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Freihof

Le Freihof est un manoir situé à Neuwiller-lès-Saverne, dans la Collectivité européenne d'Alsace. La demeure a été elle-même bâtie à l’emplacement du château médiéval, dont une haute tour carrée constitue le vestige le plus proéminent.

Freihof
Image illustrative de l’article Freihof
Entrée du château
Propriétaire actuel Association des Équipes Unionistes Luthériennes
Destination actuelle Centre de vacance pour enfants
CoordonnĂ©es 48° 49′ 33″ nord, 7° 24′ 25″ est[1]
Pays France
RĂ©gion historique Alsace
RĂ©gion Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Localité Neuwiller-lès-Saverne
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Freihof
GĂ©olocalisation sur la carte : Bas-Rhin
(Voir situation sur carte : Bas-Rhin)
Freihof

Histoire

Moyen Ă‚ge

S’il est établi que la ville de Neuwiller-lès-Saverne était déjà entourée d’une enceinte en 1260, la date de construction du château est moins claire : alors que les érudits du XIXe siècle, comme Dagobert Fischer, considéraient qu’il avait été bâti au Xe siècle, les recherches récentes, notamment celles menées par Jean-Michel Rudrauf, tendent à montrer que les documents sur lesquels se basent Fischer sont erronés et que le château aurait été construit à une date bien plus tardive[2].

De fait, la première mention sans équivoque du château date du quand Simon, Ludemann III et Heinrich IV de Lichtenberg conviennent qu’en cas de décès du premier, le château reviendrait au deux autres. Il est toutefois possible, bien que non certain, que la mention en 1356 de bâtiments ayant été construits illégalement par ce même Simon à proximité de l’église Saint-Adelphe fasse référence au château[3]. Par ailleurs, il est probable que le château se situait à l’origine en dehors des murs de la ville, et qu’il a été intégré aux fortifications urbaines lors de l’extension de celles-ci vers 1330[4].

Lorsque la lignée des Lichtenberg s’éteint en 1480, le château passe à Philippe de Hanau, qui en reçoit possession le , mais meurt le lendemain, ses fils Philippe II et Ludwig se le partageant en héritage[3].

Époque moderne

Le château semble avoir été laissé à l’abandon à partir du milieu du XVIe siècle et ne semble plus habité lorsque le comte de Hanau-Lichtenberg fait don au bailli Wolf Rudolf von Ossa de la propriété, qui est alors appelée Freihof, et, par la suite, « la cour d’Ossa ». Alors que les propriétaires se succèdent au cours de la deuxième moitié du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, les différents bâtiments continuent de se délabrer et sont progressivement rasés : la chapelle en 1713, le château lui-même en 1740. La tour carrée n’est pas concernée par ces destructions, car elle faisait alors partie de l’enceinte urbaine et appartenait donc à la Ville, qui s’en servait comme prison[5].

La propriété est acquise en 1762 par le baron Jean Philippe de Reissenbach, qui fait raser les bâtiments d’habitations et construire à leur place un manoir[5].

Époque contemporaine

Le baron de Reissenbach rachète en 1816 à la Ville la tour carrée, alors proche de la ruine, et la fait consolider. Le domaine reste dans la famille jusqu’en 1962, date à laquelle il est vendu à l’Association des Équipes Unionistes Luthériennes, qui lui donnent le nom de « foyer Saint-Jean »[5].

Description de l’état contemporain

Les vestiges médiévaux

Les vestiges du château mĂ©diĂ©val se concentrent dans l’angle sud-est de la propriĂ©tĂ©. Le plus proĂ©minent est une tour carrĂ©e d’environ 13 m de haut pour 6,30 m de cĂ´tĂ©, assise sur une section de mur d’enceinte. La tour est bâtie en moyen appareil de grès avec des chaĂ®nages d’angle constituĂ©s de pierres Ă  bossage[6]. Le premier niveau est percĂ© de deux portes, au nord-est et au sud-ouest, permettant de passer Ă  travers le mur d’enceinte, mais le millĂ©sime 1818 que porte l’une d’elles indique qu’il s’agit d’une modification effectuĂ©e Ă  la suite de l’achat de la tour par le baron de Reissenbach. L’accès se faisait initialement par une porte dĂ©sormais murĂ©e, situĂ©e sur le cĂ´tĂ© nord-ouest du deuxième niveau. L’étage reste accessible par une autre porte lui faisant face, mais qui ne semble pas ĂŞtre d’origine, de mĂŞme que la petite fenĂŞtre percĂ©e dans le mur sud-ouest[7]. De lĂ , un escalier en bois, qui remplace celui d’origine en pierre, permet de monter au troisième niveau, qui permet Ă  son tour d’accĂ©der au sommet de la tour par un escalier logĂ© dans l’épaisseur du mur nord-ouest[7].

Au pied de la tour, du cĂ´tĂ© ouest, une porte charretière de 2,85 m est amĂ©nagĂ©e dans le mur d’enceinte, mais elle a Ă©tĂ© murĂ©e Ă  une date ancienne et le terrain remblayĂ© des deux cĂ´tĂ©s du mur sur au moins un mètre[8]. L’ensemble de cette section de l’enceinte est prĂ©cĂ©dĂ© d’une fausse-braie, qui comporte deux portes murĂ©es : l’une se trouvait en face de la porte charretière, et une autre Ă  l’extrĂ©mitĂ© sud-est. Une troisième porte a Ă©tĂ© ouverte de ce cĂ´tĂ© en 1980 pour crĂ©er un passage piĂ©tonnier permettant de traverser l’enceinte pour accĂ©der au centre-ville[6].

Cet ensemble dĂ©fensif est complĂ©tĂ© par un fossĂ© d’environ 15 m de large, en grande partie nivelĂ©[5].

Notes et références

  1. Coordonnées récupérées sur Google Maps
  2. Rudrauf 2005, p. 157-158.
  3. Rudrauf 2005, p. 160.
  4. Mengus et Rudrauf 2013, p. 223-224.
  5. Rudrauf 2005, p. 162.
  6. Rudrauf 2005, p. 164.
  7. Rudrauf 2005, p. 165.
  8. Rudrauf 2005, p. 163.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Nicolas Mengus et Jean-Michel Rudrauf, Châteaux forts et fortifications mĂ©diĂ©vales d’Alsace, Strasbourg, La NuĂ©e bleue, , 376 p. (ISBN 978-2-7165-0828-5).
  • Jean-Michel Rudrauf, « Le château mĂ©diĂ©val de Neuwiller-lès-Saverne : Son origine, sa localisation et ses vestiges », Pays d’Alsace, vol. 210,‎ , p. 157-166 (lire en ligne)
  • Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d’Alsace, Ittlenheim, Ă©ditions alsatia. Conception et rĂ©alisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN 2-7032-0193-1)
    Neuwiller-lès-Saverne p. 214

Liens externes

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