Ester Rada
Ester Rada, née le à Kiryat Arba, est une actrice et une chanteuse israélienne.
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Biographie
Ester Rada est nĂ©e le a Kiryat Arba, oĂč ses parents, juifs Ă©thiopiens, avaient Ă©tĂ© installĂ©s, suite Ă lâopĂ©ration MoĂŻse, en 1984. Cette opĂ©ration MoĂŻse, nommĂ©e selon le prophĂšte biblique cĂ©lĂšbre pour avoir ramenĂ© les siens sur la Terre promise, est une opĂ©ration menĂ©e par Tsahal, la CIA, l'ambassade des Ătats-Unis Ă Khartoum, et l'Ătat du Soudan pour transfĂ©rer vers l'Ătat d'IsraĂ«l des rĂ©fugiĂ©s Ă©thiopiens pendant la famine en Ăthiopie. «Ils sont partis en pleine nuit, sans rien emporter, conscients des risques[1].» Ces familles, qui vivaient prĂ©cĂ©demment prĂšs de Gondar de la culture de la terre, ont dĂ» brutalement sâadapter Ă une vie nouvelle, trouver un travail salariĂ©, payer des factures, etc[2].
Ă 6 ans, Ester dĂ©cide de ne parler que lâhĂ©breu, y compris au domicile familial oĂč ses parents privilĂ©gient lâamharique : « Je voulais ĂȘtre une petite IsraĂ©lienne, comme mes camarades de classe.»[1]. La musique et la cuisine au domicile familial restent pourtant marquĂ©es par la culture Ă©thiopienne[2]. La situation dans la colonie juive est tendue: «Ce n'Ă©tait pas un lieu pour faire grandir des enfants», indique Ester Rada. «Nous Ă©tions proches de la frontiĂšre et nous Ă©tions protĂ©gĂ©s par les soldats, il y avait des bombes, des jets de pierres. J'avais 2 ans quand il y a eu la premiĂšre Intifada, et on est restĂ© Ă Kiryat Arba jusqu'en 1995. En fait, j'ai encaissĂ©, mais je n'avais jamais pu exprimer tout ça» ; Le pĂšre dâEster quitte son Ă©pouse : «Il nous a quittĂ©s quand jâavais 3 ans. Ma mĂšre a dĂ» sâen sortir seule pour nous Ă©lever, mon frĂšre aĂźnĂ© et moi.»[1].
Le milieu ultrareligieux de Kiryat Arba ne se prĂȘte pas aux dĂ©couvertes musicales : «les seules chansons tolĂ©rĂ©es Ă©taient les cantiques». En 1996, alors quâelle est une adolescente de 11 ans, sa famille sâinstalle Ă Netanya. Elle y dĂ©couvre la pop et de la soul, et une vie de la citĂ© organisĂ©e par communautĂ©s dâorigine : une communautĂ© russe, une communautĂ© française et une communautĂ© Ă©thiopienne Ă©tablie dans le quartier dâEzorim y coexistent notamment, en se frĂ©quentant peu . «Jâai dĂ©couvert ainsi que jâĂ©tais noire, question qui ne sâĂ©tait jamais posĂ©e auparavant.»[1]. Elle chante alors dans un premier trio, qui se sĂ©pare vite. «Mes collĂšgues sont devenus plus religieux. Pour les ultraorthodoxes, une femme ne peut pas chanter devant des hommes.»
La musique continue Ă accompagner la jeune femme pendant son service militaire obligatoire, de trois ans. Malheureuse sur lâapprentissage du port des armes, elle rĂ©ussit Ă intĂ©grer une section artistique et chante presque tous les soirs un rĂ©pertoire imposĂ© : « Je chantais des chansons israĂ©liennes de Shalom Hanoch, de Achinoam Nini âŠ. Dans un coin de ma tĂȘte, il y a dĂ» y avoir un gros mĂ©lange entre ces chants populaires, la musique religieuse, le hip-hop, la soul de mon adolescence et le jazz Ă©thiopien de mes parents[2].»
Rada entame ensuite une carriĂšre d'acteur dans le thĂ©Ăątre musical, et remporte un prix pour son rĂŽle dans La troupe, au thĂ©Ăątre Habima, le thĂ©Ăątre national dâIsraĂ«l. En 2007, elle interprĂšte un rĂŽle majeur dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e : Deus[1]. La mĂȘme annĂ©e, elle joue Ă©galement dans Sdakim bebeton , toujours au thĂ©Ăątre Habima.
Au dĂ©but de l'annĂ©e 2013, Ester Rada sort un EP intitulĂ© Life Happens (La vie se passe) , avec quatre de ses chansons. L'album est bien accueilli[3]. Ainsi, la BBC souligne une « voix soul puissante et sĂ©duisante, combinaison d'Ă©thio-jazz, de funk et de R&B »[4]. Le clip correspondant est diffusĂ© sur MTV France, Europe de l'Est, et IsraĂ«l, ainsi que sur VH1 UK. Elle gagne en notoriĂ©tĂ© dans le monde entier grĂące Ă une tournĂ©e en cette mĂȘme 2013 en Europe, et en AmĂ©rique du Nord. Elle joue au Festival de Glastonbury et fait lâouverture du concert de Alicia Keys en IsraĂ«l. Elle se marie Ă Gili Yalu, chanteur dans le groupe de reggae Zvuloon Dub System. Ils ont un fils en . En France, elle est sur scĂšne en 2014 (Festival des Musiques MĂ©tisses Ă AngoulĂȘme, Festival Banlieues Bleues Ă Aubervilliers, etc.) [5] et en 2015 (Ă nouveau au Festival Musiques MĂ©tisses Ă AngoulĂȘme, Musiques d'Ici et d'Ailleurs Ă Chalons-en-Champagne, Concert au New Morning Ă Paris, etc.) [1].. Dans un de ses titres, Bad Boy, elle aborde le dĂ©part de son pĂšre. «Jâen ai longtemps voulu Ă mon pĂšre de nous avoir abandonnĂ©s. Maintenant jâai des relations sereines avec lui. Il est promoteur culturel et fait des allers-retours frĂ©quents entre Tel-Aviv et Addis-Abeba. Il suit mon travail avec beaucoup dâintĂ©rĂȘt[1].»
Dans ses influences, elle cite Nina Simone, Ella Fitzgerald et Aretha Franklin, aux cĂŽtĂ©s d'Erykah Badu, Lauryn Hill et Jill Scott, mais aussi lorsquâelle Ă©tait adolescente les Fugees, 2Pac, la soul, le R&B[5]âŠ
Filmographie (cinéma et télévision)
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Ester Rada » (voir la liste des auteurs).
Références
- Gomez 2015, Libération.
- Binet 2013, Le Monde.
- Pearl 2013, Telavivian.
- BBC 2015, BBC News.
- Nicolaou 2014, Les Inrocks.
- ŚŚĄŚȘŚš ŚšŚŚ "EDB" site
Voir aussi
- StĂ©phanie Binet, « A Tel-Aviv, le rock se puise dans le chaudron », Le Monde,â (lire en ligne).
- Dominique Payet, « Aux racines du paradoxe », France Culture,â (lire en ligne).
- (en) David Pearl, « Estar Rada. Life Happens », Telavivian,â (lire en ligne).
- Louis-Julien Nicolaou, « Ester Rada : quand lâĂ©thio-soul illumine la pop », Les Inrocks,â (lire en ligne).
- Valentine Bourrat, « Le rĂ©veil des Falashas : The Voice of Ethiopia », Arte,â (lire en ligne).
- (en) Staff BBC, « Middle East Beats: Israel's Ester Rada mines Ethio-jazz », BBC News,â (lire en ligne).
- « Les sons de la semaine #36 : Ester Rada, Disiz, Mbongwana Star », Jeune Afrique,â (lire en ligne).
- François-Xavier Gomez, « Ester Rada, MoĂŻse est une femme noire », LibĂ©ration,â (lire en ligne).