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Georges Benne

Georges Benne est un architecte français (1889-1971). Il est principalement actif entre 1917 et 1971 à Castres dans le département du Tarn, dont il devient architecte de la ville. Il appartient à une famille de bâtisseurs, dont chacun des membres a laissé tour à tour son empreinte sur l’architecture et l’urbanisme de la ville de Castres et des villages tarnais alentours, au pied de la montagne Noire.

Georges Benne
Biographie
Naissance

Castres
Décès
Nationalité
Activité
Architecte de la ville de Castres
Période d'activité
1917-1971
Autres informations
Distinction
Croix de Guerre ; chevalier de la LĂ©gion d'honneur
Ĺ’uvres principales

Biographie

Georges Benne est né le 14 mars 1889 à Castres. Georges aurait rejoint, à 16 ans, les Compagnons du devoir et du Tour de France selon les dires de la famille. Il y aurait acquis les savoir-faire de menuisier, maçon et charpentier. En 1909, lors de son recensement militaire, il se présente sous la profession d’entrepreneur en bâtiment. Il habite dans la maison familiale, au 5 rue Crabié à Castres. De niveau d’instruction 3, il semble qu’il n’ait pas poursuivi de formation secondaire après son certificat d’études. Cette qualification dans le monde du bâtiment pourrait expliquer son incorporation dans le 2e régiment du génie à Alger en 1910. Après les deux années réglementaires de service militaire, il intègre la réserve du 2e génie à Montpellier en 1912. Il est appelé sous les drapeaux en octobre 1914. En février 1916, alors sergent, il est gravement blessé par éclat d’obus dans l’Aisne « en dirigeant un chantier à découvert dans un endroit particulièrement exposé ». Retrouvé inanimé parmi plusieurs soldats morts, il a subi une trépanation occipitale à gauche. Il est présenté comme un « excellent sous-officier, énergique et très brave, n’hésitant jamais à remplir les missions les plus périlleuses[1] ». Réformé, il est reconnu Grand Mutilé de guerre, puis reçoit plusieurs distinctions : la Médaille militaire, la Croix de guerre et celle de chevalier de la Légion d’honneur.

Georges Benne est nommé architecte de la ville de Castres le 17 février 1917, fonction qu’il exerce jusqu’à sa retraite en février 1955. Il réalise plusieurs équipements d’envergure et sa carrière est mise en valeur lors de son éloge funèbre paru dans La Dépêche du Midi du 16 février 1971 : « Avec M. Georges Benne, c’est une éminente personnalité de notre ville qui disparaît et dont M. Coudert, maire de Castres, disait : “C’était un homme et un travailleur remarquable qui a fait Castres au poste important qu’il a occupé avec talent.” En effet, durant ses quarante années en tant qu’architecte municipal, il n’y a pas eu de grande réalisation qui ne soit marquée de son empreinte. Nous pensons en particulier aux écoles, au groupe scolaire Villegoudou, à la piscine d’hiver et à bien d’autres réalisations qui font de Castres la ville que l’on connaît[2]. » Durant sa carrière, Georges cumule l’exercice d’architecte municipal avec celui d’architecte libéral. Il s’est établi au 25, boulevard du Maréchal-Foch à Castres, sa propre maison-agence qu’il conçoit dans le style Art déco.

Principales réalisations

Les réalisations architecturales notables de cet architecte sont les suivantes[3] - [4] :

  • 1929-1935 - Groupe scolaire Villegoudou[5], boulevard Docteurs Aribat Ă  Castres (protĂ©gĂ© au titre des Monuments historiques). Cet Ă©difice est rĂ©alisĂ© sous la municipalitĂ© d'Henri Sizaire.
  • 1937 - Anciens piscine et bains-douches Villegoudou, 19 rue Villegoudou Ă  Castres (aujourd'hui Leclerc culturel)[6] - [7]

Une dynastie de bâtisseurs

Le premier bâtisseur de la dynastie Benne est Louis-Philippe, tailleur de pierre, né en 1838 à Castres[8]. Il s’est tourné vers un métier du bâtiment, bien que son père, Benoît, fût fileur, puis tisserand dans le hameau d’Hauterive, entre Castres et Labruguière, probablement au sein d’une filature installée sur les rives de l’Agout. A décès de Benoit en 1843, Angélique a pu passer ses premières années de veuvage au sein de sa famille maternelle avec ses deux enfants et c’est au sein de cette famille que se dessine l’itinéraire professionnel de Louis-Philippe. Installés à Navès, un petit village limitrophe de Castres, son grand-père maternel, décédé en 1824, était charpentier, et son grand-oncle maternel traceur, tailleur de pierre et maçon. Le fils de ce dernier, Frédéric François Passebosc, est également tailleur de pierre, puis maçon, formé probablement par son père dans la tradition du métier. Frédéric François n’aura un fils qu’en 1858. Il est tout à fait envisageable qu’il ait formé Louis-Philippe, peut-être dès l’âge de 10 ans, afin de lui transmettre son savoir-faire et qu’il puisse l’assister dans son travail. En 1853, Angélique épouse en secondes noces Jacques Raissiguier, charpentier à Navès.

Lors de son mariage avec Marie Scholastique Batigne, couturière, Louis-Philippe est tailleur de pierre à Castres. Le couple est installé rue de la Durenque à la naissance de leur premier enfant, Paul, en 1861, ainsi qu’à la naissance d’Henri-Eugène en 1863. Henri-Eugène Benne se présente comme entrepreneur à son mariage, en 1886, avec Marie Jeanne Elisa Gaziniol. L’entrepreneur Henri Benne Fils se retrouve ainsi associé à la construction du théâtre municipal de Castres, dessiné par l'architecte toulousain Joseph Galinier en 1904. Il est chargé des lots parquets, menuiseries, vitres, couvertures et zingueries. Il se présente comme architecte-expert dans l’acte de mariage de sa fille Marthe en 1921.

Henri-Eugène Benne a deux fils, Raoul, né en 1887, et Georges, né en 1889. Une fille Marthe suit en 1899. Alors étudiant, Raoul, s’inscrit sur la liste « engagé volontaire » à la mairie de Bordeaux le 5 juillet 1904, en qualité d’apprenti élève mécanicien pour le 5e dépôt des équipages de la flotte. On le retrouve 2e maître mécanicien le 24 mars 1911. Il est réformé en 1920. Georges lui confie en 1931 le rôle d’architecte-adjoint à la mairie de Castres.

Le fils de Georges, Maurice Benne[9], né en 1921, devient également architecte. Il commence sa formation à l’Ecole régionale d'architecture de Toulouse, puis rejoint l’atelier de Charles Lemaresquier à l’ENBA de Paris, dont il est diplômé en 1946. Il revient à Castres et cumule comme son père auparavant la fonction d'architecte de la ville avec celle d'architecte libéral, s'attirant les critiques de ses confrères. Le fils de Maurice, Henri Benne, architecte en exercice libéral, clôture la lignée de bâtisseurs-architectes Benne.

Notes et références

  1. « Georges BENNE, L’Illustration, planche no 477, fascicule de seize planches édité en même temps que le no 3 894 du 20 octobre 1917 mais vendu séparément. »
  2. « Eloge funèbre de Georges Benne », La dépêche du Midi,‎
  3. CAUE Tarn, Archives départementales du Tarn, Perspective. Regards sur l'architecture dans le Tarn au XXe siècle, Albi, Un autre reg'art,
  4. « Sur les traces de Georges Benne », sur ladepeche.fr (consulté le )
  5. Ministère de la culture, « Groupe scolaire Villegoudou »
  6. « Se connecter à Facebook », sur Facebook (consulté le )
  7. « Castres. Un espace culturel Leclerc dans la piscine Villegoudou », sur ladepeche.fr (consulté le )
  8. Girard Laura et Ringon Constance, « Du tailleur de pierre à l’architecte : la dynastie Benne à Castres, cinq générations de bâtisseurs du XIXe au XXe siècle. », Dynastie d’architectes et d’artistes en province XIXe-XXe siècles : entre héritage, transmission et famille de créateurs, Clermont-Ferrand, PUPB,‎
  9. Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts de Paris (1800-1968), AGORHA - Bases de données de l'Institut national d'histoire de l'art, Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts de Paris (1800-1968) et Institut national d'histoire de l'art, Benne, Maurice, (lire en ligne)

Sources d'archives

  • Archives dĂ©partementales du Tarn, Ă©tat civil, 4 E 65/24, 4 E 65/37, 4 E 65/119 ; projets communaux 2 O 6510, 11, 17.
  • Archives communales de Castres, 2K31 fonctionnement du service architecture ; 1D45 dĂ©libĂ©rations 1933-1935 ; 4M44-60 groupe scolaire Villegoudou ; 1M60-73 piscine et bains-douches, permis de construire.
  • Archives du Conseil rĂ©gional de l'Ordre des Architectes Occitanie, dossier Georges Benne, dossier Maurice Benne.
  • Archives de l’ISDAT (anciennement beaux-arts), dossier Ă©tudiant de Maurice Benne.

Voir aussi

Bibliographie

  • https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA81000061
  • Georges BENNE, L’Illustration, planche no 477, fascicule de seize planches Ă©ditĂ© en mĂŞme temps que le no 3 894 du 20 octobre 1917 mais vendu sĂ©parĂ©ment. Extrait du site de L’Illustration : http://revue.lillustration.com
  • Girard Laura, Ringon Constance, « Du tailleur de pierre Ă  l’architecte : la dynastie Benne Ă  Castres, cinq gĂ©nĂ©rations de bâtisseurs du XIXe au XXe siècle. »in Collectif, Dynastie d’architectes et d’artistes en province XIXe-XXe siècles : entre hĂ©ritage, transmission et famille de crĂ©ateurs, Clermont-Ferrand, PUPB, 2023.
  • CAUE Tarn, Archives dĂ©partementales du Tarn, Perspective. Regards sur l'architecture dans le Tarn au XXe siècle, Un autre reg'art, Albi, 2020.
  • Girard Laura, L'architecture de brique en Midi toulousain (1910-1947). Les architectes face au renouvellement technique et culturel, sous la direction d'Enrico Chapel et de Françoise Blanc, mĂ©moire de thèse de doctorat, UniversitĂ© Toulouse Jean-Jaurès et ENSA Toulouse, 2019.
  • Girard Laura, « Le chantier de la piscine et des bains-douches Ă  Castres (1930-1938) : adjudication Ă  forfait et main-d’œuvre Ă©trangère », (chap. IV « Droit et Ă©conomie de la construction », p. 453-460), in Gilles BIENVENU, Martial MONTEIL, HĂ©lène ROUSTEAU-CHAMBON (dir.), Construire ! entre AntiquitĂ© et Ă©poque contemporaine, actes du 3e Congrès francophone d’histoire de la construction, Nantes, 21-23 juin 2017, Paris, Éd. Picard, 2019.
  • Girard Laura, « Le groupe scolaire Villegoudou Ă  Castres : pour une histoire matĂ©rielle et sociale de l’architecture de briques dans le Midi-PyrĂ©nĂ©es (1919-1945) », in Antonella MASTRORILLI, Clotilde FROMENTIN, Ghislain HIS, Cahiers thĂ©matiques no 15. MatĂ©rialitĂ©s, Lille, Éd. de la Maison des sciences de l’homme, ENSAP Lille, 2016.
  • Papillault RĂ©mi, Guide d'architecture du XXe siècle en Midi toulousain, PUM, Toulouse, 2016

Liens externes

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