherie Oger, rue de la Fontaine. Il est conseiller municipal à Sablé-sur-Sarthe de 1983 à 2001, dans l'équipe de François Fillon. Il reçoit la Légion d'Honneur en 2015. .
- Fils de René Bussinger, docteur vétérinaire. Il est le frère d'André Bussinger, publiciste, né le 12 janvier 1921 à Évron.
- Père de Laurent Mauduit. Son arrière grand-père est Léon Courcelle, qui fut maire d'Evron pendant la guerre de 1870-71. Ce dernier sera emprisonné par les Prussiens en répondant à leur demande d'une liste d'otages, pour avoir fourni son seul nom.
- Actuelle place Pierre Mendès-France.
- Propriété de la famille Mauduit.
- Il s'évade de la prison Vert-Galant du Mans, et rejoint l'Angleterre, où il s'engage comme parachutiste pour la France Libre. Il sera dans la bataillon participant à la Libération d'Évron.
- Il parvient à s'évader et monte dans un train en pour Le Mans où il est pris en charge par le réseau Buckmaster. Il est envoyé en Normandie sous une fausse identité : « J'ai travaillé, je vivais comme je pouvais. J'avais un nom d'emprunt, Roger Rehnon, car le chien de mes patrons s'appelait Néron ! ». Il participe à la Libération, part jusqu’en Allemagne où il est grièvement blessé. Après la guerre, il s'installe à Sablé-sur-Sarthe où il devient boucher, rue Saint-Nicolas.
- NĂ© le 5 juillet 1923 Ă Saint-LĂ©ger, mort le 4 mars 1944 Ă Lublin.
- Laurent Mauduit, « En souvenir de Bertrand et Roger Mauduit », Club de Mediapart,‎ (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- René Bussinger (docteur-vétérinaire à Evron), Daniel Bussinger, Evron sous la Botte, Un point d'histoire Locale suivi du Récit de : L'Évasion du Vert-Galant, 1947, Imprimerie de la Mayenne, 193 p.