Genshin
Genshin (源信; 942 - ), également connu sous le nom Eshin Sozu, est le plus influent d'un certain nombre de penseurs de l'école du bouddhisme Tendai actifs au cours des Xe et XIe siècles au Japon[1].
Naissance | Taima (en) |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
源信 |
Activités |
Maître |
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Âge de la dégénérescence et dévotion à Amitābha
Genshin est un intellectuel et un religieux de haut vol, qui embrassa une doctrine de dévotion au Bouddha Amida. Cette doctrine enseigne que, puisque le Japon est entré dans le mappō, l'« âge de dégénérescence » de la « loi dernière », le seul espoir de salut réside dans le recours à la puissance d'Amitābha (un autre nom d'Amida). Les autres doctrines, selon lui, ne peuvent pas aider un individu parce qu'elles dépendent de « l'auto contrôle » (jiriki) — qui ne peut prévaloir dans le chaos de l'âge dégénéré, lorsque la puissance d'un autre (tariki) est nécessaire.
Dans son approche de la renaissance dans la Terre Pure, Genshin insiste sur les pratiques visuelles de méditation, alors que les sectes plus tardives de la Terre Pure favorisent la dévotion jaculatoire (récitation verbale) du nembutsu.
Dans le bouddhisme Jōdo shinshū, Genshin est considéré comme le 6e patriarche. Il passe pour avoir fondé l'école Enshin du bouddhisme Tendai, et pour avoir épousé la doctrine de l'« éveil originel » ou hongaku (本覚), selon laquelle chaque être est naturellement « éveillé » mais l'ignore.
Œuvre
La doctrine de Genshin est exposée dans son magnum opus, le Ōjōyōshū (往生要集 (« Recueil de l'essentiel pour s'en aller renaître [dans la Terre Pure] ») (985), dont les éditions ultérieures seront enrichies de représentations saisissantes du bonheur des bienheureux et de la souffrance de ceux condamnés au chaos.
Ce texte offre une présentation systématique de la littérature chinoise de l'école de la Terre pure, et il joua un rôle important dans l'établissement de la future école japonaise de la Terre pure[2]. Par ailleurs, il s'agit là d'un des rares ouvrages japonais qui ait été repris en Chine, où il influença à son tour le bouddhisme[2].
Influence dans le Japon contemporain
L'influence de Genshin dans la culture japonaise contemporaine est principalement due à son traité Ōjōyōshū, en particulier les descriptions terribles du royaume de l'enfer bouddhiste (地獄 jigoku) qui ont inspiré un genre propre d'histoires d'horreur et de moralité. Le film japonais Jigoku, sorti en 1960, a été influencé par le Ōjōyōshū de Genshin, entre autres œuvres.
Genshin laisse plus de trente ouvrages qui, aujourd'hui encore, nourrissent la pensée de la Terre Pure [3].
On notera que l'image d'Amida Nyorai dans le bâtiment principal du Yasaka-ji, sur l'île de Shikoku, passe pour être de la main de Genshin à l'époque de Nara.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Genshin » (voir la liste des auteurs).
- Robert E. Buswell Jr. et Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, 2014 (ISBN 0-691-15786-3), p. 318.
- (en) Damien Keown, Oxford Dictionary of Buddhism, Oxford, Oxford University Press, , 357 p. (ISBN 978-0-192-80062-6), p. 100
- « Biographies of Dharma Masters » (consulté le )