Eugène Estanave
Eugène Estanave (1867-1937) est un mathématicien français qui a mis au point des dispositifs permettant d'obtenir l'impression de relief sur une photographie soit par vision directe soit par projection sur un écran stéréoscope.
Biographie
Fils de Guillaume Estanave, cordonnier, et de Marie Gaïch, Eugène Pierre Estanave est né le à Monze (Aude)[1].
Titulaire d'un doctorat ès sciences, il occupe le poste de secrétaire de la Faculté des Sciences de Marseille.
Dès 1904, Eugène Estanave expérimente différentes techniques de rendu du relief en photographie par des réseaux lignés et lenticulaires permettant de percevoir le relief sans l’aide d’un appareil ou de lunettes. Les multiples vues nécessaires à la restitution de l’effet de profondeur sont imbriquées derrière un réseau composé de lignes opaques et transparentes, ou de lentilles. Ce réseau est solidaire de l’image proprement dite[2].
Estanave poursuit les recherches de Lippmann sur la photographie intégrale et dépose un brevet en 1908 pour le procédé de plaques autostéréoscopiques qui permet l'obtention de photographies animées à l'aide d'un stéréoscope mécanisé de son invention[3].
Les applications qu'il a réalisées lui-même à l'aide des réseaux lignés ou quadrillés sont présentées successivement à l'Exposition de Milan (1906), au Congrès de Bruxelles (1910), au Congrès du Centenaire de la Photographie (Paris, 1925). L'une de ces applications consiste à réaliser des réseaux lignés pour rayons X par des fils de plomb séparés par un fil de coton qui ont permis d'obtenir des radiographies en 1915[4].
Il meurt Ă Carcassonne le [5].
Publications
Mathématiques
- Essai sur la sommation de quelques séries trigonométriques, Arcis-sur-Aube, 1903, Léon Frémont Éditeur[6]
- Revue décennales des thèses présentées à la Faculté des sciences de Paris en vue du grade de Docteur ès sciences du 1er janvier 1891 au 31 décembre 1900, Arcis-sur-Aube, 1901, Léon Frémont Éditeur[7]
- Nomenclature des thèses de sciences mathématiques: soutenues en France dans le courant du XIXe siècle, Paris,1903, Gauthier-Villars[8]
- Contribution à l'étude de l'équilibre élastique d'une plaque rectangulaire mince dont deux bords opposés au moins sont appuyés sur un cadre, Paris, 1903, Gauthier-Villars
- Sur une série servant à définir approximativement le nombre @, rapport de la circonférence au diamètre, Paris, 1901, Croville-Morant[9]
Photographiques
- Relief photographique à vision directe, Photographies animées et autres Applications des Réseaux lignés ou quadrillés, Vitry-sur-Seine, 1930, F. Meiller
- Relief stéréoscopique en projection, images à aspect changeant par l'écran stéréoscope, Paris, 1909, Imprimerie Nationale
- Relief à vision directe et images changeantes par plaque autostéréoscopique, Paris, 1911, Imprimerie Nationale[10]
Galerie
- Autoportrait de Estanave pris selon la méthode des réseaux lignés
- Photographie en relief sur plaque autostéréoscopique
- Appareil de projection stéréoscopique inventé par Estanave en 1906
- Image stéréoscopique prise par Estanave en 1931
Notes et références
- Selon état civil des naissances de 1867 de la commune de Monze sur le site des archives départementales de l'Aude. Voir acte p.52 sur 122.
- « Le relief en photographie », sur Musée Nicéphore Nièpce (consulté le )
- Association SFP, Société Française de Photographie, « Collection de la SFP à l'exposition de Arles en 2012 », sur Collection Société française de photographie, (consulté le )
- Eugène Estanave, Relief photographique à vision directe, Vitry-sur-Seine, F. Meiller, , p. IX de l'avant-propos et p. 87 de l'ouvrage
- Science et industries photographiques, octobre 1937, p. 328.
- A lire sur le site archive.org, publication présente dans la bibliothèque de Harvard University
- A voir sur le site archive.org, publication présente dans la bibliothèque de Harvard University
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- A voir sur Gallica BnF
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Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :