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Espontáneo

Un espontáneo est un apprenti torero, Ă©galement surnommĂ© « maletilla Â» (« qui traĂ®ne une valise Â») parcourant les routes Ă  la recherche d'une bonne occasion (oportunidad)[1].Il peut aussi intervenir ainsi pour attirer l'attention sur lui et le message qu'il veut communiquer.

El Cordobés, un des plus célèbres espontáneos

Historique

Ils n'avaient pour tout bagage qu'un baluchon, une vieille cape, une muleta rapiĂ©cĂ©e et une Ă©pĂ©e de bois. Pendant l'hiver, ils rĂ´daient autour des ganaderĂ­as, attendant qu'on les laisse torĂ©er une vachette Ă  l'occasion d'une tienta[1]. Plus tard, ces jeunes apprentis toreros mirent au point une technique très prĂ©cise : ils entraient normalement dans les arènes, s'asseyaient sur les gradins en dissimulant une muleta et une Ă©pĂ©e de bois, et au moment opportun, ils sautaient dans le callejĂłn, puis dans le ruedo pour tenter quelques passes avec le taureau en piste[2]. Cette pratique est rigoureusement interdite et la plupart du temps, la police se saisissait du contrevenant qui finissait en prison. DĂ©sormais, depuis l'ouverture des Ă©coles de tauromachie comme en 1977 Ă  Madrid ou en 1984 Ă  NĂ®mes, les espontáneos sont de plus en plus rares[3]. Certains ont laissĂ© des traces cĂ©lèbres comme Simon Casas ou « El CordobĂ©s Â».

Les espontáneos célèbres

Simon Casas, qui a été espontáneo en 1968

Le aux arènes de Las Ventas de Madrid, « El CordobĂ©s Â» saute en piste devant un taureau d'Escudero Calvo (actuellement de la ganaderĂ­a Victorino MartĂ­n). Il est aussitĂ´t rattrapĂ© par la police qui l'emmène au poste. Il faudra attendre deux ans pour qu'il revĂŞte son premier habit de lumières, et six ans pour son premier triomphe Ă  Cordoue[4].

Le , dans les arènes de Nîmes, Simon Casas saute dans le ruedo pour attirer l'attention sur les difficultés des toreros français. Antonio Ordóñez lui offre son taureau, acte d'autant plus rare dans l'histoire de la corrida que les matadors qui ne s'opposaient pas à l'action des espontáneos étaient théoriquement mis à l'amende[5].

le , lors d'une corrida tĂ©lĂ©visĂ©e en direct, Manuel Pastor dit « El Tarta », saute sur la piste des arènes d'Albacete et après quelques passes, il estoque un taureau[5]. Ce mĂŞme Pastor reçut l'alternative des mains de Dámaso González. Il arrive aussi que certains matadors en manque de contrat s'improvisent espontáneos pour relancer leur carrière. C'est le cas de Julián CalderĂłn surnommĂ© « El Jato Â» qui se lança dans le ruedo Ă  quarante-six ans, après une pĂ©riode de novilladas assez fades. Il obtint un triomphe Ă  Valence (Espagne) qu'il renouvela plusieurs fois. Il reçut finalement l'alternative Ă  Madrid en 1991

La technique

La plupart des espontáneos ne sautent en piste qu'en toute fin de faena, comptant sur les peones pour venir Ă  leur secours. Certains, inconscients du danger, se lancent dès l'entrĂ©e du taureau, c'est-Ă -dire au moment le plus dangereux. Ce fut le cas de Fernando Elez qui sauta en piste Ă  Albacete en 1981 pour affronter un taureau que devait combattre « El CordobĂ©s Â». Ni le matador ni les peones n'eurent le temps de le secourir. En un Ă©clair, le taureau de Los Guateles le souleva Ă  une hauteur impressionnante et lui donna deux coups de cornes mortels.

Si l'espontaneo se fait attraper par la police (car le règlement taurin interdit l'intrusion d'un spectateur dans une corrida), il encourt une amende d'au moins 500 euros.

Notes et références

Bibliographie

  • Robert BĂ©rard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)
  • Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9)

Voir aussi

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