Famille Veyssière

La famille Veyssière apparaît dans les documents administratifs au tournant du XVI^e siècle et plus précisément en 1598 dans les registres paroissiaux non loin de Saint-Astier (Dordogne). Ce point de départ donne naissance à diverses ramifications familiales dans les villages limitrophes. Ainsi, une branche est localisée à Puylebreuil puis à Maillac où la famille entre dans la noblesse au début du XVII^e siècle[4]. Cette ramification est connue pour être propriétaire du Château de La Boétie après 1659. Cette propriété datée du XVI^e siècle est une maison forte située dans l'actuelle commune de Sarlat-la-Canéda. Le Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord (1882), mentionne l'acquisition du château de La Boétie par la famille Veyssière[5](p. 30[6], 91[7]).

Château de la Boétie (maison forte XVIe), propriété de la famille Veyssière après 1659 (achat).

Les Veyssières (de Puylebreuil et de Maillac) apparaissent dans La Revue des Archives Départementales Mémoire de la Dordogne N°6[8] où plusieurs membres de la famille bourgeoise de Sarlat sont mentionnés. Hélias Veyssière[9], Sieur de Maillac et chirurgien ordinaire du roi apparaît dans les documents administratifs le 2 juillet 1640 lorsqu'il engage un apprenti. Un dénommé Antoine Veyssière[10], chirurgien également, apparaît le 14 mai 1637 lorsqu'il confie son testament à un notaire avant son voyage vers la capitale pour perfectionner sa maîtrise de la profession. Hélie (Hélies) Veyssière également nommé Hélie de Veyssière est mentionné comme chirurgien ordinaire au corps de l'artillerie de France (1607) tandis que son frère avait la fonction de premier consul de Sarlat[11].

L’Armorial Général D'Hozier (1696 – 1709)[12] présente différents blasons, et plus précisément dans le treizième volume, cotté G, Guyenne (Guienne[13]). Sont présents, Pascal Veyssière de Maillac, Seigneur du Fraisse, bourgeois de Sarlat et Capitaine d'Infanterie (p. 825 / 830[14] sur la pagination numérisée) ainsi qu'Antoine Veyssière Procureur d'office de la Juridiction de Maurens (page 221 / 224[15] sur la pagination numérisée). L'ouvrage Additions et corrections à l’armorial du Périgord (Saint-Saud, Aymard 1853-1932[16] permet de trouver la trace de la famille Veyssière sous la titulature de « Bourgeoisie et magistrature de Sarlat »[17]. Ainsi, Jean Veyssière, prêtre à Montignac est mentionné par le scellement de son testament en 1766 dans la Minute des notaires de Montignac[18] (cote 3E 2287). La composition de son sceau étant reportée sur l’armorial, une interprétation des couleurs et des métaux est possible en se référant aux deux autres blasons de la famille Veyssière présents dans l’armorial D'Hozier. Jean Veyssière apparaît également dans un manuscrit anonyme (n^o 959)[19] datant du XVIII^e siècle actuellement situé dans la Bibliothèque Municipale de Porto[20]. Ce manuscrit anonyme intitulé « La Révolution de France » est attribué à Bernard de Labrousse de Beauregard[21], député du clergé de Saintes aux États Généraux[22] - [23] entre 1789 et 1791. L'ouvrage composé de 536 pages offre un témoignage de la période révolutionnaire par la vision d'un contemporain. Jean Veyssière est mentionné dans une lettre de recommandation comme curé prieur de Peyrignac[24] (natif de Montignac et habitant à Chancelade). Cette lettre datée du 16 septembre 1792 à Bordeaux, place les deux hommes sous l’asile et la protection d'Ignacio Barbachano[25]. L’Armorial D'Hozier permet de visualiser certains blasons des membres de la branche de Puylebreuil et de Maillac.

Anobli en 1713[26], Jean Veyssiere constitue le premier maillon de la bourgeoisie sarladaise de cette ramification. Il est à noter que deux autres membres de la famille font également partie du clergé: Raymond Veyssière [27], prêtre chanoine à l'église cathédrale de Sarlat et Sicaire Veyssière apparaissant dans un acte de profession où est mentionné son parcours, affilié au couvent des Frères Mineurs conventuels de la ville de Périgueux durant l'année 1779. Il effectue son noviciat à Cahors avant de devenir frère à Lisle en Périgord ; il exerce de 1771 à 1789[28]. Plusieurs membres de la famille apparaissent dans le Répertoire provisoire de la série B de la Sénéchaussée et présidial de Sarlat[29], tel qu'Elie nommé juge du comté de Montignac et sa fille Marie où ils sont mentionnés comme "bourgeois" dans des appointements civils. Jean-Antoine Veyssière de Maillac est quant à lui conseiller du Roi au parlement de Bordeaux et commissaire aux requêtes du palais[30]. Une charge également tenue (acheté) par Messire Jean Veyssière de Maillac en 1634 en plus de sa qualité d'avocat à la cour du parlement de Bordeaux. En tout, ce n'est guère moins de trois officiers au présidial de Sarlat que l'on dénombre dans la famille ainsi qu'un officier au parlement de Bordeaux (1698). C'est à l'aide de ces charges que la famille accède à la noblesse entre 1700 et 1750. Ainsi, en 1722, des emprunts financiers apparaissent dans les registres pour la branche Veyssière de Pilebrun. Une ramification de la famille localisée à Frayssel en la paroisse de Valojoux apparaît dans les hommages rendus au marquis de Hautefort (en 1737) par les vassaux de la châtellenie de Montignac entre 1655 et 1739. Cette branche est intitulée Veyssière de la Plane.

Cathédrale Saint-Sacerdos de Sarlat où Raymond Veyssière est prêtre chanoine.

Couvent Cordeliers Périgueux, par François de Belleforest, 1575 (détail)

Couvent Cordeliers Périgueux où Sicaire Veyssière exerce sa charge.

Une ramification de la famille Veyssière se retrouve également sous le patronyme Vaissière dans le Languedoc, l’orthographe du patronyme étant souvent déformé par le scribe chargé de mettre par écrit les actes de naissances et divers documents administratifs. Cette ramification bourgeoise se retrouve également dans l’Armorial D'Hozier dans le quatorzième volume, cotté L, Languedoc[31] et mentionne Barthelemy Vaissiere, bourgeois de Béziers ; Charle, avocat en parlement ; Léonard, avocat ; Jean, Sieur de Saint Martin et avocat en Parlement; François, bourgeois de Lombez; Jean, recteur du lieu de la Louviére mais également un curé de Sounnac dont le nom n'est guère mentionné (p. 762[32], 1223[33], 1442[34], 1482[35], 1684[36], 2299[37], 1417[38]).

Une ramification de la famille Veyssière apparaît à Montignac dans divers documents et notamment des registres notariés, un des membres étant notaire royal[39] au XVIII^e siècle.

• BOUET R., Dictionnaire biographique. Le Clergé du Périgord au temps de la Révolution Française, 2 tomes, Piégut, Deltaconcept éd., 1993-1994.
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• BRUGIERE H., Le Livre d'or des diocèses de Périgueux et de Sarlat ou le clergé du Périgord pendant la période révolutionnaire, Montreuil-sur-Mer, 1893.
• COURCELLES (DE) Jean baptiste pierre, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume, et des maisons princières de l'Europe, précédé de la généalogie de la maison de France, Paris, Impr. de Plassan, 1825, p. 38-39.
• CUBELLS M., La noblesse Provençale du XVII^e siècle à la Révolution, Aix-en-Provence, Publications de l'Université de Provence, 2002, 316p.
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• LACOMBE C., Bernard Labrousse de Beauregard, un Chanceladais historien de la Révolution française à la fin du XVIII^e siècle. Documents d'Archéologie et d'Histoire Périgourdine.
• LACOMBE C., Compte-rendu de l'ouvrage d'A. FERREIRA DE BRITO: "Revoluçao francesa. Emigraçao e Contra-Revoluçao" Porto, N.E.F.U.P., 1989, Annales du Midi, tome 106, 1994, n^o 206, p. 248-249.
• RIETSTAP J.-B., Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887.
• ROY (LE) E., Recherches sur l'origine et la valeur des particules des noms, dans l'ancien comté de Montignac en Périgord, 1889.
• ROYON O., La petite noblesse de la sénéchaussée de Sarlat de la Fronde à la Révolution française (1648-1789), thèse, 2011, p. 19.
• TARDE J., Les chroniques, annotées par le vicomte de Gérard, Marseille, Laffitte reprints, 1981, p. 236 - 237, notes 2-3.
• TARDE J., Les chroniques de Jean Tarde, chanoine théologal et vicaire général de Sarlat, : contenant l'histoire religieuse et politique de la ville et du diocèse de Sarlat, depuis les origines jusqu'aux premières années du XVII^e siècle / annotées par le Vte Gaston de Gérard ; précédées d'une introduction par M. Gabriel Tarde, 1887.