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Ester Rada

Ester Rada, née le à Kiryat Arba, est une actrice et une chanteuse israélienne.

Ester Rada
En 2012
Biographie
Naissance
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Genre artistique

Biographie

Ester Rada est nĂ©e le a Kiryat Arba, oĂč ses parents, juifs Ă©thiopiens, avaient Ă©tĂ© installĂ©s, suite Ă  l’opĂ©ration MoĂŻse, en 1984. Cette opĂ©ration MoĂŻse, nommĂ©e selon le prophĂšte biblique cĂ©lĂšbre pour avoir ramenĂ© les siens sur la Terre promise, est une opĂ©ration menĂ©e par Tsahal, la CIA, l'ambassade des États-Unis Ă  Khartoum, et l'État du Soudan pour transfĂ©rer vers l'État d'IsraĂ«l des rĂ©fugiĂ©s Ă©thiopiens pendant la famine en Éthiopie. «Ils sont partis en pleine nuit, sans rien emporter, conscients des risques[1].» Ces familles, qui vivaient prĂ©cĂ©demment prĂšs de Gondar de la culture de la terre, ont dĂ» brutalement s’adapter Ă  une vie nouvelle, trouver un travail salariĂ©, payer des factures, etc[2].

À 6 ans, Ester dĂ©cide de ne parler que l’hĂ©breu, y compris au domicile familial oĂč ses parents privilĂ©gient l’amharique : « Je voulais ĂȘtre une petite IsraĂ©lienne, comme mes camarades de classe.»[1]. La musique et la cuisine au domicile familial restent pourtant marquĂ©es par la culture Ă©thiopienne[2]. La situation dans la colonie juive est tendue: «Ce n'Ă©tait pas un lieu pour faire grandir des enfants», indique Ester Rada. «Nous Ă©tions proches de la frontiĂšre et nous Ă©tions protĂ©gĂ©s par les soldats, il y avait des bombes, des jets de pierres. J'avais 2 ans quand il y a eu la premiĂšre Intifada, et on est restĂ© Ă  Kiryat Arba jusqu'en 1995. En fait, j'ai encaissĂ©, mais je n'avais jamais pu exprimer tout ça» ; Le pĂšre d’Ester quitte son Ă©pouse : «Il nous a quittĂ©s quand j’avais 3 ans. Ma mĂšre a dĂ» s’en sortir seule pour nous Ă©lever, mon frĂšre aĂźnĂ© et moi.»[1].

Le milieu ultrareligieux de Kiryat Arba ne se prĂȘte pas aux dĂ©couvertes musicales : «les seules chansons tolĂ©rĂ©es Ă©taient les cantiques». En 1996, alors qu’elle est une adolescente de 11 ans, sa famille s’installe Ă  Netanya. Elle y dĂ©couvre la pop et de la soul, et une vie de la citĂ© organisĂ©e par communautĂ©s d’origine : une communautĂ© russe, une communautĂ© française et une communautĂ© Ă©thiopienne Ă©tablie dans le quartier d’Ezorim y coexistent notamment, en se frĂ©quentant peu . «J’ai dĂ©couvert ainsi que j’étais noire, question qui ne s’était jamais posĂ©e auparavant.»[1]. Elle chante alors dans un premier trio, qui se sĂ©pare vite. «Mes collĂšgues sont devenus plus religieux. Pour les ultraorthodoxes, une femme ne peut pas chanter devant des hommes.»

La musique continue Ă  accompagner la jeune femme pendant son service militaire obligatoire, de trois ans. Malheureuse sur l’apprentissage du port des armes, elle rĂ©ussit Ă  intĂ©grer une section artistique et chante presque tous les soirs un rĂ©pertoire imposĂ© : « Je chantais des chansons israĂ©liennes de Shalom Hanoch, de Achinoam Nini 
. Dans un coin de ma tĂȘte, il y a dĂ» y avoir un gros mĂ©lange entre ces chants populaires, la musique religieuse, le hip-hop, la soul de mon adolescence et le jazz Ă©thiopien de mes parents[2].»

Rada entame ensuite une carriĂšre d'acteur dans le thĂ©Ăątre musical, et remporte un prix pour son rĂŽle dans La troupe, au thĂ©Ăątre Habima, le thĂ©Ăątre national d’IsraĂ«l. En 2007, elle interprĂšte un rĂŽle majeur dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e : Deus[1]. La mĂȘme annĂ©e, elle joue Ă©galement dans Sdakim bebeton , toujours au thĂ©Ăątre Habima.

Au dĂ©but de l'annĂ©e 2013, Ester Rada sort un EP intitulĂ© Life Happens (La vie se passe) , avec quatre de ses chansons. L'album est bien accueilli[3]. Ainsi, la BBC souligne une « voix soul puissante et sĂ©duisante, combinaison d'Ă©thio-jazz, de funk et de R&B »[4]. Le clip correspondant est diffusĂ© sur MTV France, Europe de l'Est, et IsraĂ«l, ainsi que sur VH1 UK. Elle gagne en notoriĂ©tĂ© dans le monde entier grĂące Ă  une tournĂ©e en cette mĂȘme 2013 en Europe, et en AmĂ©rique du Nord. Elle joue au Festival de Glastonbury et fait l’ouverture du concert de Alicia Keys en IsraĂ«l. Elle se marie Ă  Gili Yalu, chanteur dans le groupe de reggae Zvuloon Dub System. Ils ont un fils en . En France, elle est sur scĂšne en 2014 (Festival des Musiques MĂ©tisses Ă  AngoulĂȘme, Festival Banlieues Bleues Ă  Aubervilliers, etc.) [5] et en 2015 (Ă  nouveau au Festival Musiques MĂ©tisses Ă  AngoulĂȘme, Musiques d'Ici et d'Ailleurs Ă  Chalons-en-Champagne, Concert au New Morning Ă  Paris, etc.) [1].. Dans un de ses titres, Bad Boy, elle aborde le dĂ©part de son pĂšre. «J’en ai longtemps voulu Ă  mon pĂšre de nous avoir abandonnĂ©s. Maintenant j’ai des relations sereines avec lui. Il est promoteur culturel et fait des allers-retours frĂ©quents entre Tel-Aviv et Addis-Abeba. Il suit mon travail avec beaucoup d’intĂ©rĂȘt[1].»

Dans ses influences, elle cite Nina Simone, Ella Fitzgerald et Aretha Franklin, aux cĂŽtĂ©s d'Erykah Badu, Lauryn Hill et Jill Scott, mais aussi lorsqu’elle Ă©tait adolescente les Fugees, 2Pac, la soul, le R&B[5]


Filmographie (cinéma et télévision)

  • Od ani holeh
  • Zrubavel
  • Kirot[6]
  • The Special[6]
  • SĂ©rie New York

Notes et références

Notes

    Références

    1. Gomez 2015, Libération.
    2. Binet 2013, Le Monde.
    3. Pearl 2013, Telavivian.
    4. BBC 2015, BBC News.
    5. Nicolaou 2014, Les Inrocks.
    6. ŚŚĄŚȘŚš ŚšŚ“Ś "EDB" site

    Voir aussi

    • StĂ©phanie Binet, « A Tel-Aviv, le rock se puise dans le chaudron », Le Monde,‎ (lire en ligne).
    • Dominique Payet, « Aux racines du paradoxe », France Culture,‎ (lire en ligne).
    • (en) David Pearl, « Estar Rada. Life Happens », Telavivian,‎ (lire en ligne).
    • Louis-Julien Nicolaou, « Ester Rada : quand l’éthio-soul illumine la pop », Les Inrocks,‎ (lire en ligne).
    • Valentine Bourrat, « Le rĂ©veil des Falashas : The Voice of Ethiopia », Arte,‎ (lire en ligne).
    • (en) Staff BBC, « Middle East Beats: Israel's Ester Rada mines Ethio-jazz », BBC News,‎ (lire en ligne).
    • « Les sons de la semaine #36 : Ester Rada, Disiz, Mbongwana Star », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne).
    • François-Xavier Gomez, « Ester Rada, MoĂŻse est une femme noire », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
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