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Gao Giong

GĂĄo Giồng est un site touristique Ă©cologique situĂ© au ViĂȘt Nam, dans la province de Dong Thap, district de Cao LĂŁnh, sur la commune de GĂĄo Giồng. Il se situe Ă  environ 15 km de la capitale de la province, Cao LĂŁnh. Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© au cƓur d'une forĂȘt de cajeputs qui existe depuis 1985, et dont la superficie est de 1657 hectares.

La forĂȘt de cajeputs de Gao Giong

Historique

Une région en friche

Aux alentours de 1975, ce qui est actuellement la forĂȘt de cajeputs de GĂĄo Giồng n’était qu’une rĂ©gion en friche au sol acide, oĂč poussaient seulement les joncs et quelques bosquets de cajeputs. « Les moustiques sifflant comme des flĂ»tes et les sangsues telles des vermicelles dans la soupe » se reproduisaient Ă  merveille dans les nombreux Ă©tangs, canaux et arroyos naturels. Quelques essais de culture du riz dans cette rĂ©gion, de part et d’autre des canaux, durent ĂȘtre abandonnĂ©s, tant les rendements Ă©taient faibles. Les habitants se rabattirent sur la pĂȘche et la chasse aux rats, aux serpents et aux tortues. On ne pouvait se dĂ©placer qu’en barque Ă  la saison des pluies, et Ă  pied Ă  la saison sĂšche.

Mise en place du défrichage

Le gouvernement vietnamien et le district de Cao LĂŁnh organisĂšrent le dĂ©frichage de la Plaine des joncs. Sceptiques quant au bĂ©nĂ©fice d’une telle entreprise, nombreux furent ceux qui optĂšrent pour un projet alternatif : creuser des canaux, dĂ©barrasser la terre de son aciditĂ©, planter du riz dans l’espoir d’en rĂ©colter quelques tonnes chaque annĂ©e et ainsi rĂ©pondre au besoin urgent de nourriture de cette Ă©poque. Mais le riz poussait toujours aussi mal sur ces terres.

Le district de Cao Lãnh envoya de nombreux jeunes défricher la région. Ils étaient alors appelés la « force 705 ».

Un défrichage difficile mais fructueux

DĂšs les premiers temps, la force 705 rencontra de nombreuses difficultĂ©s. À la saison sĂšche, il fallait parcourir plus de km avec les buffles pour trouver de l’eau potable. Sinon, l’eau Ă©tait presque noire Ă  cause de la dĂ©composition des vĂ©gĂ©taux : il fallait l’éclaircir a l’aide de pierre d’alun pour la rendre utilisable pour laver quoi que ce soit. Le soir venu, il fallait vivre sous la moustiquaire. À la saison des pluies, on joignait plusieurs barques cĂŽte Ă  cĂŽte pour vivre dessus. On chassait, on pĂȘchait, la nourriture globalement ne manquait pas, hormis peut-ĂȘtre Ă  la saison sĂšche, mais les lĂ©gumes Ă©taient rares.

L’objectif premier Ă©tait de creuser un rĂ©seau d’irrigation d’eau douce. La force 705 est peu Ă  peu parvenue Ă  diminuer considĂ©rablement la surface de terres en friche et l’aciditĂ© de l’eau, Ă  creuser des canaux et Ă  planter des cajeputs jusqu’à former une forĂȘt, tout cela Ă  la seule force de ses bras. Ce sont des cajeputs qui furent plantĂ©s, car c'est la seule espĂšce qui pousse bien sur ces terres : Elle supporte d'avoir les pieds dans l'eau durant la pĂ©riode d'inondation (de septembre Ă  novembre), grandit vite et fournit Ă  la fois un excellent combustible et un matĂ©riau de construction trĂšs solide. Dans un premier temps, ils furent plantĂ©s pour l’exploitation. Ce n'est que dans un second temps que leur prĂ©sence trouva un but Ă©cologique : protĂ©ger l'Ă©cosystĂšme. Le cajeput est donc une espĂšce d’arbre caractĂ©ristique de la Plaine des Joncs.

Tourisme Ă©cologique

Création d'un site touristique

Dans le but d’exploiter au maximum le potentiel de la forĂȘt, le district de Cao LĂŁnh a cherchĂ© Ă  partir de 2003 Ă  dĂ©velopper le tourisme Ă©cologique sur le site. Avec un capital de dĂ©part de 700 millions de Dong (soit environ 30 000 â‚Ź) et un projet de prĂ©servation de 300 hectares de cette forĂȘt ĂągĂ©e de prĂšs de 10 ans, le site Ă©cologique de GĂĄo Giồng est entrĂ© en activitĂ©.

Un site Ă©cologique

Lors de la crue de septembre les riziĂšres de Gao Giong sont entiĂšrement recouvertes d'eau

Les visiteurs ne viennent pas Ă  GĂĄo Giồng seulement pour profiter de la nature, mais aussi par curiositĂ© : comment des hommes sont-ils parvenus Ă  faire de cette rĂ©gion en friche une « Plaine des Joncs miniature » ?

GĂĄo Giồng rassemble en effet de nombreuses particularitĂ©s de cette rĂ©gion. Le site rĂ©gule la crue. Il crĂ©e un environnement sain pour toute la rĂ©gion. De nombreux habitants se sont d'ailleurs installĂ©s en bordure de la forĂȘt. Mais c'est aussi un lieu d’accueil pour de nombreuses espĂšces animales spĂ©cifiques de la Plaine des Joncs. De nombreuses espĂšces rares inscrites dans le RĂ©pertoire des oiseaux du monde, tel le hĂ©ron cendrĂ©, se sont installĂ©es dans la forĂȘt.

L'organisation de la visite

De nombreuses espĂšces d'oiseaux se sont installĂ©es dans la forĂȘt de cajeputs

On peut se rendre Ă  GĂĄo Giồng soit par la route, soit en bateau. Sur place, les visiteurs peuvent monter une tour de 18 mĂštres pour contempler la mer de verdure qui s’offre Ă  eux : la forĂȘt de cajeputs, les riziĂšres, les joncs... Ils verront passer quelques vols de hĂ©rons cendrĂ©s, de grues et autres oiseaux Ă  la recherche de nourriture, ou de retour vers leur nid. Ensuite les visiteurs sont invitĂ©s Ă  prendre place sur une barque, oĂč une jeune fille en tunique traditionnelle les guide Ă  travers la forĂȘt de cajeputs, jusqu’à une rĂ©serve naturelle d’oiseaux. LĂ , ils ne pourront qu’entendre leurs piaillements venus de toutes parts, et s’émerveiller devant cette multitude.

Les touristes peuvent aussi dĂ©guster sur place un repas typique de la Plaine des Joncs : poisson grillĂ© accompagnĂ© de feuilles de lotus, le tout trempĂ© dans la sauce nuoc mam (l’incontournable sauce de poisson en saumure), poisson au caramel, etc. Le repas est encore plus chaleureux s’il est accompagnĂ© d’alcool de riz au miel de cajeput. Tout cela en pleine nature, dans un environnement on ne peut plus pur.

Bilan d'activité

Depuis sa crĂ©ation, le site Ă©cologique de GĂĄo Giồng a accueilli plus de 300 000 visiteurs. Son activitĂ© croĂźt, les services proposĂ©s se diversifient. Dans le futur, GĂĄo Giồng devrait devenir un site incontournable pour les touristes venus visiter la rĂ©gion de Đồng ThĂĄp, ou mĂȘme, plus gĂ©nĂ©ralement, le delta du MĂ©kong.

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