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Forge de Pontenx

La forge de Pontenx est un ancien site industriel aujourd'hui disparu de la commune de Pontenx-les-Forges, dans le département français des Landes. Ses derniers vestiges sont les témoins d'une activité sidérurgique dans les Landes en milieu rural de nos jours révolue.

Forge de Pontenx
Vannes de décharge de l'étang des Forges, alimenté par le Canteloup
Présentation
Type
Construction
1765
Coordonnées
44° 13′ 55″ N, 1° 05′ 38″ O
Carte

Présentation

Le , le roi Louis XV donne par lettres patentes Ă  Jean de Sacriste, comte de Rolly, l'autorisation de « faire construire une forge Ă  fer dans ses terres de Pontens avec tous les fourneaux et Ă©difices nĂ©cessaires, et d'y employer pour son exploitation la mine et le bois qui se trouveront dans ladite terre Â». La force motrice du ruisseau Canteloup est Ă©galement mise Ă  contribution et l'Ă©tang des forges est amĂ©nagĂ©. En 1765, le haut fourneau est en activitĂ©. De gros marteaux et feux d'affinage sont mis en place. Ă€ la mort au comte de Rolly, en 1783 ou 1784, le site industriel est dĂ©jĂ  bien installĂ©. Son gendre, le marquis de Gombault, assure la continuitĂ© de l'activitĂ©, qui subit un bref arrĂŞt le temps de la RĂ©volution française.

Dans recueil écrit en 1810 intitulé Promenade sur les Côtes du Golfe de Gascogne, M J. Thore témoigne de l'activité sidérurgique à Pontenx en ces termes :

« En se dirigeant vers Pontens, on visitera la forge et la fonderie. Pour observer avec plus de fruit, on devra s'adresser à M Larreillet qui en est le fermier. Là, on coule et on moule en fer toute espèce d'ustensiles de ménage et autres objets dont l'énumération serait fastidieuse. Notre observateur notera les deux espèces de minerais dont on fait usage. L'un qui est la plus maigre, vient de Mimizan, et fournit un fer très doux et très malléable ; la seconde espèce, qu'on fait venir de Pissos, est très riche, mais le fer qu'on en retire est aigre et cassant[1]. »

Au fil des ans, l'outil de production devient obsolète et le marquis demande l'autorisation de moderniser son entreprise en 1828. Mais il meurt en 1832 et ses trois filles vendent le l'ensemble de ses domaines et l'usine à la Compagnie des Landes récemment créée[2].

Au moment de la vente, le site compte un haut fourneau, un gros marteau, deux feux d'affinage avec une chaufferie, un laminoir et deux martinets. Le nouvel acquéreur y ajoute des fours à puddler et un déversoir à la sortie de l'étang, avec vannes de décharge. Les forges poursuivent leur activité, alimentée par le minerai dénommé localement garluche et le charbon de bois produit non loin dans des fours à partir des pins maritimes de la forêt des Landes. À partir du milieu du XIXe siècle s'ajoute le minerai du Périgord et celui du Pays basque. À la fin de ce même siècle, le gisement en garluche est déjà épuisé depuis de nombreuses années[2].

Les statistiques industrielles de 1851 montrent que les forges de Pontenx emploient 70 hommes et 68 femmes, soit 138 personnes[3]. De 1854 Ă  1875, la Compagnie concède l'exploitation de la forge Ă  la famille EspĂ©rou, qui fait prospĂ©rer l'affaire avec le concours entre 1857 et 1879 de Victor Pidoux (1807-1879). La rĂ©fection du barrage sur le Canteloup date de cette pĂ©riode (1870). Ă€ partir de 1888, des personnalitĂ©s de Labouheyre dirigent tour Ă  tour la Compagnie des Landes, qui succède Ă  la SociĂ©tĂ© de liquidation. Il s'agit du docteur Dudon, de Valmy Dupin et de RenĂ© Mondiet. Ils maintiennent l'activitĂ© du site, qui reste spĂ©cialisĂ© dans la fabrication de produits semi-finis en fonte ou en fer. MalgrĂ© un outil industriel complet, RenĂ© Mondiet est contraint de fermer l'usine en 1914 après cinq annĂ©es de pertes continues. L'Ă©conomie de guerre offre un sursis avec la fabrication d'obus sous la direction des frères FrĂ©maux, mais l'activitĂ© cesse au retour de la paix et les forges ferment dĂ©finitivement en 1921. De cette Ă©poque, il reste un quartier ouvrier fait de maisons en briquettes près de l'Ă©tang des forges de 15 hectares et une centrale hydroĂ©lectrique, d'une puissance de 69 kW[2].

  • Maisons ouvrières mitoyennes en briquettes sur l'ancien site des forges
    Maisons ouvrières mitoyennes en briquettes sur l'ancien site des forges
  • Étang des Forges
    Étang des Forges

Notes et références

  1. Forge de Pissos, Jean-Jacques Fénié, exposition à la chapelle à la mer, Mimizan, juillet 2016
  2. Pontenx-les-Forges, texte de Pierre Duvignac, exposition de l'ASEM sur l’exploitation industrielle du minerai de fer dans les Landes, chapelle à la mer de Mimizan, juillet 2016
  3. Exposition Landes de fer, Maryse Lassalle, Ă  la chapelle Ă  la mer, Mimizan, juillet 2016

Voir aussi

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