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Ekka (hippomobile)

Un ekka (parfois transcrit hecca[1], ecka ou ekkha[2]) est un vĂ©hicule gĂ©nĂ©ralement hippomobile, tractĂ© par un unique animal, et utilisĂ© dans le nord de l'Inde. Ils Ă©taient frĂ©quemment d'usage au XIXe siècle, et rĂ©putĂ©s très inconfortables.

Un ekka de Bihar (vers 1885)

Étymologie

Le mot Ekka est un dĂ©rivĂ© de l'hindi ek, signifiant Â« un Â»[3]. Les ekkas sont conçus comme des objets « piège Â» (un piège Ă  poney).

Histoire

Ces hippomobiles ont Ă©tĂ© couramment utilisĂ©s comme taxis ou comme moyen de locomotion privĂ© au XIXe siècle en Inde. Il en est frĂ©quemment fait mention dans la littĂ©rature coloniale de l'Ă©poque. Il y est dit aussi que certains types d'ekkas furent utilisĂ©s par les peuples de la civilisation de la vallĂ©e de l'Indus (sans la roue Ă  rayons).

Description

Ekka dessiné par John Lockwood Kipling.

Les ekkas ont gĂ©nĂ©ralement tirĂ©s par un seul cheval, un poney, ou un mulet, plus rarement un bĹ“uf. Ils se caractĂ©risent par une paire de grandes roues en bois (avec traditionnellement, un essieu en bois) et une nacelle bâchĂ©e Ă  plancher plat, offrant de l'ombre au passager et au cocher[4]. Traditionnellement, les ekkas ne disposent pas de ressorts ni de sièges, les passagers devant s'asseoir sur leurs hanches et rĂ©sister aux secousses transmises par les roues. John Lockwood Kipling, l'artiste et père de Rudyard Kipling, dĂ©crit l'ekka comme un « bac Ă  thĂ© sur roues » dont les passagers sont assis comme des « lettres capitales N compressĂ©es »[5]. Des cloches Ă©taient attachĂ©es au chariot de façon Ă  avertir les gens de rester en dehors de son chemin[5]. L'espace entre le plancher de la nacelle et les roues Ă©tait disponible pour y stocker des bagages[6] - [7]. Les versions plus larges destinĂ©es Ă  ĂŞtre tractĂ©es par deux bĹ“ufs ont Ă©galement Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme des ekkas, bien que les vĂ©hicules hippomobiles Ă©quivalents adaptĂ©s Ă  deux chevaux, avec une meilleure assise, soient nommĂ©s des « tongas Â»[8] - [9].

Dans la littérature coloniale

D'après Kipling, « Une conduite cruelle et un mépris sans cœur de la soif de la créature sont les pires caractéristiques de l'immense trafic d'ekkas du nord de l'Inde. Les règles pédantes sur l'alcool causent probablement plus de souffrance que toute autre chose. Le natif est toujours en train de boire de l'eau, car dans une terre où il fait bon vivre, il faut souvent boire. Mais ce qui est bon pour lui est considéré comme mauvais pour le poney, écumant et moussant dans la misère assoiffée »[5].

Références

  1. Stratton, Ezra M., The World on Wheels; or Carriages with their historical associations from the earliest to the present time., New York, Self-published, (lire en ligne), p. 203
  2. Devereaux, Captain Venus in India. London: Sphere, 1969; pp. 125-36
  3. Yule, H. et A. C. Burnell, Hobson-Jobson, London, John Murray (lire en ligne), p. 336.
  4. Sarkar, Benoy Kumar, Inland transport and communication in medieval India, Calcutta University Press, , 22–23 p. (lire en ligne).
  5. Kipling, John Lockwood, Beast and Man in India, London, Macmillan and Co., , 190–193 p. (lire en ligne)
  6. Gilbert, William H., Jr., Peoples of India, Washington, Smithsonian Institution, (lire en ligne), p. 21
  7. Austin, O. P., « Queer methods of travel in curious corners of the world », National Geographic Magazine, vol. 18, no 11,‎ , p. 687–714 (lire en ligne)
  8. Forbes-Lindsay, C. H., India. Past and Present. Volume 2, Philadelphia, Henry L. Coates & Co., (lire en ligne), p. 98
  9. Randhawa, M. S., A History of Agriculture in India. Volume 3: 1757-1947, New Delhi, Indian Council of Agricultural Research, 203, 205 (lire en ligne).
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