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Fusil d'assaut

Un fusil d'assaut est une arme d'Ă©paule conçue pour qu'un soldat soit capable de tirer de façon efficace jusqu'Ă  environ 300 mètres en mode semi-automatique (distance au-delĂ  de laquelle les cibles sont difficilement distinguables sans lunette), et Ă  environ 30 mètres en tir automatique.

Le Stg44 allemand, premier véritable fusil d'assaut.

Le fusil d'assaut offre une grande polyvalence :

  • il peut en effet tirer au coup par coup, comme un fusil classique. Il dispose alors d'une prĂ©cision et d'une portĂ©e pratique comparables Ă  celles du fusil ;
  • il peut aussi tirer par rafales, limitĂ©es ou non. La prĂ©cision et la portĂ©e diminuent, mais l'arme dispose alors de la capacitĂ© de saturation Ă  courte distance du pistolet mitrailleur ;
  • bon nombre de fusils d'assaut peuvent aussi tirer des grenades spĂ©cifiques depuis leur canon (dites « grenades Ă  fusil »), mĂŞme si la tendance actuelle est plutĂ´t de leur adjoindre pour cela un lance-grenades de 40 mm qui a l'avantage de possĂ©der une meilleure portĂ©e et prĂ©cision, malgrĂ© le manque de puissance de ce type de grenade en comparaison avec les grenades Ă  fusil.

Historique

L'avtomat Fedorova, modèle 1916.

Le premier fusil d’infanterie qui peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme un fusil d’assaut fut l’avtomat Fedorova modèle 1916, introduit en petit nombre par l’armĂ©e russe, plus tard utilisĂ© pendant la rĂ©volution d'Octobre. Le concepteur de ce fusil, qui tirait la cartouche japonaise 6,5 mm Arisaka M38, Ă©tait Vladimir Grigorievitch Fedorov. L'arme fonctionnait par recul du canon, ce qui faisait pivoter le bloc de verrouillage pour libĂ©rer la culasse. Le magasin contenait 25 coups.

Le fusil d'assaut est une arme spécifiquement militaire apparue au cours de la Seconde Guerre mondiale dans l'armée allemande sous la forme du FG-42, qui restait néanmoins plus proche du fusil mitrailleur que du fusil d'assaut, puis du Sturmgewehr 44, considéré comme le premier véritable fusil d'assaut. Ce dernier chambrait une munition d'une puissance inférieure aux munitions de fusil, mais plus puissantes que celle des pistolets mitrailleurs. La puissance des munitions a toujours été déterminante lors de la mise au point de ce type d'arme.

Ainsi, les premiers fusils d'assaut occidentaux, industrialisĂ©s durant les annĂ©es 1950, Ă©taient lourds et encombrants, car chambrĂ©s pour la puissante munition de 7,62 OTAN, tandis que leur chargeur ne comprenait gĂ©nĂ©ralement que 20 cartouches. Le FN FAL, longtemps utilisĂ© par l'armĂ©e britannique, est un bon exemple des armes de l'Ă©poque. Elles offrent une excellente allonge en tir semi-automatique (jusqu'Ă  600 mètres) mais cette munition est Ă  la fois trop lourde, trop encombrante et trop puissante (Ă©nergie Ă  la bouche E0 d'environ 3 500 joules) pour un fusil automatique. Pour rĂ©duire certains effets nĂ©fastes de l'important recul gĂ©nĂ©rĂ©, la crosse d'Ă©paule fut placĂ©e en ligne avec l'axe du canon afin de limiter le relèvement du canon.

MalgrĂ© cela, le tir automatique Ă©tait difficile Ă  contrĂ´ler et restait très dispendieux. Le 7,62 OTAN semblait d'autant plus une munition surdimensionnĂ©e pour une arme individuelle que, selon la doctrine militaire, les distances d'engagement au fusil excĂ©dent rarement 300 mètres et que l'action vise avant tout Ă  Ă©loigner toutes les ressources de l'ennemi des activitĂ©s combattantes, donc Ă  blesser grièvement plutĂ´t qu'Ă  tuer.

Russie

L'AKM, souvent confondu avec l'AK-47, est le fusil d'assaut le plus répandu.

De son cĂ´tĂ©, l'URSS suivait l'exemple du StG 44 en dĂ©veloppant, en 1947, l'AK-47 cĂ©lèbre sous le nom Kalachnikov et qui a connu une grande diffusion. L'arme est chambrĂ©e pour le 7,62Ă—39 mm, une munition d'un calibre Ă©quivalent au 7,62 OTAN ou au 7,62 du Mosin-Nagant alors en usage dans l'armĂ©e rouge mais moins puissante (E0 d'environ 2 000 joules) permettant un tir automatique plus maĂ®trisĂ© et des chargeurs de 30 cartouches moins lourds et encombrants puisque la cartouche est plus lĂ©gère, et 25 % plus courte. Sa simplicitĂ© et sa robustesse furent d'emblĂ©e très apprĂ©ciĂ©es. Certains modèles de l'AK-47 ont Ă©tĂ© produits avec une crosse mĂ©tallique rĂ©tractable. Ce modèle propose ainsi une arme moins encombrante Ă  transporter et plus compatible avec les espaces confinĂ©s (vĂ©hicules ou bâtiments). Elle est toutefois plus difficile Ă  employer car en prĂ©sentant moins d'inertie elle tressaute davantage lors du tir en mode automatique.

La doctrine soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale postulait que ses soldats étaient de piètres tireurs ; ils furent par conséquent équipés d'une arme destinée au tir automatique afin d'augmenter la capacité de saturation. L'OTAN, décidée à compenser son infériorité numérique par un meilleur entraînement, avait conçu des fusils capables de tir de précision.

États-Unis

Le M16, fusil d'assaut dont la silhouette a été popularisée par l'armée américaine.

Au cours des annĂ©es 1960, États-Unis ont rĂ©solu le problème de la puissance des munitions en dĂ©veloppant un petit calibre dont la balle lĂ©gère et rapide Ă©tait spĂ©cifiquement conçue pour alimenter un fusil capable d'assurer un tir automatique utile. Tout d'abord nommĂ© AR-15, le fusil palliait les faiblesses des fusils d'assaut de première gĂ©nĂ©ration en tirant du .223 Remington, dont sera issu le 5,56 OTAN. Cette arme deviendra le M16, dont la munition dispose d'une puissance (E0 d'environ 1 810 joules) semblable Ă  celle du 7,62Ă—39 mm soviĂ©tique, tout en Ă©tant plus lĂ©gère. L'avantage de la lĂ©gèretĂ© est le dĂ©veloppement moindre du recul et l'emport d'une plus grande quantitĂ© de munitions en opĂ©rations.

Dans les annĂ©es 1970, l'URSS suivra le mouvement en dĂ©veloppant l'AK-74 chambrĂ©e pour une munition spĂ©cifique, le 5,45Ă—39 mm. Cette munition soviĂ©tique est d'une puissance (E0 d'environ 1 400 joules) infĂ©rieure Ă  son pendant de l'OTAN.

Pays de l'Otan

Les pays de l'OTAN s'équiperont progressivement d'armes chambrées pour cette munition. Les armes chambrées pour ce calibre pèsent environ kg et sont généralement équipées de chargeurs de 30 cartouches.

Les fusils d'assaut seront alors déclinés sous différentes formes, comprenant, par exemple, un canon court et une crosse rétractable, un canon lourd pour une meilleure précision, un silencieux, une architecture de type Bullpup, une lunette fixe à faible grossissement qui permet au tireur de focaliser la cible et le réticule en même temps, des rails standards permettant d'installer tout type d'équipement, notamment des systèmes de visées (désignateur laser, lunette à faible ou fort grossissement, vision nocturne), etc.

Perspectives

Le FAMAS Félin (pour « Fantassin à équipements et liaisons intégrés », ici le prototype) offre une vision déportée au tireur.

Plusieurs armées réfléchissent à l'accroissement de la puissance de feu et de la portée pratique des armes individuelles rendues à leur sens nécessaires par des combats aujourd'hui moins structurés. La première étape déjà bien entamée consiste à adjoindre au fusil un système de visée très robuste. Bon nombre de systèmes sont à l'étude : visée déportée depuis l'arme jusqu'à l'œil du tireur (comme le FA-MAS Felin, permettant d'ajuster le tir en restant à couvert, et prévoyant une vision nocturne), ou des ordinateurs de tir comme celui du FN F2000.

Des systèmes d'armes intĂ©grĂ©s composĂ©es de trois modules, un fusil d'assaut, un système de visĂ©e intĂ©grant un ordinateur de tir, et un lance grenade semi-automatique sont Ă©galement dĂ©veloppĂ©s. Ces projets XM29 OICW (prĂ©cĂ©demment dĂ©nommĂ© SABR) aux États-Unis, PAPOP (acronyme de PolyArme POlyProjectile) de GIAT en France restent toutefois assez controversĂ©s car les armes deviennent particulièrement lourdes et encombrantes. Ces projets semblent d'ailleurs aujourd'hui ĂŞtre au point mort : le projet amĂ©ricain a Ă©tĂ© officiellement suspendu et aucune nouvelle rĂ©cente ne filtre du projet français. Par contre, la CorĂ©e du Sud Ă©quipera progressivement son armĂ©e en 2010 avec le Daewoo K11 dotĂ© d'un lance-grenades de 20 mm intĂ©grĂ© d'origine dans la masse de l'arme, soit sans aucun Ă©lĂ©ment additionnel.

D'autres innovations ont été testées, comme le HK G11, de la firme allemande Heckler und Koch (H&K), un fusil tirant des munitions sans étuis mais qui n'a pas dépassé le stade du prototype. On compte encore des prototypes, tels le Steyr ACR, tirant des fléchettes à très haute vélocité afin d'améliorer la portée, qui eux non plus ne semblent pas devoir quitter le stade de l'expérimentation.

Notes et références

    Annexes

    Bibliographie

    • W.H.B. Smith & Joseph E. Smith: Small Arms of the World. 1962 by The Stackpole Company, Harrisburg, PA, USA
    • Melvin M. Johnson, Charles T. Haven: Automatic Weapons of the World. 1945 by William Morrow & Co. New York, NY.
    • W.H.B. Smith & Joseph E. Smith: The Book of Rifles. 1963 by The Stackpole Company, Harrisburg, PA, USA
    • VladimĂ­r DolĂ­nek, VladimĂ­r Francev, Jan Ĺ ach: Illustriertes Lexikon der Waffen im 1. und 2. Weltkrieg. Edition Dörfler im Nebel-Verlag, Utting 2000, (ISBN 978-3-89555-223-6).
    • Chris Bishop: The Encyclopedia of Weapons of WWII. Sterling Publishing Company, New York 2002, (ISBN 978-1-58663-762-0), S. 218. (Buchvorschau)
    • Peter R. Senich: « Deutsche Sturmgewehre bis 1945. » (ISBN 978-3-613-01866-2).
    • Crawford, S. Twenty-First Century Small Arms. MBI Publishing Company. (ISBN 0-7603-1503-5) (2003)
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    • Halls, Chris. Guns in Australia, Paul Hamlyn, Sydney. (ISBN 0-600-07291-6) (1974)
    • Lewis, J. Assault Weapons: An In-Depth Look at the Hottest Weapons Around. Krause Publications. (ISBN 0-87349-658-2) (2004)
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    • Senich, P. German Assault Rifle: 1935–1945. Paladin Press. (ISBN 0-87364-400-X) (1987)
    • Salo, Pauli. Rynnäkkökivääri (assault rifle)7,62x39. 2. Ă©dition. (ISBN 978-952-92-1328-3) (2008)

    Articles connexes

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