Grand vizir de Tunis
Le grand vizir de Tunis est, durant l'époque beylicale, le principal ministre, à la tête du gouvernement tunisien. Il était nommé et révoqué par le bey de Tunis.
Grand vizir de Tunis | |
Mustapha Khaznadar, grand vizir de 1855 à 1873. | |
Création | 1759 |
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Mandant | Bey de Tunis |
Durée du mandat | Variable |
Abrogation | 1956 |
Premier titulaire | Rejeb Khaznadar |
Dernier titulaire | Tahar Ben Ammar |
Le poste est aboli peu après l'indépendance. Il est remplacé par celui de Premier ministre selon le décret du [1], rebaptisé « chef du gouvernement » par la Constitution de 2014.
Titres
Mustapha Khaznadar est le premier grand vizir reconnu comme tel. Ses prédécesseurs portent le titre de « principal ministre » puisque la Tunisie est alors une province de l'Empire ottoman. Seul le chef du gouvernement impérial a alors le droit de porter le titre de « grand vizir ».
Si le terme en arabe reste en usage jusqu'à la disparition du poste en 1957, les sources francophones utilisent le titre de « Premier ministre »[2] - [3]. Avec les réformes du , le « Premier ministre » est désigné comme « président du Conseil »[4].
Liste
- 1759-1782 : Rejeb Khaznadar
- 1782-1800 : Moustapha Khodja
- 1800-1815 : Youssef Saheb Ettabaâ
- 1815-1822 : Mohamed Arbi Zarrouk Khaznadar
- 1822-1829 : Hussein Khodja
- 1829-1837 : Chakir Saheb Ettabaâ
- 1837-1855 : Mustapha Saheb Ettabaâ[5]
- 1855-1873 : Mustapha Khaznadar
- 1873-1877 : Kheireddine Pacha
- 1877-1878 : Mohammed Khaznadar
- 1878-1881 : Mustapha Ben Ismaïl
- 1881-1882 : Mohammed Khaznadar
- 1882-1907 : Mohammed Aziz Bouattour
- 1907-1908 : M'hammed Djellouli
- 1908-1915 : Youssef Djaït
- 1915-1922 : Taïeb Djellouli
- 1922-1926 : Mustapha Dinguizli
- 1926-1932 : Khelil Bouhageb
- 1932-1942 : Hédi Lakhoua
- 1943 : M'hamed Chenik
- 1943-1947 : Slaheddine Baccouche
- 1947-1950 : Mustapha Kaak
- 1950-1952 : M'hamed Chenik
- 1952-1954 : Slaheddine Baccouche
- 1954 : Mohamed Salah Mzali
- 1954-1956 : Tahar Ben Ammar
Notes et références
- Charles Debbasch et Michel Camau, La Tunisie, Paris, Berger-Levrault, , 90 p., p. 81.
- Bertrand Le Gendre, Bourguiba, Paris, Fayard, , 452 p. (ISBN 978-2213699820), p. 108, 111, 116, 121 et 126.
- Mohamed Salah Mzali, Au fil de ma vie : souvenirs d'un Tunisien, Tunis, Hassan Mzali, , 380 p., p. 166, 168, 170, 195, 214-216.
- Mzali 1972, p. 284.
- Nommé en 1837 par Ahmed I Bey par respect pour son grand âge et parce qu'il l'avait élevé ; mais c'est Mustapha Khaznadar, ministre des finances de ce gouvernement, qui est le ministre le plus influent. Celui-ci devient vraiment grand vizir à la mort d'Ahmed Bey en 1855 (Nadia Sebaï, Mustafa Saheb Ettabaâ : un haut dignitaire beylical dans la Tunisie du XIXe siècle, Carthage, Cartaginoiseries, , 94 p. (ISBN 978-9-973-70404-7)).