GĂ©rard Leymang
Le père Gérard Leymang, né le à Lamap (près d'un centre de missionnaires catholiques sur l'île de Malekula aux Nouvelles-Hébrides) et mort le à Nouméa[1], est un homme politique, prêtre catholique et journaliste vanuatais. Issu de la minorité francophone de la population autochtone des Nouvelles-Hébrides, il est l'une des principales figures de la vie politiques durant la transition vers l'indépendance, brièvement premier ministre en 1979, et « grand défenseur de la francophonie »[1].
GĂ©rard Leymang | |
Fonctions | |
---|---|
Premier ministre des Nouvelle-HĂ©brides | |
– | |
Prédécesseur | George Kalsakau |
Successeur | Walter Lini |
Biographie | |
Nationalité | vanuataise |
Parti politique | UCNH |
Profession | prĂŞtre catholique |
Après des études secondaires en Nouvelle-Calédonie, il est ordonné prêtre en 1962. À la fin des années 1960, il étudie notamment la science politique et l'économie à l'Institut d'études supérieures catholiques à Lyon, en France. Il revient en 1970 aux Nouvelles-Hébrides, condominium colonial franco-britannique où se développent alors des mouvements politiques anti-coloniaux, généralement anglophones. Il entre en politique, s'opposant à la volonté des nationalistes d'obtenir une indépendance rapide ; il argue que la colonie n'y est pas encore prête. Député de l'Union des communautés des Nouvelle-Hébrides (UCNH, mouvement conservateur et modéré, francophone), il plaide pour un développement graduel de la colonie, afin de la préparer à l'indépendance. Il souhaite notamment la formation de cadres francophones pour éviter une domination du pays par les anglophones, mieux préparés à gouverner. En , il est élu premier ministre par l'Assemblée législative, succédant à George Kalsakau. Il invite avec succès les nationalistes anglophones du Parti national, qui jusque-là boycottaient l'assemblée coloniale, à rejoindre son gouvernement d'unité nationale, formé le . En , il prend la présidence du comité constitutionnel[2] - [3].
Le Parti national remporte les élections de novembre 1979, et Gérard Leymang cède la direction du gouvernement à Walter Lini. Ce dernier mène le pays à l'indépendance l'année suivante. Leymang, qui reproche au président français Valéry Giscard d'Estaing d'avoir « trahi » les francophones en permettant une indépendance trop rapide du pays, s'engage contre ce qu'il décrit comme une répression culturelle de la minorité francophone par le gouvernement Lini. En 1991, le francophone conservateur Maxime Carlot Korman est élu premier ministre, et Gérard Leymang devient l'un de ses conseillers politiques[3].
Références
- « Disparition du père Gérard Leymang », Les Nouvelles calédoniennes, 3 mai 2002
- (en) Brian Macdonald-Milne et Pamela Thomas, Yumi Stanap: Some people of Vanuatu, Université du Pacifique Sud, 1994, pp.230-31
- Éric Wittersheim, Des sociétés dans l'État : anthropologie et situations postcoloniales en Mélanésie, Aux lieux d'être, 2006, pp.143-146