Fareed Zakaria
Fareed Rafiq Zakaria, né le à Bombay, est un auteur et journaliste américain d'origine indienne. Il est spécialisé dans les relations internationales, le commerce international et la politique étrangère des États-Unis.
Rédacteur en chef |
---|
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Rédacteur à | |
Père |
Rafiq Zakaria (en) |
Mère |
Fatima Zakaria (en) |
Parentèle |
A travaillé pour | |
---|---|
Site web |
(en) fareedzakaria.com |
Distinctions | Liste détaillée |
Biographie
Né à Bombay[1], d'un père membre du parti du Congrès et d'une mère éditrice du Sunday Times of India. Il est diplômé de l'université Yale où il a été président de la « Yale Political Union » et membre du Berkeley College. Il est aussi diplômé docteur de l'université Harvard en 1993, où il a été l'élève de Samuel P. Huntington et de Stanley Hoffmann.
Carrière
Après avoir dirigé un projet de recherche sur les Affaires étrangères des États-Unis à Harvard, il est devenu éditeur de la revue Foreign Affairs dépendant du Council on Foreign Relations, dont il est membre du bureau directeur (Board of Directors)[2].
En , il est nommé éditorialiste à Newsweek International où il écrit un article chaque semaine[3]. Il collabore aussi au New York Times, au Wall Street Journal, au New Yorker, ainsi qu'au magazine Slate. Il apparaît aussi sur des chaînes de télévision américaines comme ABC ou CNN, où il présente le magazine d'information dominical Fareed Zakaria GPS[4].
En , il annonce qu'il quitte Newsweek pour devenir éditorialiste et chroniqueur chez son concurrent direct, Time[5].
Diplômes et récompenses
- Zakaria a été nommé cinq fois au National Magazine Award, et l'a obtenu une fois, pour ses éditoriaux et ses rubriques. Son émission a obtenu le George Foster Peabody Award et a été nommé plusieurs fois pour le Emmy Award. Il a été nommé Personne de l'année 2008 par India Abroad. Il a obtenu des doctorats honoris causa de l'université de Miami, de l'Oberlin College, de Bates College, de l'université Brown, de l'université Harvard[6] et de l'université Johns-Hopkins.
- En , Zakaria a obtenu le Padma Bhushan award du gouvernement indien pour ses contributions au journalisme.
- Il fait partie du conseil d'administration du Council on Foreign Relations, du New America Foundation, du International House de l'université Columbia, et de Shakespeare and Company.
- En 2005, Zakaria a obtenu le Hubert H. Humphrey First Amendment Freedoms Prize du Anti-Defamation League (ADL). En , l'ADL s'est opposé à la réalisation de Park51, une mosquée et centre culturel islamique, prévu à proximité du site du World Trade Center. Zakaria a retourné sa récompense en protestation, disant « qu'en bonne conscience, il ne pouvait pas la garder ». Tout en n'étant pas une personne religieuse, il a défendu sa décision en disant que le fond du problème était la liberté de croyance aux États-Unis. Il soutient qu'un islam modéré est essentiel pour pouvoir gagner la guerre contre le terrorisme.
La pensée
Les attentats du 11-Septembre
Après les attentats du 11 septembre 2001, dans une fameuse couverture de Newsweek intitulée « Pourquoi ils nous haïssent ? », Zakaria soutient que l'extrémisme islamique prend ses racines dans la stagnation et les dysfonctionnements du monde arabe. Pour lui, des décennies de régimes tyranniques se réclamant d'une pensée de la modernisation occidentale ont produit une opposition à la fois religieuse et violente qui se répand de plus en plus sur la planète. Il explique que la montée de l'opposition islamique tient au fait que dans ces régimes les mosquées étaient des lieux de rassemblement qui échappaient à la censure politique. Zakaria se déclare en faveur d'un effort inter-générationnel pour créer des sociétés plus ouvertes et plus dynamiques dans les pays arabes qui aideront l'Islam à entrer dans le monde moderne[7].
The Future of Freedom
Dans son livre The Future of Freedom, Zakaria, en écho avec Alexis de Tocqueville, soutient que la liberté précède historiquement la démocratie : en conséquence, les pays qui recourent à des élections sans une libéralisation économique, un gouvernement par la loi (rule of law) (en France on traduit parfois par État de droit mais les fondements théoriques sont différents) deviennent des démocraties non libérales (illiberal democracies). Pour lui, ces sortes de démocraties dénuées de constitution libérale « produisent des régimes centralisés, l'érosion de la liberté, la compétition ethnique, le conflit et la guerre »[8]. En conséquence, il est en désaccord avec la décision de l'administration Bush de pousser à des élections au Moyen-Orient sans se soucier de promouvoir la liberté et de construire des institutions légales et gouvernementales solides.
The Post-American World
Dans ce livre paru en , Zakaria exprime sa conviction qu'un ordre mondial post-américain est en cours d'émergence, les États-Unis restant la nation la plus puissante même si leur pouvoir relatif diminue. Pour l'auteur, au cours des cinq cents dernières années, il y a eu trois changements du pouvoir dans le monde : le premier en faveur de l'Occident (West) durant la Renaissance, le deuxième qui a fait des États-Unis une superpuissance, et le troisième changement qui voit l'émergence de pays tels que l'Inde et la Chine ainsi que des organisations non gouvernementales. Zakaria croit que les organisations internationales ne s'adaptent pas bien aux nouveaux défis et qu'elles se focalisent trop sur les défaillances de marché ou les crises générales comme le terrorisme, au détriment de problèmes sur lesquels des succès sont possibles, comme les dégradations de l'environnement liées au développement ou la hausse du prix des matières premières liée à une demande croissante.
« Le monde passe de la colère à l'indifférence, de l'anti-américanisme au post-américanisme. Le fait que de nouvelles puissances défendent vigoureusement leurs intérêts est la réalité du monde post-américain. Cela pose aussi l'énigme politique de savoir comment atteindre des objectifs internationaux dans un monde comportant de nombreux acteurs tant étatiques que non étatiques[9]. »
Publications
En anglais
- In Defense of a Liberal Education, Fareed Zakaria, (W.W. Norton & Company; 2015) (ISBN 978-0-393-24768-8)
- James F. Hoge et Fareed Zakaria, The American Encounter : The United States and the Making of the Modern World Essays from 75 Years of Foreign Affairs, Basic Books, , 644 p. (ISBN 0-465-00170-X)
- (en) Fareed Zakaria, From Wealth to Power : the unusual origins of America's world role, Princeton (N.J.), Princeton University Press, , 199 p. (ISBN 0-691-04496-1)
- Fareed Zakaria, The Future of Freedom : Illiberal Democracy at Home and Abroad, W.W. Norton & Company, , 286 p. (ISBN 0-393-04764-4)
- Fareed Zakaria, The Post-American World, W.W. Norton & Company, (ISBN 978-0-393-06235-9 et 0-393-06235-X)
- Fareed Zakaria, The Post-American World : Release 2.0, W.W. Norton & Company, , 314 p. (ISBN 978-0-393-34038-9)
En français
- De la démocratie illibérale, Gallimard, Le Débat, (ISBN 978-2-07-075254-6)
- L'avenir de la liberté : La démocratie illibérale aux États-Unis et dans le Monde [« The Future of Freedom: Illiberal Democracy at Home and Abroad »], Odile Jacob, , 339 p. (ISBN 978-2-7381-1291-0, lire en ligne)
- L'Empire américain : L'heure du partage [« The Post-American World »] (trad. de l'anglais), Paris, Saint-Simon, , 266 p. (ISBN 978-2-915134-44-5)
- Retour vers le futur, traduction de Laurent Bury, Saint-Simon, 2021, 270 p. (ISBN 9782374350264)
Références
- (en) « Fareed Zakaria », sur imdb.com (consulté le )
- (en) « Board of Directors - Council on Foreign Relations », sur cfr.org (consulté le )
- (en) « About Fareed Zakaria », sur fareedzakaria.com (consulté le )
- (en) « Blog de l'émission Global Public Square », sur cnn.com (consulté le )
- (en) « Newsweek Notable Moves to a Rival », sur nytimes.com, The New York Times, (consulté le )
- (en) « Honorary Degrees », sur Université Harvard (consulté le ).
- (en) « The Politics Of Rage: Why Do They Hate Us? », sur thedailybeast.com (consulté le )
- (en) « The Rise of Illiberal Democracy », sur foreignaffairs.com (consulté le )
- (en) Fareed Zakaria, The Post-American World, , p. 36-37
Voir aussi
Liens externes
- Site officiel
- (en) Fareed Zakaria sur l’Internet Movie Database
- The Interpreter, Village Voice,
- Sweet Justice - Zakaria says that German wines get a bad rap dans le magazine Slate
- Marion Maneker, « Man of the World », sur nymag.com