Exodos
L’exodos (grec ancien ἔξοδος, éksodos, « sortie ») est la dernière partie de la tragédie grecque antique. Elle correspond à ce moment où le chœur quitte l’orchestra par les parodoï[1].
C'est pour Aristote[2] la troisième partie parlée de la tragédie grecque antique, après le prologue et les épisodes. Le dialecte utilisé est l'ionien-attique, parlé à Athènes. Le mètre utilisé est de rythme iambique (trimètre iambique, sauf rares exceptions), jugé le plus naturel par Aristote[3].
Parfois un kommos peut y ajouter des parties chantées. Ainsi, l’exodos des Perses d'Eschyle contient 22 vers anapestiques en récitatif (vv. 909-930) puis un kommos de 147 vers lyriques chantés par Xerxès Ier et le chœur tour à tour (931-1076). L’exodos est donc aussi le pendant de la parodos, chant d'entrée du chœur : ces deux parties sont dans Les Perses partiellement dites en récitatif psalmodié, registre intermédiaire entre le parlé et le chanté, à base d'anapestes[4].
C'est dans l’exodos qu'Euripide aime à utiliser le procédé du deus ex machina.
L’exodos tire la leçon de la pièce, comme font les derniers vers d’Œdipe-Roi de Sophocle : « Ô habitants de Thèba, ma patrie, voyez ! Cet Oidipous qui devina l’énigme célèbre ; cet homme très-puissant qui ne porta jamais envie aux richesses des citoyens, par quelle tempête de malheurs terribles il a été renversé ! C’est pourquoi, attendant le jour suprême de chacun, ne dites jamais qu’un homme né mortel a été heureux, avant qu’il ait atteint le terme de sa vie sans avoir souffert. »[5]
Notes et références
- Jacqueline de Romilly, La Tragédie grecque, PUF, coll. « Quadrige », 2006, 8e éd. (1re éd. 1970), p. 25.
- La Poétique, 1452b14.
- Paul Demont et Anne Lebeau, Introduction au théâtre grec antique, Paris, Le Livre de Poche, coll. « Références », (ISBN 2-253-90525-9).
- Eschyle, Les Perses, traduction de Danielle Sonnier et Boris Donné, Garnier-Flammarion, 2000, pp. 27, 77-79.
- Vers 1524-1530, traduction de Leconte de Lisle ; https://fr.wikisource.org/wiki/Oidipous-Roi.