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Frères Hanlon

Les frères Hanlon sont une fratrie d'acrobates anglais célèbres au XIXe siècle.

Jeunesse et formation

Les frères Hanlon naissent dans une famille d'acteurs du nord de l'Angleterre. Le père, Thomas Hanlon senior, un acteur itinérant d'origine irlandaise, a épousé une actrice galloise, Ellen Hughes, avant de s'installer à Manchester où il deviendra directeur du Théâtre royal[1] - [2]. Thomas naît en 1833 ; George en 1835 ; William en 1839 ; Alfred en 1842[N 1] ; et Edward en 1845[4] - [5]. Leurs années de naissance sont connues d'après les registres de la cathédrale de Manchester où ils ont été baptisés. Le sixième membre de la fratrie, Frederick, né en 1848, a probablement été adopté après avoir été mis en apprentissage chez les parents Hanlon[1] - [N 2].

L'aîné, Thomas, s'intéresse très jeune à l'acrobatie, devient rapidement instructeur[8] et fait ses débuts et fait ses débuts devant des spectateurs au Surrey Theatre de Londres. Il y crée un numéro appelé « L'Échelle périlleuse »[9] - [10], où il se livre à des acrobaties aériennes à l'aide d'un dispositif antérieur à la création du trapèze volant, une sorte d'agrès horizontal apparenté aux barres parallèles et suspendu au-dessus de l'avant-scène, lui permettant d'exécuter des voltiges[11]. À la suite de Thomas, tous ses frères deviendront gymnastes ou acrobates[8].

Vers 1846[12], George, William et Alfred sont confiés à un ami de leur père, l'acrobate John Lees, qui les entraîne à la pratique de l'antipodisme[13] - [14], popularisé sous le nom de « Risley act » par un acrobate américain, le « professeur » Richard Risley Carlisle qui se produisait avec ses « fils »[15] : « couché sur le dos et les jambes en l'air, il faisait cabrioler de cent façons ingénieuses ses jeunes fils, qui, après leurs sauts périlleux, retombaient assis ou même debout sur la semelle de ses escarpins »[16].

Lees se produit d'abord à partir d'avril 1846 avec le seul George, « son talentueux élève », âgé de onze ans, au théâtre Adelphi d'Édimbourg ; en août 1846, George est rejoint sur scène par son frère Alfred, âgé de trois ans et demi ; en décembre 1846, enfin, William, âgé de sept ans, se joint à eux sur la scène de l'Adelphi Theatre de Londres[12], les trois frères étant collectivement désignés comme de « célèbres entortillationistes », un néologisme créé à partir du français entortiller[13]. En 1847, Lees se produit en France, avec George et William qu'il présente comme ses enfants[17] - [18], suivant ainsi l'exemple du professeur Risley qui présentait lui aussi ses apprentis comme ses fils[N 3]. Pour se distinguer de Risley, Lees ajoute une complication, exécutant « le même travail sur une grande voiture roulante qui tournait autour de l'arène »[20]. Dans un autre numéro, il jette gracieusement un des jeunes frères Hanlon autour de son corps, s'arrêtant de temps à autre pour permettre à l'enfant de se tenir équilibre sur la paume de sa main[21]. De France, Lees et les deux frères Hanlon (auquel Alfred se joint en 1848) entame une tournée de plusieurs années autour du monde, jusqu'en 1955, passant en Espagne, puis à Malte, en Grèce, en Turquie, en Inde, à Java, en Australie, en Nouvelle Zélande, au Chili, au Pérou et à Panama[22] - [23]. Progressivement, de nouveaux numéros sont introduits, notamment d'équilibre sur échelle[21]. Fin 1855, à Panama, Lees contracte la fièvre jaune et meurt sur un bateau, en route vers Cuba[24]. Les trois frères Hanlon rentrent en Angleterre[N 4]. À Manchester, sous la houlette de Thomas, l'ensemble des frères s'entraîne pendant dix-huit mois dans la maison familiale transformée en gymnase[26].

Notes et références

Notes

  1. Une source divergente donne 1843[3].
  2. Selon Thomas Allston Brown, un proche de la famille Hanlon et l'auteur d'une histoire de la scène new-yorkaise[6], il est inexact d'affirmer que Frederick avait été adopté[7]. Mark Cosdon, s'appuyant sur le fait que l'adoption n'a jamais été démentie par les autres frères, estime toutefois que cette affirmation est infondée[5].
  3. Marian Hannah Winter relève qu'il n'existe aucune référence à un mariage ou à une épouse de Risley, que la première mention de son fils John, en tant que partenaire, date de 1843, et qu'au cours d'une tournée en Angleterre, en avril 1844, apparaît un second fils Henry[19].
  4. Selon Allston Brown, ils se rendent d'abord à New York où ils se joignent durant une saison, en 1856, au cirque de George Fox Bailey, y présentant un numéro d'acrobatie où ils « dansent sur des globes de verre et se tiennent en équilibre sur la tête au sommet de pyramides en cristal »[7] - [25].

Références

  1. Cosdon 2009, p. 6.
  2. (en) Martin Banham et James R. Brandon, The Cambridge Guide to Theatre, Cambridge, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 470.
  3. (en) Frank Cullen, Florence Hackman et Donald McNeilly, Vaudeville Old & New : An Encyclopedia of Variety Performances in America, t. 1, Londres, Routledge, (lire en ligne), p. 477-478.
  4. McKinven 1998, p. X.
  5. (en) Mark Cosdon, « Prepping for Pantomime : The Hanlon Brothers' Fame and Tragedy, 1833-1870 », Theatre History Studies, vol. 20,‎ .
  6. Thomas Allston Brown, A history of the New York stage from the first performance in 1732 to 1901, New York, Dalcassian Publishing Company, .
  7. (en) Thomas Allston Brown, « The Theatre in America », New York Clipper,‎ (lire en ligne).
  8. McKinven 1998, p. 1.
  9. (en) « The Hanlon Brothers », New York Clipper,‎ (lire en ligne).
  10. (en) Aelyn Lyell Reade, The Mellards & their descendants, including the Bibbys of Liverpool, with memoirs of Dinah Maria Mulock & Thomas Mellard Reade, Londres, Arden Press, (lire en ligne), p. 223.
  11. Cosdon 2009, p. 7.
  12. Cosdon 2009, p. 9.
  13. McKinven 1998, p. 2.
  14. Towsen 1976, p. 177.
  15. Théophile Gautier, Histoire de l'art dramatique en France depuis vingt-cinq ans, t. 3, Paris, Hetzel, (lire en ligne), p. 221.
  16. Lesclide 1880, p. 26.
  17. « Un spectacle merveilleux », Le Siècle,‎ (lire en ligne).
  18. « Depuis quelques jours », Journal des débats politiques et littéraires,‎ (lire en ligne).
  19. (en) Marian Hannah Winter, « Theatre of Marvels », Dance Index, vol. 7, nos 1-2,‎ (lire en ligne).
  20. Lesclide 1880, p. 27.
  21. Cosdon 2009, p. 10.
  22. McKinven 1998, p. 4.
  23. Cosdon 2009, p. 11.
  24. McKinven 1998, p. 9.
  25. (en) Thomas Allston Brown, A History of the New York Stage : From the First Performance in 1732 to 1901, t. 3, New York, Dodd, Mead and Company, , p. 205.
  26. Lesclide 1880, p. 65.

Bibliographie

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