Forclusion en droit français
La forclusion, en droit français, est lâextinction de la possibilitĂ© dâagir en justice pour une personne qui n'a pas exercĂ© cette action dans les dĂ©lais lĂ©galement prescrits.
Distinction entre forclusion et prescription
La forclusion est proche de la prescription qui est une notion plus large.
La prescription est relative au droit de fond d'agir en justice, soit pour reconnaĂźtre un droit (prescription acquisitive), soit pour perdre un droit (prescription extinctive). Au contraire la forclusion est relative au droit procĂ©dural, oĂč l'on ne peut plus agir aprĂšs un certain dĂ©lai dĂ©terminĂ©.
Aucune forclusion ne peut résulter d'une prescription acquisitive.
Si la prescription extinctive entraßne nécessairement une forclusion, l'inverse n'est pas forcément vérifié. Il peut y avoir une forclusion sans prescription. à titre d'exemple, le délai pour faire opposition à une contrainte de l'URSSAF est de quinze jours. Au delà de ce délai, on est forclos à agir (et cette forclusion n'est pas en lien avec une prescription extinctive).
Par ailleurs, autre diffĂ©rence notable, la prescription est susceptible d'ĂȘtre suspendue (suspension de la prescription) ou interrompue (le dĂ©lai reprend du dĂ©but). En revanche, le dĂ©lai de forclusion ne peut ni ĂȘtre suspendu ni ĂȘtre interrompu. Mais le dĂ©lai de forclusion, une fois expirĂ©, est parfois susceptible de faire l'objet d'un « relevĂ© de forclusion » pourvu que celui qui s'en prĂ©vaut montre une cause lĂ©gitime, Ă l'inverse de la prescription oĂč le relevĂ© de prescription n'existe pas.
Les deux notions sont proches mais pas similaires.
Crédit à la consommation
En matiĂšre de crĂ©dit Ă la consommation, l'article R312-35 du Code de la consommation[1] prĂ©voit que le crĂ©ancier doit agir dans un dĂ©lai de deux ans Ă compter du premier incident de paiement non rĂ©gularisĂ©. Ce dĂ©lai ne peut ĂȘtre ni suspendu, ni interrompu et le prĂȘteur perd tout recours contre l'emprunteur s'il laisse s'Ă©couler deux ans depuis le premier incident de paiement non rĂ©gularisĂ© sans agir en Justice. Par ailleurs, la jurisprudence prĂ©cise que le prĂȘteur ne peut pas non plus dĂ©caler le point de dĂ©part du dĂ©lai de forclusion en faisant passer une Ă©chĂ©ance du crĂ©dit mettant le compte Ă dĂ©couvert alors que le titulaire du compte ne bĂ©nĂ©ficie pas d'autorisation de dĂ©couvert[2].
Recours
La forclusion est normalement opposée comme signifiant qu'aucun recours n'est désormais possible.
Cependant en certaines matiÚres, il est possible de demander un « relevé de forclusion », c'est-à -dire un jugement par un tribunal, qui permette que la forclusion ne soit pas opposée[3].
Notes et références
- « Article R312-35 du Code de la consommation », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « ArrĂȘt de la Cour de cassation du 5 fĂ©vrier 2020 sur la forclusion en matiĂšre de crĂ©dit Ă la consommation »
- Par exemple en droit français l'article 540 du code de procédure civile détaille le relevé de forclusion
Lien externe
- Serge Braudo, Définition du mot forclusion dans le Dictionnaire du droit privé français