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Giulia Lama

Giulia Lama (1er octobre 1681-7 octobre 1747) est une peintre italienne, active Ă  Venise.

Giulia Lama
Portrait de Giulia Lama
par Giovanni Battista Piazzetta
Naissance
Décès
Activités
Lieu de travail

Biographie

Elle est née en 1681 dans la paroisse de Santa Maria Formosa à Venise. Elle est d'abord formée par son père, le peintre Agostino Lama, puis étudie aux côtés d'un ami d'enfance, Giambattista Piazzetta (1683–1754), peintre rococo de divers sujets religieux et peintures de genre. Du fait de leur apprentissage commun, leurs styles sont similaires dans les contrastes nets de la lumière et de l'ombre. Piazzetta a peint un portrait d'elle vers 1715-1720.

Poétesse par goût et brodeuse par nécessité, elle connut une existence difficile dans un grand isolement[1]. C'est ainsi qu'en parle l'abbé Conti dans une lettre qu'il écrit à Mme de Caylus en mars 1728 : « La pauvre femme est persécutée par la peinture, mais son talent triomphe de ses ennemis. Il est vrai qu'elle est aussi laide qu'elle est intelligente, mais elle parle avec grâce et élégance, de sorte que l'on pardonne facilement son visage... Elle vit cependant une vie très retirée ». Il révèle également qu'en plus d'être un grand peintre, elle était douée en mathématiques, très bonne poétesse, et dentellière très créative. Il met également en évidence l'opposition des artistes masculins à la carrière d'une femme et les préjugés concernant la beauté physique, un problème auquel a également été confrontée Rosalba Carriera.

Elle était connue pour son apparence simple dont elle a joué dans son autoportrait de 1725.

Ĺ’uvre

Judith et Holopherne, 1730-1740
Gallerie dell'Accademia de Venise

Son style sombre et tendu contraste avec les couleurs pastel dominantes de la fin de l'ère baroque[2]. Elle adopte la composition dramatique et les types de physionomie de Piazzetta, mais accentue les effets de clair-obscur et les distorsions anatomiques[1].

Elle a été active en tant que peintre et poète à Venise jusqu'après 1753. Contrairement à la plupart des femmes de son époque qui n'avaient pas accès à l'étude des nus, elle semble avoir été une des premières à briser cette barrière. Plus de 200 dessins récemment découverts montrent clairement qu'elle a en effet étudié les figures nues masculines et féminines lors de sa formation.

Autoportrait, 1725

Elle a peint des portraits sensibles comme Jeune homme avec un turban, mais surtout des sujets religieux pour des commandes de retables. L'un d'eux, une Crucifixion, est conservé à l'Église San Vidal, un autre Vierge à l'enfant avec deux saints est à l'Église Santa Maria Formosa[1]. C'est grâce à l'identification de trois de ses retables dans un guide vénitien de 1733 qu'on a pu reconstituer sa carrière artistique. Son travail avait été attribué précédemment à de grands noms d'artistes et il a été nécessaire de redistribuer des œuvres non seulement de Piazzetta, mais aussi d'artistes tels que Federico Bencovich, Domenico Maggiotto, Francesco Capella et Zurbarán, entre autres. Seul un petit nombre de ses tableaux est daté.

Notes et références

  1. Giovanna Nepi Sciré, « Biographies », dans La Peinture dans les Musées de Venise, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN 978-2-8099-0019-4), p. 583
  2. (en) Christiane Weidemann, Petra Larass et MĂ©lanie Klier, 50 Women Artists You Should Know, Munich: Prestel, , 2008 (ISBN 9783791339566), p. 45
  3. Notice Thyssen-Bornemisza
  4. « 873-1-48 Le Martyre de saint Jean l'évangéliste », sur collections.mbaq.fr (consulté le )

Bibliographie

  • Michael Bryan, Dictionary of Painters and Engravers, Biographical and Critical (Volume II L-Z), York St. #4, Covent Garden, London; Original from Fogg Library, Digitized May 18, 2007, George Bell and Sons, , 7 p. (lire en ligne)

Liens externes

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