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Glace synthétique

On appelle glace synthĂ©tique (« synthetic ice Â» en anglais) tout matĂ©riau synthĂ©tique assez glissant pour se substituer Ă  la glace comme une surface de patinage… alors que l’expression « glace artificielle » dĂ©signe gĂ©nĂ©ralement un mĂ©lange d’eau et d’antigel durci par le froid via un groupe de froid (unitĂ© de rĂ©frigĂ©ration).

Glace synthétique aux Jeux olympiques

Les patinoires classiques étant couteuses et très énergivores, divers matériaux synthétiques ont été testés.

Les chimistes ont produit et testé différents matériaux blancs, à la fois légers, résistants et durables, aux surfaces dures et à faible frottement. Ces matériaux doivent être résistants à l’usure induite par l’utilisation de patins à glace standards, à semelle métallique, tout en restant glissants des années durant, si possible avec peu d’entretien.
Ce sont toujours des polymères (matières plastiques denses) qui ont été retenus.

Principe constructif

Une patinoire synthétique typique sera composée de plusieurs couches (panneaux) posées sur un sol plat, lisse et propre. La couche supérieure glissante est généralement assemblée par un dispositif qui maintient la cohérence de l’ensemble, tout en permettant une certaine dilatation thermique de la patinoire si elle est exposée au soleil[1].

Histoire

La première utilisation d’un polymère (plastique dérivé du pétrole) retenue par l’histoire comme substitut à la glace dans le but de faire du patinage date des années 1960, avec l’utilisation de matériaux tels que le plastique polyoxyméthylène (ou POM) développé par la firme DuPont au début des années 1950 et commercialisé à partir de 1959 sous le nom de DELRIN.

Différents types de « glace synthétique » utilisant des polymères de même origine étaient disponibles dans les années 1960, mais présentant deux défauts principaux :

  • ils Ă©taient bien moins « glissants » que la glace naturelle sans l’application d’un lubrifiant (silicone) sur la piste. Ce silicone s’accumulait en surface en accrochant la saletĂ© et en salissant le support, qui de plus vieillissait mal sous les ultraviolets solaires.
  • il fallait assembler des panneaux de petite taille sans traces de « soudure » ressenties par les patineurs ou risquant de les faire chuter, ce qui Ă©tait Ă  l’époque impossible dans la durĂ©e (Les panneaux sont aujourd’hui assemblĂ©s grâce Ă  un dispositif en queue d'aronde qui permet des « coutures » presque indĂ©tectables).

Ces deux problèmes ont été suffisants pour donner aux glaces synthétiques une mauvaise réputation qui a persisté des années 1970 aux années 1990[2].

Glace synthétique moderne

Des années de recherche et développement ont permis d'améliorer les caractéristiques de glisse et patinage de la glace synthétique pour les rendre très proches de celles de la glace réelle. Les insuffisances technologiques des années 1960 à 1990 ont été surmontées.

Des matériaux polymères spéciaux ont été spécialement développés pour le patinage, ainsi que des lubrifiants spécifiquement conçus pour le polymère. Celui-ci peut les absorber sans que la surface ne soit jamais collante ni n’attire les contaminants tout en fournissant une glisse semblable à celle de la glace. Certains panneaux ne requerraient pas de liquide, mais cette théorie n'est pas encore prouvée et ne durerait qu'un certain temps.
Les méthodes d'assemblage ont été améliorées pour que les joints entre panneaux soient lisses et ne varient pas avec les écarts de température. Cela donne une surface de patinage plus sûre et plus prévisible.

Théorie

Sur la vraie glace, au passage de la lame d’un patin, les frottements et la pression liquéfient localement la glace, ce qui lubrifie la surface et facilite la glisse[3].
L’imitation la plus réaliste de la glace naturelle est obtenue avec les panneaux haut-de-gamme de glace synthétique qui intègrent des perles microscopiques sur leur surface pour imiter l’effet de la très légère fonte de la glace sous la lame du patin, pour contribuer à réduire la trainée et le frottement et procurer des sensations très similaires. Les matériaux utilisés sont des polyéthylènes d'un grade supérieur. Le silicone a été abandonné au profit de produits biodégradables et solubles dans l'eau, qui diminuent la traînée ou le frottement sur la surface synthétique. Les produits et quantités utilisés varient selon les types de matériaux.

Avantages

Par rapport à la vraie glace ou à la glace artificielle, la glace synthétique est

  • beaucoup moins coĂ»teuse et plus facile Ă  installer (une patinoire synthĂ©tique est dĂ©montable et peut ĂŞtre assemblĂ©e en seulement quelques heures, ce qui la rend intĂ©ressante pour les spectacles itinĂ©rants, Ă©vènements brefs ou des expositions publiques)
  • beaucoup moins coĂ»teuse Ă  entretenir
  • indĂ©pendante d’une alimentation en eau qui n’est plus requise, pas plus qu’aucun Ă©quipement de rĂ©frigĂ©ration ;
  • facile Ă  nettoyer (le matĂ©riel sophistiquĂ© de toilettage de la surface n’est plus nĂ©cessaire ; un simple nettoyage pĂ©riodique destinĂ© Ă  enlever les contaminants suffit sur les matĂ©riaux modernes) ;
  • facile Ă  installer n'importe oĂą, du moment qu’on dispose d’un sol plat ;
  • intĂ©ressante pour des entrainements en plein air toute l’annĂ©e (force et vitesse, avec possibilitĂ© de faire des pistes inclinĂ©es dans les virages, ce qui serait impossible ou très couteux avec de l’eau).

Pour les installations à long terme le modèle TSLOT est le seul modèle conçu pour les municipalités et le marché extérieur. Le modèle dove tail est conçu et fabriqué pour des installations intérieures.

Inconvénients

  • le plus gros dĂ©savantage est la qualitĂ© de la glisse pour le patineur. Cette dernière est sans commune mesure avec une patinoire classique. Le patineur doit ainsi fournir significativement plus d'efforts pour parcourir une mĂŞme distance (ce qui peut ĂŞtre un avantage dans le cas d’entraĂ®nements spĂ©ciaux). Beaucoup de patineurs trouvent cela moins agrĂ©able.
  • les patinoires synthĂ©tiques usent plus rapidement (d'un facteur de quatre) les lames des patins[4].
  • certains polymères nĂ©cessitent quand mĂŞme l'application d'un lubrifiant (maintenant biodĂ©gradable selon les fabricants).
  • les filières de recyclage en fin de vie ne semblent pas clairement prĂ©vues, mais en termes d’écobilan, c’est une solution a priori plus intĂ©ressante que celle d’une patinoire classique.

Notes et références

  1. Histoire et futur des glaces synthétiques (History and Future of Synthetic Ice)
  2. Skating and Science
  3. John, Geraint; Campbell, Kit (1996). Swimming Pools and Ice Rinks. Architectural Press. p. 242.

Voir aussi

Articles connexes

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