Enfant noir en Chine
Enfant noir ou Heihaizi (chinois simplifiĂ© : é»ć©ć ; pinyin : ) ou encore enfant fantĂŽme sont des termes appliquĂ©s en Chine, pour dĂ©signer des enfants nĂ©s Ă l'extĂ©rieur de la politique de lâenfant unique, ou gĂ©nĂ©ralement les enfants qui ne sont pas rĂ©pertoriĂ©s dans le systĂšme d'enregistrement national des mĂ©nages chinois. Le nombre officiel de ces enfants est de 13 millions.
Historique
C'est avec la mise en place de la politique de l'enfant unique dans les années 1970, qu'apparaissent les enfants noirs, que leurs parents ne déclarent pas pour éviter de lourdes amendes[1].
Un nombre inconnu d' enfants noirs â ou enfants cachĂ©s par les familles par peur de reprĂ©sailles â existe en Chine, privĂ©s d'Ă©cole, de soins mĂ©dicaux ou d'emploi dĂ©clarĂ©, sans acte de naissance ni papiers d'identitĂ© (notamment le hukou) ; la plupart des Ă©tudes officielles, s'appuyant sur le recensement de 2010, font Ă©tat de 13 millions d' enfants noirs[2]. Toutefois le nombre d' enfants noirs est probablement deux Ă trois fois plus Ă©levĂ© que ce chiffre de 13 millions. La situation dans les campagnes chinoises est moins connue que dans les zones urbaines[3].
La violation de la loi sur l'enfant unique pouvait ĂȘtre contournĂ©e en payant une « taxe de maintenance sociale » ainsi le nouveau-nĂ© Ă©tait lĂ©galisĂ©. En consĂ©quence l'enfant pouvait recevoir le permis de rĂ©sidence, indispensable aux chinois pour vivre normalement dans la sociĂ©tĂ©. Mais cette taxe Ă©tait Ă hauteur de 5 000 yuans, cette « amende dĂ©guisĂ©e » n'Ă©tait pas Ă la portĂ©e des familles modestes[4]. Cette situation et cette taxe pouvaient ĂȘtre Ă l'origine de corruption des responsables locaux[3].
En 2021, il est révélé que 11,6 millions d'enfants supplémentaires sont nés entre 2000 et 2010 par rapport aux données établies précédemment[5].
TĂ©moignage
Une mĂšre cĂ©libataire, Ping (pseudonyme pour rester anonyme), a dĂ©posĂ© une plainte contre des fonctionnaires locaux allĂ©guant que le gouvernement a niĂ© les droits fondamentaux de son fils. Ping soutient que la loi chinoise sur la protection de l'enfance accorde les mĂȘmes droits Ă tous les enfants, indĂ©pendamment du fait que les fonctionnaires chinois les considĂšrent lĂ©gitimes ou illĂ©gitimes. L'affaire a Ă©tĂ© entendue au dĂ©but de dĂ©cembre 2012 dans un tribunal de Beijing. L'avocat de Ping, Huang Yie Zhi, indique qu'il s'agit d'un cas historique â en fait le premier procĂšs en son genre â il est peu probable qu'un dĂ©nouement favorable Ă la plaignante soit obtenu. Huang Yie Zhi travaille avec un rĂ©seau d'avocates fĂ©minines qui ont organisĂ© une action publique en 2013, et elle considĂšre que les chances d'une Ă©volution positive est possible dans les annĂ©es Ă venir[3].
Références
- (en) « Chinaâs Secret Children Step Out of the Shadows », sur bloomberg.com, (consultĂ© le ).
- Chine: les "enfants noirs", des millions d'ĂȘtres vouĂ©s au nĂ©ant administratif L'Express, 1 novembre 2015
- (en) The Ghosts of Chinaâs One-Child Policy Vocativ, 19 dĂ©cembre 2013
- Chine : les enfants qui n'existaient pas Le Point, 1 novembre 2015
- (en) James Mayger et Jing Li, « China Finds 12 Million Children That It Didnât Know Existed », sur bloomberg.com, .