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Glacier François-Joseph

Le glacier François-Joseph, en maori Ka Roimata o Hinehukatere, est un glacier long de 12 km situĂ© dans l'Ouest de l'Ăźle du Sud de la Nouvelle-ZĂ©lande[1].

Glacier François-Joseph
Glacier François-Joseph
Glacier François-Joseph

Pays Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande
RĂ©gion West Coast
District Westland
Massif Alpes du Sud
Cours d'eau Waiho
Type Glacier de vallée
Longueur maximale 12 km
Vitesse d'Ă©coulement 250 m/an
CoordonnĂ©es 43° 28â€Č 00″ S, 170° 11â€Č 30″ E

GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-ZĂ©lande
(Voir situation sur carte : Nouvelle-ZĂ©lande)
Glacier François-Joseph

Avec le glacier Fox, situĂ© Ă  20 km vers le sud et le glacier Melchior, il descend des Alpes du Sud jusqu’à moins de 300 m d'altitude. Le fleuve Waiho Ă©merge de la partie terminale du glacier.

La zone entourant le glacier fait partie du secteur de Te Wāhipounamu, un site classé au Patrimoine mondial.

Son nom occidental est en l'honneur de François-Joseph Ier d'Autriche.

Vue du front du glacier François-Joseph formant une grotte de glace.

Toponymie

La premiĂšre description par les EuropĂ©ens d'un des glaciers de la West Coast (prĂ©sumĂ© ĂȘtre le glacier de François-Joseph) figure dans le journal de bord du navire Mary Louisa en 1859[2]. Le glacier a Ă©tĂ© nommĂ© en 1865 d’aprĂšs le nom de l’empereur François-Joseph Ier d'Autriche par l’explorateur allemand, Julius von Haast. Le nom māori pour le glacier est Ka Roimata o Hinehukatere (« les larmes de Hinehukatere »), provenant de la lĂ©gende locale, qui dit qu’Hinehukatere aimait Ă  grimper dans la montagne et persuada son amour, Wawe, de grimper avec lui. Wawe Ă©tait un grimpeur moins expĂ©rimentĂ© qu’Hinehukatere mais aimait l’accompagner jusqu’à ce qu’une avalanche fauche Wawe du sommet en entraĂźnant sa mort. Hinehukatere eut le cƓur brisĂ© et ses trĂšs nombreuses larmes s’écoulĂšrent de la montagne et gelĂšrent donnant naissance au glacier.

Avancées et retraits

2001
2011
Le glacier François-Joseph, photographié du bas de la vallée
Variations historiques de la position de l’extrĂ©mitĂ© du glacier François-Joseph et des Ă©vĂ©nements qui leur sont associĂ©s[3].

Le glacier est habituellement long de 12 km et se termine Ă  19 km de la mer de Tasman. Le glacier s’est rĂ©tractĂ© depuis la derniĂšre glaciation, oĂč il s’étendait probablement dans la mer, il y a 10 000 Ă  15 000 ans. Il est alimentĂ© par un large champ de neige de 20 km2[4] Ă  haute altitude. Il prĂ©sente une activitĂ© cyclique formĂ©e d’avancĂ©es et de retraits, conditionnĂ©e par la diffĂ©rence entre le volume d’eau de fonte au pied du glacier et le volume de neige alimentant le nĂ©vĂ© sommital.

Le glacier avança rapidement durant le petit Ăąge glaciaire, atteignant un maximum au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle[5]. AprĂšs un retrait de plusieurs kilomĂštres entre 1940 et 1980, le glacier entra en 1984 dans une phase d’avancĂ©e et progressa alors Ă  la vitesse phĂ©nomĂ©nale (pour les standards des glaciers) de 70 cm par jour. Ce flux est environ 10 fois celui des glaciers habituels.

Le comportement cyclique a Ă©tĂ© bien illustrĂ© par un timbre postal Ă©ditĂ© en 1946, dĂ©crivant la vue de l’église anglicane St James. L’église fut construite en 1931 avec une verriĂšre panoramique donnant sur l’autel pour tirer avantage de sa situation. En 1954, le glacier avait disparu de la vue de l’église mais il rĂ©apparut dans le champ de vue en 1997. Ceci est dĂ» aux conditions trĂšs variables du champ de neige 5 Ă  6 ans avant, qui entraĂźnĂšrent un changement dans la position du front glaciaire[4].

Le glacier Ă©tait toujours dans une phase d’avancĂ©e jusqu’en 2008 mais, depuis, il est entrĂ© dans une phase de retrait rapide[6]. Comme c’est le cas pour la plupart de tous les autres glaciers de Nouvelle-ZĂ©lande, qui se trouvent principalement sur le versant oriental des Alpes du Sud, le processus de fonte est attribuĂ© au rĂ©chauffement climatique[7].

Ceci a quelques consĂ©quences fĂącheuses et a crĂ©Ă© quelques incidents de dĂ©bĂącles glaciaires, ou jökulhlaup (inondation par le flux d’eau, qui remplissait un tunnel de glace formĂ© dans le glacier), avec la destruction en 1989 d’un pont sur la route d’accĂšs au glacier[4].

En se basant sur les variations constatĂ©es dans le passĂ©, les scientifiques prĂ©voient que le glacier François-Joseph va se rĂ©tracter de km et perdre 38 % de sa masse d’ici 2100 dans un scĂ©nario de rĂ©chauffement moyen[8].

Tourisme

Vue aérienne plongeant vers le glacier.

La zone du glacier est l’une des principales attractions touristiques de la rĂ©gion de la West Coast, avec environ 250 000 visiteurs par an[4] et jusqu’à 2 700 personnes par jour en 2007[9]. Les randonnĂ©es avec ou sans guide, vers ou sur le glacier, sont possibles. Toutefois, depuis avril 2012, toute promenade sur le glacier nĂ©cessite une autorisation de survol en hĂ©licoptĂšre pour atteindre la langue terminale instable du glacier. Les randonnĂ©es sur le glacier nĂ©cessitent aussi de possĂ©der des Ă©quipements spĂ©cialisĂ©s, et en particulier un piolet et des crampons. Ceux-ci sont habituellement fournis par les tours opĂ©rateurs.

Comme la partie de marche sur le glacier prend beaucoup de temps, quelle que soit la randonnĂ©e entreprise et se termine devant les premiĂšres cascades de glace (une chute d’eau gelĂ©e, s’étalant en plusieurs longueurs vers les terres situĂ©es en dessous), de nombreux touristes rĂ©servent des vols en hĂ©licoptĂšre. Ils sont possibles par le biais des nombreuses compagnies aĂ©riennes, qui habituellement permettent de dĂ©poser leurs clients entre la premiĂšre et la seconde chute de glace, pour une promenade guidĂ©e d’une Ă  deux heures Ă  travers le champ de glace. Bien que le paysage glaciaire change pratiquement tous les jours, du fait du flux anormalement rapide du glacier, certaines randonnĂ©es comprennent des passages Ă  travers des tunnels de glace, qui sont toujours considĂ©rĂ©s comme assez sĂ©curisĂ©s, bien que quelque peu fatigantes.

Vue panoramique du glacier François-Joseph.

En , un touriste australien est mort d’une attaque cardiaque durant le parcourt guidĂ© sur le glacier[10] - [11].

À l’entrĂ©e de la vallĂ©e se trouve le village de Franz Josef, d'une population permanente d’environ 330 rĂ©sidents. Il est situĂ© Ă  km du glacier sur la route State Highway 6 /SH 6 (en) et comporte une station-service fournissant de l’essence, un petit hĂ©liport trĂšs actif, de nombreux logements pour les touristes (avec jusqu’à 2 000 personnes y passant la nuit durant la haute saison) et un certain nombre de restaurants et de magasins[12]. Juste au sud du village, une route stabilisĂ©e conduit de la route principale jusque dans la vallĂ©e du glacier François-Joseph, oĂč l’on trouve un parc de stationnement. Plusieurs petites promenades partent de la route de la vallĂ©e et du parc Ă  voiture et il est aussi possible de faire confortablement du vĂ©lo Ă  partir de Franz Josef, jusqu’au parc de stationnement[13].

Vue de la langue terminale du glacier depuis la fin de la promenade dans la vallée en 2014.

Jusqu’en 2015, la randonnĂ©e dans la vallĂ©e se terminait par un point de vue Ă  environ 50 m de la langue terminale principale du glacier. Depuis environ 2012, le front glaciaire est devenu trop dangereux pour son approche et des panneaux d’avertissement mettent en garde contre le franchissement des barriĂšres de sĂ©curitĂ©, dĂ©limitant le point de vue panoramique.

Une option alternative pour bien voir le glacier est offerte par le circuit d’une journĂ©e de 8 heures, qui grimpe Ă  1 303 m d'altitude Ă  Alex Knob, surplombant le glacier François-Joseph et sa vallĂ©e s’étalant en dessous. Le chemin jusqu'Ă  Alex Knob est d’un bon niveau de randonnĂ©e mais est trĂšs fatigant du fait de la montĂ©e trĂšs abrupte de 1 100 m de dĂ©nivelĂ© et est considĂ©rĂ© comme « relevĂ© » du fait de la durĂ©e de la randonnĂ©e[14].

Notes et références

  1. Glaciers in New Zealand (à partir de Te Ara Encyclopedia of New Zealand|consulté le=16-01-2008)
  2. Eileen McSaveney, « Glaciers and glaciation – Glaciers and people », (consultĂ© le )
  3. Trevor.J. Chinn, Satellite Image Atlas of Glaciers of the World - IRIAN JAYA, INDONESIA,and NEW ZEALAND, coll. « U.S. Geological Survey Professional Paper 1386-H », , 48 p. (ISBN 0-607-71457-3, lire en ligne)
  4. Tasman, Franz Josef and Fox glaciers (à partir de Te Ara Encyclopedia of New Zealand. Consulté le 16-01-2008)
  5. Brian M. Fagan, The Little Ice Age: How Climate Made History, 1300-1850, New York, Basic Books, 2001.
  6. Laura Mills, « Franz Josef Glacier's 'rapid' retreat », The New Zealand Herald,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. Martin Johnston, « Shrinking glaciers near crisis », The New Zealand Herald,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
  8. Brian Anderson, Wendy Lawson et Ian Owens, « Response of Franz Josef Glacier Ka Roimata o Hine Hukatere to climate change », Global and Planetary Change, vol. 63, no 1,‎ , p. 23–30 (DOI 10.1016/j.gloplacha.2008.04.003, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Australian injured by ice on NZ glacier – The Age, 16 fĂ©vrier 2007
  10. (en) ABC News, « Man falls to death on glacier », Australian Broadcasting Corporation, (consulté le )
  11. (en) NZ Herald, « Obese tramper trapped in ice crevasse dies », APN News & Media, (consulté le )
  12. Waiho River at Franz Josef, South Westland (Ă  partir du site web de MinistĂšre de l’Environnement de la Nouvelle-ZĂ©lande (en). ConsultĂ© le=23-05-2008)
  13. « Franz Josef Glacier/Kā Roimata o Hine Hukatere », Département de la Conservation NZ ou DOC (consulté le )
  14. (en) « Alex Knob Track », Department of Conservation NZ (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Ressource relative à la géographie :
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