Effet pare-brise
L'effet pare-brise (ou syndrome du pare-brise) est un phénomène d'origine récente d'après lequel on constate une baisse de la quantité d'insectes s'abattant sur les vitres des véhicules durant leurs trajets. Il a été attribué à un déclin mondial des populations d'insectes causé par l'activité humaine[1].
Contexte
Dès les années 2000, il est devenu courant chez les conducteurs d'observer que les pare-brises, après un long trajet, ne nécessitaient plus d'être nettoyés d'une myriade d'insectes[2] - [3] - [4]. En 2016, le naturaliste canadien John Acorn nota que le phénomène avait été repris sous forme de mème, se demandant s'il était « raisonnable de supposer que l'observation des pare-brises puisse indiquer quelque chose au sujet du nombre total d'insectes vivants », il constata, qui plus est, que « les humains sont notoirement mauvais pour ce qui est de détecter des tendances »[5]. L'effet pare-brise s'est trouvé au centre de débats en 2017 après que d'importantes publications et médias eurent couvert le sujet de la réduction des populations d'insectes au cours des dernières décennies[6]. Plusieurs entomologistes ont déclaré, à ce sujet, avoir remarqué qu'ils n'avaient plus à nettoyer aussi fréquemment leurs pare-brises[7] - [8] - [9].
Études
Danemark
Une étude réalisée sur 20 ans a mesuré le nombre d'insectes écrasés sur les pare-brises de voitures sur deux tronçons de route au Danemark de 1997 à 2017. Ajustée aux variables telles que l'heure, la date, la température et la vitesse du vent, les résultats montrent une baisse de 80% du nombre d'insectes relevés. Une étude parallèle utilisant des filets de balayage et des plaques collantes dans la même zone s'est révélée en corrélation positive avec la réduction du nombre d'insectes tués sur les pare-brises de voitures[10].
Royaume-Uni
En 2004, la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB, en français la Société royale pour la protection des oiseaux) a demandé à 40 000 automobilistes au Royaume-Uni de fixer un film collant en PVC sur leur plaque d'immatriculation. En moyenne, un insecte entrait en collision avec la plaque tous les 5 milles (8 km)[2] - [3] - [4] - [11] - [8]. Aucune donnée historique n'était toutefois disponible à titre de comparaison au Royaume-Uni[12]. Une étude de suivi réalisée par Kent Wildlife Trust en 2019 a fait appel à la même méthodologie que l'enquête de la RSPB et a donné lieu à 50% d'impact en moins. La recherche a également révélé que les voitures modernes, avec la forme plus aérodynamique de leur carrosserie, tuaient plus d'insectes que les voitures de collection plus anciennes de 70 ans au plus[13].
Notes et références
- Michael McCarthy, « A giant insect ecosystem is collapsing due to humans. It's a catastrophe », The Guardian,‎ (lire en ligne)
- McCarthy, « Scientists set out to discover if insects are disappearing from Britain », The Independent, (consulté le )
- WalesOnline, « Car 'splatometer' test shows bugs flying towards extinction », walesonline, (consulté le )
- « 'Splatometer' to count bug life », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Acorn, « The Windshield Anecdote », American Entomologist, vol. 62, no 4,‎ , p. 262–264 (DOI 10.1093/ae/tmw086)
- « What is the 'windshield phenomenon'? », Mother Nature Network (consulté le )
- Vogel, 10 May 2017 et Am, « Where have all the insects gone? », Science | AAAS, (consulté le )
- Sarah Knapton, « 'The windscreen phenomenon' - why your car is no longer covered in dead insects », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
- « What happened to all the bugs? Scientists search for answers », The Sydney Morning Herald, (consulté le )
- Anders Pape Møller, « Parallel declines in abundance of insects and insectivorous birds in Denmark over 22 years », Ecology and Evolution, vol. 9, no 11,‎ , p. 6581-6587 (lire en ligne)
- « Scarce insects duck UK splat test », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- McCarthy, « 40,000 'splatometers' can't be wrong: insect population is in decline », The Independent, (consulté le )
- Damian Carrington, « Car 'splatometer' tests reveal huge decline in number of insects », The Guardian,‎ (lire en ligne)