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EBay Inc. v. MercExchange, L. L. C.

eBay Inc. v. MercExchange, L.L.C., 547 U.S. 388 (2006)[1], est un arrĂȘt important de la jurisprudence de la Cour suprĂȘme des États-Unis en matiĂšre d'exploitation de brevets, rendu le 15 mai 2006. La dĂ©cision dicte qu'une injonction ne doit pas ĂȘtre accordĂ©e uniquement sur le critĂšre de violation de brevet, ni Ă  l'opposĂ© refusĂ©e sous prĂ©texte que le plaignant n'exploite pas l'objet du brevet. La Cour SuprĂȘme demande aux Circuits FĂ©dĂ©raux de prendre en compte quatre facteurs dĂ©terminants pour l'obtention ou non de rĂ©parations[1].

eBay Inc. v. MercExchange, L.L.C.
Sceau de la Cour suprĂȘme des États-Unis
Cour suprĂȘme des États-Unis
Informations générales
Nom complet EBAY INC. ET AL. v. MERCEXCHANGE, L. L. C.

Contexte

Ce procÚs oppose eBay, plateforme de courtage en ligne, à MercExchange[2], un développeur de logiciels de commerce électronique basée en Virginie.

MercExchange accuse eBay de contrefaçon délibérée de trois de ses brevets délivrés en 2000 et 2001 par l'Office Américain des Brevets, dont le brevet "Buy it now" ("Achat immédiat")[3].

Les deux entitĂ©s avaient entamĂ© des nĂ©gociations en vue de la signature d'un accord de licence. À la suite de l'interruption des nĂ©gociations, le procĂšs a Ă©clatĂ©[3].

En premiÚre instance, en 2003, le jury a condamné eBay à verser 25 millions de dollars US, retenant l'accusation de contrefaçon délibérée à deux des brevets du plaignant[4], le troisiÚme brevet étant invalidé au motif de documentation insuffisante[3].

La Cour d'Appel du circuit fĂ©dĂ©ral a confirmĂ© le montant des dommages. NĂ©anmoins, elle a enjoint eBay de ne plus utiliser le brevet jusqu'Ă  ce qu'un accord de licence ait Ă©tĂ© signĂ© ou qu'une alternative technique ait Ă©tĂ© trouvĂ©e au motif que lorsqu'un brevet a Ă©tĂ© jugĂ© enfreint, la dĂ©cision doit inclure une injonction d'arrĂȘt de l'utilisation du brevet objet du litige[3].

En second appel, au printemps 2006, la Cour suprĂȘme a donnĂ© tort aux cours de niveau infĂ©rieur au motif que celles-ci n'ont pas appliquĂ© correctement les critĂšres prescrits par la loi fĂ©dĂ©rale[5]. En consĂ©quence, l'injonction est annulĂ©e et le dossier renvoyĂ© en premiĂšre instance.

DĂ©cision

Le plaignant doit ĂȘtre en mesure de prouver:

  • qu'il a subi des dommages irrĂ©parables,
  • que les compensations lĂ©gales existantes ne suffisent pas Ă  contrebalancer les pertes subies,
  • qu'en mettant en balance les situations du plaignant et du dĂ©fendant, un remĂšde est accordĂ© selon le principe d'Ă©quitĂ© (dans son sens anglo-saxon de rĂ©ajustement de lois strictes lorsque leur application est jugĂ©e disproportionnĂ©e : equity (en)),
  • que l'intĂ©rĂȘt du public ne sera pas perturbĂ© par une injonction permanente.

A contre-courant de la jurisprudence classique des États-Unis, cette dĂ©cision recentre la balance entre les dĂ©tenteurs traditionnels de brevets (industries, PME) et les patents trolls qui menacent l'Ă©quilibre relatif du systĂšme des brevets par des modĂšles commerciaux basĂ©s sur l'obtention de redevances sur des inventions qu'ils n'exploitent gĂ©nĂ©ralement pas[6]. En cela, cette dĂ©cision peut ĂȘtre rapprochĂ©e en France de l'obligation lĂ©gale d'exploiter les brevets avant un dĂ©lai de trois ans suivant la dĂ©livrance (ou quatre ans suivant le dĂ©pĂŽt de la demande de brevet lorsque ce second dĂ©lai est plus favorable au dĂ©posant)[7].

Effets de l'arrĂȘt

Le 30 juillet 2007, la Cour de district juge des dommages et intĂ©rĂȘts suffisants arguant que le plaignant cherchait Ă  conclure des accords de licence. Une injonction est alors exclue[8].

Alors qu'on pense qu'un recours supplémentaire de la part de MercExchange n'est pas à exclure[9], les parties trouvent un terrain d'entente le 28 février 2008. Le contenu de l'accord est resté secret[10].

Voir aussi

Articles connexes

Sources

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