Famille de Beyens de Grambais
La famille de Beyens de Grambais[1], comme on le lit dans les documents du XVIIIe siècle, ou van Beyens, comme l’écrivent Abraham Ferwerda et Jacobus Kok en 1785 uit oude en echte gedenkstukken (d’après des archives anciennes et authentiques), est une famille noble originaire de Bois-le-Duc et établie dans le Brabant wallon du XVIIe au XIXe siècle.
Cette famille est issue de Godefroy van Beyens dont un descendant, François Beyens, fit souche dans le Brabant Wallon, où il fut seigneur de Grambais (près de Nivelles). Ses ancêtres à Bois-le-Duc étaient déjà qualifiés d’écuyers et de chevaliers et il fut officiellement anobli par le roi d’Espagne en 1647.
Ses descendants restèrent fixés à Grambais puis à Braine-le-Comte jusqu’au début du XIXe siècle et firent des alliances dans des familles de la noblesse du Brabant Wallon ou du Hainaut.
La famille van Beyens et Beyens de Grambais est éteinte dans ses deux branches. Dame Marie-Benoîte Beyens de Grambais, décédée au début du XIXe siècle, en fut la dernière représentante.
Anoblissement
Des lettres patentes de noblesse[2] furent délivrées en 1647 par Philippe IV d’Espagne à François Beyens[3], seigneur de Grambais, y établi dans le Brabant-Wallon, receveur général du Rhin et premier commissaire des revues des troupes de sa Majesté Catholique, époux d'Anne Cornelia Maillot.
Armoiries
Armes anciennes : d’argent au lion d’azur, allumé, lampassé et armé de gueules, comme on peut par exemple les voir sur une pierre tombale[4] de la cathédrale Saint-Jean de Bois-le-Duc où dans un armorial de la Fraternité de Notre-Dame.
Les armoiries qui furent concédées en 1647 à François Beyens, étaient à quelques petites variantes près les mêmes que celles de ses ancêtres de Bois-le-Duc: d’argent au lion d’azur, allumé, lampassé et armé d’or, à la queue fourchue passée en sautoir[5].
Sources
- Bibliothèque Royale de Belgique, manuscrit n° 21.757, p. 25.
- Ministère des affaires étrangères, Bibliothèque héraldique, manuscrits: n° 2, tome XI, p. 323; n° 16, tome I, p. 172; n° 105, p. 50.
Bibliographie
- M. de Vegiano, Nobiliaire des Pays-Bas et du Comté de Bourgogne, première partie, Louvain, 1760, pp. 193-194.
- Abraham Ferwerda et Jacobus Kok, "Stamlyst van het geslagte van Beyens", dans : Nederlandsch geslacht- stam- en wapenboek waarin voorkomen de voornaamste adelyke en aanzienlyke familiën in de Zeven Vereenigde Provinciën…opgemaakt uit oude en echte gedenkstukken, doormengd met veele weetenswaardige byeen in orde gebragt, door wylen Abraham Ferwerda; en met de nodige registers, zo der geslachten als der wapenen voorzien, door Jacobus Kok, Amsterdam, 1785, 2 volumes in-fol.
- Isidore de Stein d'Altenstein, Annuaire de la noblesse de Belgique, Bruxelles, 1852, p. 111-115. L'article consacré sur Wikipedia à cet auteur remarque avec raison L'œuvre d'Isidore de Stein d'Altenstein même si elle est intéressante pour les époques récentes, n'en a pas moins les défauts des généalogistes du XIXe siècle dès qu'il remonte dans le passé et ne peut donc toujours être considérée comme crédible. Tout comme Poplimont il avait pensé pouvoir rattacher la famille Beyens originaire de Nazareth à cette ancienne maison brabançonne.
- Charles Poplimont, chevalier de l'ordre des SS. Maurice et Lazare, La Belgique héraldique, recueil historique, chronologique, généalogique et biographique complet de toutes les maisons nobles reconnues de la Belgique, tome Ier, Bruxelles, 1863, pp. 625-628.
- Félix-Victor Goethals, Archéologie des familles de Belgique, première livraison, Bruxelles, 1864, pp. 98-101.
- Jules Tarlier, J. M. de Pinchart, Alphonse Wauters, La Belgique ancienne et moderne: Géographie et histoire des communes belges, réédition Culture et Civilisation, 1963, vol. I.
- Luc Duerloo et Paul Janssens, Armorial de la noblesse belge, Bruxelles, 1992.
- Jean-François Houtart, Anciennes familles de Belgique, Bruxelles, OGHB, 2008, p. 228.
Notes et références
- Archives de l’État à Mons (BE-A0524) Préfecture du département de Jemappes (524-746) nrs 3828-3836 - 3995-4003 - 4016-4025 Liste de personnes, 10-07-1784: Page, 81: De Beyens de Grambais Dame Sophie ép Me Antoine Jh de Biseau, écuyer sgr d’Houdaing. AGR.Notariat, Nivelles, Notaire Paradis et notaire Adrien Louis Detraux (21840), Nivelles, contrat de mariage, 22 novembre 1770: Antoine de Biseau et Sophie de Beyens (acte 101).
- Pourquoi François Beyens a-t-il été anobli? Les membres de sa famille portaient pourtant les titres d’écuyer ou de chevalier, mais dans l’ancien Brabant ce statut était assez flou, les ducs de Brabant n’ayant pas le pouvoir d’anoblir. La situation a changé lorsque des souverains venant d’autres pays où la noblesse était codifiée ont dirigé le pays. Lire: Baudouin Walckiers, Les Marselaer à travers cinq siècles, Bruxelles, 2009, p. 18: Le duc a besoin de chevaliers pour ses guerres, qui déciment les familles chevaleresques. Il ne possède pas le pouvoir d'anoblir. (..) La qualification nobiliaire systématique apparaît quand, à partir de Philippe le Bon, arrivent dans notre contrée des nobles étrangers, au statut mieux établi car venant de pays dotés de souverains possédant le droit d'anoblir.
- Le théâtre de la noblesse du Brabant, (…), Liège, 1705: "François Beyens, surintendant Collecteur et Receveur des Droits des Licences sur le Rhin et sur la Lippe, originaire de Rolducq, Mary de N. Maillot, et fils de Pierre Beyens premièrement Conseiller, Receveur, et Depositaire general en l’Admirauté establie à Bergues S. Winocque, mort Surintendant Collecteur, et Receveur des Droits des Licences susdits. Et de Isabelle De Magistris, famille anoblie par l’Empereur Charles V. A obtenu Annoblissement du Roy Philippe IV. Par Lettres Patentes depeschées a Madrid le 7. Septembre 1747" (sic pour 1647)
- Pierre tombale n° 104 de Sibilla Raesse, 1631, épouse de Jean van de Velde, conseiller au conseil de Brabant à Bruxelles, avec les huit quartiers : "5 in zwart een gouden beurtelings gekanteelde dwarsbalk [Raessen]; 6 in zilver een [rode?] leeuw [Van Baijens] (sic)" : Une aquarelle colorée conservée dans le fonds d’archives privé ABR (Archives de Bounam de Ryckholt) donne les huit quartiers de David van de Velde, et donne au lion comme couleur l’azur. Lire: Philippe de Bounam de Ryckholt, "Les van Velde de Melroy, une famille lignagère bruxelloise", dans: Les Lignages de Bruxelles/De Brusselse geslachten, 1992, n° 131-132, décembre 1992, p. 36 et p. 40, note 9 : "Beyens: d’argent au lion rampant d’azur (de sinople. MAE 128 XL) armé et lampassé d’or.", ibidem p. 36.
- De Vegiano, op. cit., p. 194 : "Les armes sont : d’argent, au lion d’azur, allumé, lampassé et armé d’or, la queue fourchue et passée en sautoir".