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Grameen Bank

La Grameen Bank (littĂ©ralement, « Banque des villages ») est une banque spĂ©cialisĂ©e dans le micro-crĂ©dit. Elle a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e officiellement en 1983 par Muhammad Yunus au Bangladesh. Elle dispose de près de 2 564 succursales et travaille dans plus de 81 367 villages. Depuis sa crĂ©ation, elle a dĂ©boursĂ© 4,69 milliards de dollars de prĂŞts et affiche des taux de remboursement de près de 97 %.

Grameen Bank
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Domaines d'activité
Banque éthique, service financier, activités de services financiers, à l’exception des assurances et des caisses de retraite
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
RĂ©compenses
Produit
Site web

L'organisation et son fondateur ont été récompensés du prix Nobel de la paix en 2006[1]. Ole Danbolt Mjøs (président du Comité Nobel norvégien) a dit qu'« Une paix durable ne peut pas être obtenue sans qu’une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté » et « le microcrédit est l’un de ces moyens ». Son fondateur, Muhammad Yunus, a été limogé de la Grameen Bank le , probablement du fait de pressions provenant du gouvernement du Bangladesh.

Histoire

Muhammad Yunus, le fondateur de la Grameen Bank.

Le fondateur de la banque est Muhammad Yunus, docteur en Ă©conomie de l'universitĂ© Vanderbilt aux États-Unis. L'idĂ©e lui est venue durant une terrible famine au Bangladesh en 1974. Le prĂŞt accordĂ© de 27 dollars amĂ©ricains (sans les risques des « prĂŞteurs sur gage ») Ă  un groupe de 42 familles leur a permis de crĂ©er de menus objets Ă  vendre. Yunus a pensĂ© que proposer de tels prĂŞts disponibles Ă  grande Ă©chelle pouvait amĂ©liorer la condition de pauvretĂ© du monde rural au Bangladesh.

La Grameen Bank est née des idées de Muhammad Yunus. La banque commence comme projet de recherche de Yunus associé aux Projets économiques et ruraux de l'université du Bangladesh de Chittagong, afin de tester sa méthode de crédit et de services bancaires proposés aux zones rurales pauvres. En 1976, le village de Jobra et d'autres villages avoisinant l'université de Chittagong sont les premiers à profiter des services de la Grameen Bank. La banque est un immense succès et le projet, avec l'aide du gouvernement, est étendu en 1979 au district de Tangail (au nord de la capitale Dhaka). Le succès de la banque continue et se répand à d'autres régions du Bangladesh. En 1983, elle est transformée en banque indépendante par le gouvernement du Bangladesh et est inaugurée avec, en invité d'honneur, le ministre des Finances[2].

Au dĂ©but du XXIe siècle, la banque continue de s'accroĂ®tre Ă  travers le pays, et continue de proposer de petits prĂŞts aux pauvres des zones rurales. Mi-2006, la banque a plus de 2 100 agences. Son succès a inspirĂ© des projets similaires Ă  travers le monde.

La méthode du microcrédit

Ces principes forment la base du microcrédit ainsi que la gestion de « groupes d'auto-entraide », ce système fonctionne dans plus de 43 pays. On prête de l'argent à un groupe de 5 personnes, et il n'est plus possible pour le groupe d'emprunter à nouveau si l'une des cinq personnes échoue. Cela créée une dynamique de groupe en termes de responsabilité (afin que les autres membres du groupe puissent à nouveau emprunter), augmentant ainsi la viabilité économique de la Grameen Bank.

Dans un pays oĂą peu de femmes accèdent au crĂ©dit par le biais des banques classiques, la Grameen Bank s'est focalisĂ©e sur les femmes[3]. En effet, elles reprĂ©sentent 97 % des emprunteurs. Une Ă©tude de la Banque mondiale a dĂ©montrĂ© que le micro-crĂ©dit permet aux femmes d'avoir un meilleur accès aux ressources ainsi qu'une meilleure participation aux dĂ©cisions. D'autres Ă©conomistes pensent que le lien entre le micro-crĂ©dit et la libĂ©ration de la femme est cependant moins important. Ă€ d'autres points de vue, la Grameen Bank est Ă©galement assez remarquable, son taux de remboursements dĂ©passe les 98 %. Cependant, d'après le Wall Street Journal, un cinquième des remboursements aurait au moins 1 an de retard en 2001. La Grameen Bank se dĂ©fend en dĂ©clarant que plus de la moitiĂ© des emprunteurs au Bangladesh (près de 50 millions) sont sortis de la pauvretĂ© grâce Ă  leurs emprunts. Concrètement, tous les enfants en âge d'ĂŞtre scolarisĂ©s sont Ă  l'Ă©cole, tous les membres d'une famille mangent 3 repas par jour, ont des sanitaires, une maison Ă©tanche Ă  la pluie, ont accès Ă  l'eau potable, et sont capables de rembourser 300 taka par semaine (environ 3 euros).

Quelques chiffres

La Grameen Bank est détenue par des emprunteurs pauvres. La banque est détenue à 97 % par des emprunteurs et 3 % par le gouvernement du Bangladesh.

La banque a eu une croissance importante entre 2003 et 2007, en elle dĂ©compte 7.34 millions d'emprunteurs, Ă  97 % des femmes. Le nombre d'emprunteurs a plus que doublĂ© depuis 2003; Ă  cette pĂ©riode, elle ne comptait que 3,12 millions de membres. Une croissance similaire peut ĂŞtre observĂ©e quant au nombre de villages couverts. En , la banque comptait 24 703 employĂ©s, avec 2 468 antennes couvrant 80 257 villages, rapportĂ© Ă  43 681 villages en 2003. Depuis sa crĂ©ation, la banque a accordĂ© 347,75 milliards de Tk de prĂŞts, (4,3 milliards d'euros) ; 313,11 milliards de Tk (3,9 milliards d'euros) ont Ă©tĂ© remboursĂ©s. La banque se rĂ©clame d'un taux de recouvrement de 98,35 %, comparĂ© aux 95 % de recouvrement en 1998.

Cependant, plusieurs critiques remettent en doute la valeur annoncée ainsi que la méthode de calcul utilisée par la Grameen Bank pour arriver à ce chiffre.

Critiques

Un article du « Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde » (CADTM) met en lumière l’ambiguïté voire le cynisme de l'entreprise de Muhammad Yunus[4].

La féministe belge Hedwige Peemans-Poullet critique de manière virulente la Grameen Bank dans « La miniaturisation de l’endettement des pays pauvres passe par les femmes » [5] - [6].

Notes et références

  1. prix Nobel de la paix 2006 sur le site officiel de la fondation Nobel
  2. Philippe Lukacs, Stratégie pour un futur souhaitable. Quatre créations exemplaires pour un management innovant, Dunod, , p. 54.
  3. Étude de la Grammeen Bank- Le microcrédit au Bangladesh comme moyen d'empowerment Valérie Gilbert, janvier 2009, Chaire C.A. Poissant de recherche sur la gouvernance et l'aide au développement, UQAM, janvier 2009
  4. Muhammad Yunus : Prix Nobel de l’ambiguïté ou du cynisme ?
  5. La miniaturisation de l’endettement des pays pauvres passe par les femmes
  6. Interview d’Hedwige Peemans Poullet effectuée par Défis Sud en 2002

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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