Grande cape Ă peau de phalanger
La grande cape en peau de phalanger Ă©tait une espĂšce de vĂȘtement portĂ©e par les AborigĂšnes du sud-est de lâAustralie, c'est-Ă -dire du Victoria et de Nouvelle-Galles du Sud.
Ces vĂȘtements Ă©taient constituĂ©s de nombreuses peaux de phalangers assemblĂ©es avec des tendons de kangourous et souvent dĂ©corĂ©s dâinsignes importants tels que des emblĂšmes du clan. On faisait pĂ©nĂ©trer de lâocre et de la graisse dans la peau comme protection et dĂ©coration.
Les grandes capes permettaient aux AborigÚnes de se réchauffer dans ces régions souvent froides et on les transmettait en héritage. On pouvait les utiliser de plusieurs façons : couverture, tente, pour envelopper les bébés...
Les peaux obtenues, les femmes y traçaient des lignes diagonales avec des coquillages aiguisés afin de les rendre pliables. Puis on attachait des chevilles en bois aux peaux étirées sur une base d'écorce (de 600 mm sur 450) pour les faire sécher. Ensuite on les raclait avec une coquillage ou un fragment de basalte, les préparait et les cousait[1].
Histoire
En 1814, le gouverneur Lachlan Macquarie, aprĂšs avoir inspectĂ© la route rĂ©cemment construite Ă travers les Blue Mountains Ă lâouest de Sydney, rencontra des membres de la tribu des Wiradjuri au camp de Bathurst. Il les dĂ©crivit comme portant de grandes capes Ă peau de phalangers qui Ă©taient cousues avec soin, et il lui sembla quâils Ă©taient trĂšs propres et comme il faut[2].
Les colons apprĂ©ciaient beaucoup les qualitĂ©s de ce vĂȘtement. Une description contemporaine dit quâelle est dâune douceur luxuriante, quâelle fournit une literie incomparable et quâelle est absolument impermĂ©able. Il faut 63 peaux pour fabriquer une cape entiĂšre[3].
On en fait encore mention dans les descriptions des ruĂ©es vers lâor au milieu du XIXe siĂšcle, mais peu Ă peu on cesse dây faire allusion sauf quand on rencontre des AborigĂšnes Ă la pĂ©riphĂ©rie des territoires coloniaux.
Aujourdâhui
Il y a deux grandes capes Ă peau de phalanger exposĂ©es au MusĂ©e de Melbourne. L'une dâentre elles a Ă©tĂ© faite en 1853 de 83 peaux. Il y a aussi de grandes capes au MusĂ©e national dâAustralie Ă Canberra, en plus de celles quâon peut voir outre-mer[4].
La crĂ©ation de ces grandes capes est un mĂ©tier qui nâa pas Ă©tĂ© perdu. Des femmes aborigĂšnes se sont remises Ă les assembler[5].
Livres
- Elder, Bruce, 1988. Blood on the Wattle: Massacres and maltreatment of Aboriginal Australians since 1788, New Holland Publishers (Australia) Pty Ltd, Frenchs Forest. (ISBN 1864364106)
- Gunn, R.G., Wooden Artefacts from Gariwerd Rockshelters, Western Victoria, Australian Archeology, Number 68, June 2009. The Australian Archaeological Association.
- Harris, Alexander, 1961 (nouvelle edition). The secrets of Alexander Harris: a frank autobiography by the author of âSettlers and Convictsâ. Angus & Robertson, Sydney.
- Reynolds, Amanda Jane, 2005. Wrapped in a Possum Skin Cloak, National Museum of Australia. (ISBN 1-876944-36-6).
Références
- Gunn 2009, p.27
- Elder 1988, p.51.
- Harris 1961, p.129-30.
- ISX Forums: Indigenous Business focusing on Arts and Culture.
- Reynolds 2005, Wrapped in a Possum Skin Cloak.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Margaret Wirrpunda vĂȘtue dâune grande cape Ă peau de phalanger
- National Museum of Australia
- National Quilt Register
- Exhibition de la Galerie nationale de Victoria, y compris un tableau des Wurundjeri vĂȘtus de grandes capes Ă peau de phalanger
- John So, Lord-Maire de Melbourne, vĂȘtu dâune grande cape Ă peau de phalanger des Wurundjeri (Jiawei Shen, 2005, finaliste de lâArchibald Prize)