Esclozas
Charles Esclozas (parfois Esclosas) (circa 1796-1839) est un calligraphe français actif dans le deuxième quart du XIXe siècle.
Biographie
Il est né à Lyon vers 1796, fils de M. Esclozas, maître de mathématiques et ancien professeur de physique aux collèges de Lyon et de Marseille. Il y suit un apprentissage auprès de Régal et commence là une carrière diverse liée à l'écriture :
- premier commis au Bureau du secrétariat de la ville de Lyon, en 1823-1839.
- professeur de calligraphie à l'École spéciale de commerce de Lyon (1823) ; professeur de grammaire et écriture à l'École de La Martinière (1834-1839).
- maître d'écriture, en cours particuliers donnés à son domicile, au 2 de la rue Poulaillerie. Il reprit la clientèle de M. Chavard, grand calligraphe lyonnais (1823).
- expert-écrivain auprès des cours et tribunaux de Lyon, « pour les écritures et signatures contestées en justice », en particulier pour des affaires relatives à l'authenticité de testaments (1825-1830).
Il disparut à Lyon en , s'étant probablement noyé à la suite d'une aliénation mentale : voir la recherche dans l'intérêt des familles, donnée par le préfet de Lyon le .
Expositions
Dès 1816, il exposa dans différents quartiers de Lyon, et en particulier au coin de la rue Poulaillerie et au café Moka « des modèles d'écriture de sa composition. Les connaisseurs remarquent la beauté de ses traits et de ses majuscules, et le plaisir qu'offre à l'œil la régularité de son écriture. Tout annonce en lui un artiste fort distingué, qui saura mériter l'estime et la confiance dont son père a joui dans notre ville » (Journal politique et littéraire du département du Rhône, , p. 1).
En 1828, il participa à l'exposition de tableaux de l'école lyonnaise sise au Palais des Arts, à Lyon, où il présenta cinq œuvres : « Tout le monde s'arrête également devant les tableaux et pièces d'écriture de M. Esclozas, maître écrivain (...) ; nous dirons cependant que son testament de Louis XVI et sa Lettre de Marie Antoinette n'ont pas autant de netteté que ses trois autres tableaux »[1].
En , il exposa au Palais du commerce et des arts les œuvres suivantes [2] :
- écriture ronde : la nouvelle Charte des Français.
- écriture anglaise : l'adresse présentée par la ville de Lyon, à Sa Majesté Louis-Philippe, à son avénement au trône.
- divers morceaux de poésie, en différents genres d'écriture.
- écriture gothique : le récit de la mort d'Hippolyte, de Racine.
- collection de majeures exécutées à main levée, la plume tenue en situation naturelle.
- collection de majeures faites la plume tenue en situation inverse.
Autre exposition au même lieu en , où Charles Esclozas exposa « six tableaux d'écritures en tous genres » [3]
On connaît de lui une grande carte de visite professionnelle, gravée, non datée mais datant de sa période lyonnaise[4]. Il habitait alors au 2 rue de la Poulaillerie.
Séjour à Paris
Il séjourna quelque temps à Paris vers 1830 pour prendre des leçons auprès du calligraphe Bertrand et reçut de ce maître un brevet de capacité en calligraphie.
Œuvres
- Copies de documents historiques : un Testament de Louis XVI et une Lettre de Marie-Antoinette, cité dans l'Exposition de 1828 (voir ci-dessus).
- Avignon BM : Ms. 1070, f. 45 : exemple signé Esclozas.
- Modèle d'écriture, écrit à Lyon, sans date. 1 f., 21,5 x 28,5 cm, signé à la fin à l'encre et plus bas au crayon. Prov. "Collection Edgard Fournier no 203". Musée national de l'Éducation : inv. 1979.34870.1. Cf. la base Mnemosyne, voir ici.
- Mediavilla cite dans une collection privée une pièce à l'encre bleue sur papier datée 1832 (reproduite dans Mediavilla p. 312).
Notes
- Archives historiques et statistiques du Département du Rhône 8 (1828) p. 227 Voir).
- Notice des ouvrages de peinture, dessin, sculpture, architecture et écriture des Artistes lyonnais... Lyon, 1831, p. 3
- Notice des ouvrages de peinture, dessin, sculpture, architecture et écriture des Artistes lyonnais... Lyon, p. 13
- Musée national de l'Éducation, base Mnemosyne, inv. 1979.1937.
Bibliographie
- Claude Mediavilla. Histoire de la calligraphie française. Paris : 2006, p. 310.